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  • Corps et âme

    Du corps corvéable à l’âme aimable. 

     

    Car nous sommes faits de chair, de muscles, d’os et parfois de titane mais aussi de cœur, d’esprit, d’âme et parfois de conscience nous voilà soumis aux regards, aux gestes et parfois à l’amour de l’autre.

    Vivant cet amour, et de l’âme et du corps, il faut apprendre à comprendre, savoir recevoir, pouvoir se donner. Mais quand le corps à grands cris hurle à l’âme son mépris, se cabre et refuse la caresse offerte ; tout le jour martelé, épuisé et soumis il a usé l’esprit de trop d’influences, pourquoi à cet instant pourrait-il en dire autrement ? Et l’esprit saturé n’entend plus sa parole, il a rompu la digue entre lui et le sol, il vagabonde libre mais seul.

    Seulement la patience, l’amour et le respect auront victoire sur ce maudit corps tant aimé, lentement apaisée ma peau si je peux, dénouer mes sens pour raviver les liens entre émoi et moi.

     

     

    Réconcilier le corps et l'esprit, donner autre chose que du soin, accompagner la personne dans tous les aspects de sa vie c'est l'enjeu du débat sur les aidants-sexuels, vous pouvez retrouver un article à ce sujet sur Andy.fr ICI

    et sur le site du colloque Dépendance physique, intimité et sexualité ICI

     

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  • Les sandalettes

    Jeudi Salomé est allée dormir chez une amie, le Vaucluse ayant inventé de nouvelles vacances : celles de l'ascension !

     

    Hier vers 11 heures le téléphone sonne "allo maman c'est Salomé, je suis avec Magali au marché à Pertuis." ah ben oui on est déjà vendredi.....marché, le mot transporte avec lui ses senteurs de fleurs, d'épices, de savon de toutes les couleurs et surtout de poulet rôti.........

    "maman avec Magali j'ai vu une robe trôp trôp belle...je peux l'acheter???" sous-entendu bien sûr ; tu peux me l'acheter ;D ben ché pâ, elle est comment ? "blanche avec des grosses roses rouges"

    Bon là vous devez prendre une décision dans la seconde, sachant que ma Salomé a parfois des goûts "grungy" chaussette de sport et jupon blanc ou bas de survet et chaussures de ville yahouch ! Ben Salomé tu vas pas rester comme ça ?? "ben quoi j'suis bien" °-O

    Alors là la robe avec des grosses roses rouges...passe-moi Magali ! Rassurée par ma copine qui a acheté la même pour sa fille je donne mon feu vert et en profite pour lui demander de me ramener un délicieux poulet en plus de ma poulette vu qu'il y a encore des travaux dans ma cuisine (chez nous les travaux c'est toujours petit à petit et surtout pas trop vite, oh tiens de la poussière de plâtre...)

    On met la table, on sort les chips et arrive alors Salomé......une robe à faire pâlir Esmeralda de jalousie, banche, moulante jusqu'au genou puis taillée en pointe...au dessus de ses bottes noires, ben oui j'étais partie en jean (et bottes au mois de mai ???) parsemée de roses très rouges........wahaou !

    Maman ils sont où mes nus-pieds ?? Quelques mois d'hiver étant passés par là il manque facile deux pointures aux-dits nus-pieds, "ben avec quoi je vais mettre ma robe ??? je vais la mettre au-dessus de mon jean et avec mes baskets.....

    Alors cet aprés-midi, prenant mon courage à 2 mains ;-) et surmontant douleur et surtout crainte du faux-mouvement j'ai repris mon volant aprés quelques 15 jours d'interruption et j'ai emmené mes 3 petites nanas chez le chausseur en gros du coin (ma grande passant la journée chez son copain...c'est fou ce que l'amour peut vous changer une fille, ma petite chenille devient un bien joli papillon...).

    Eva en premier, avant qu'elle ne court partout dans les rayons en disant moi aussi j'veux un ballon, maman moi aussi j'veux un ballon......... merveilles de petits nus-pieds de toutes les couleurs, vous avez remarqué que toutes les chaussures quand elles sont de petite taille sont jolies, des fois en 40 c'est plus la même histoire...

    bon moi qui ne porte plus que des bottes (oui mais sur-mesure siouplait) été comme hiver et au frais de la sécu mais pas au frais du tout, je me régale avec mes quatre filles, d'adorables sandalettes roses pour Eva même si je sais qu'elles ne vont pas rester de cette couleur bien longtemps, des nus-pieds "entre-doigts" pour Salomé en 37 (!) rouge sombre, très jolis avec sa robe et soudain...maman pipi...oh non Eva je t'ai demandé si tu voulais y aller avant de partir...ça presse. Dans ce temple de la chausse pas chère ou opèrent deux vendeuses pour tout le magasin un samedi aprés-midi je me doute déjà de la réponse.... alors je fais mon regard le plus suppliant flanquée de mes trois pépettes dont la pitchoun qui se tient à deux mains, quelque part c'est oui ou c'est la serpillère.......elle a choisi le oui et Lola accompagne la dame et Eva (sécurité oblige) pendant que Salomé enlève la chaussures gauche pour donner le code barre.......ouf nous revoilà dans la voiture quand ma Lola de sa petite voix me dit : "et moi j'ai pas eu de chaussures", ah ben non c'est vrai le pipi impromptu a interrompu la séance d'essayage....je prends mon courage de toutes mes mains et retourne dans l'atmosphère simili cuir/tongues/baskets pour dénicher LA PAIRE de sandalettes blanche perlée bleue et argent, qui annonce le retour des orteils, du vernis à ongle (oui mais rose clair clair..) et bien sûr....des ampoules.

    De retour à la maison ma nichée s'éparpille dans le jardin à la recherche du papa qui a tout intérêt à faire des aaaaah et des oooh émerveillés s'il ne veut pas être gratifié d'un 't'y connaît rien t'es un garçon!" alors que boîtes, papier de soie, chaussettes et soudainement vieilles chaussures s'étalent dans ma voiture.

    Je me souviens d'une fois étant jeunette où j'avais craqué pour une paire de ballerines vernies rouges et noires Minelli que j'avais achetées trop petites parce qu'il n'y avait plus ma pointure, mais elles étaient si joliiiiiiiies, elles ne sont jamais devenues de vieilles chaussures....je n'ai pas pu les porter, lol.

  • Le courage

    Le courage est il une ressource inépuisable ?

    Face à cette nouvelle épreuve qui me touche, revient cette interrogation déjà effleurée mais souvent reléguée à plus tard, probablement de peur d’en avoir la réponse.

    Si on émet l’hypothèse que chaque individu est doté à l’origine d’un potentiel courage dans lequel il va puiser au gré des épreuves que la vie mettra sur sa route ou qu’il choisira de surmonter, cela sous-entend qu’il puisse, un jour, arriver à la lie de ses réserves. L’interrogation devenant à ce moment là : que devient l’individu dénué de cette ressource ? 

    Si en revanche on considère le courage comme étant une énergie renouvelable, il convient alors d’en identifier la source, sa source, afin, au moment opportun, d’aller y puiser l’indispensable force de poursuivre un chemin soudain méandreux. 

    Il nous faut avant tout  savoir ce qu’est le courage et ce que l’on en attend. Par définition le courage c’est la caractéristique d'un être vivant qui lui permet de vaincre sa peur[1]. La peur étant un sentiment relatif à chaque individu, tout comme la notion de vaincre, il devient évident que la caractéristique « courage » se mesure mais ne se compare pas d’une personne à l’autre. Le courage est donc une notion individuelle : ce qui est perçu par certains comme étant du courage, peut ne pas être vécu comme tel par l’intéressé si ce dernier n’associe pas à son acte un sentiment de crainte, qui plus est dépassée. De même survivre à une épreuve effrayante ne relève à mon sens pas du courage si le seul acte demandé à l’individu est d’attendre la fin de l’événement, aussi traumatique ou douloureux qu’il puisse être. Résister à la douleur ou la subir ne relève pas du courage mais de l’endurance. Et c’est à mon sens cette ressource qui n’est pas infinie car déterminée par un capacité physique ou psychique.

    Le courage irait plutôt en se renforçant à chaque épreuve, une crainte dépassée rassurant l’individu dans sa capacité à surmonter ce niveau de peur. On peut alors supposer que dépasser la crainte ultime qu’est la mort dénue l’individu de toute autre forme de courage car de toute autre crainte, ce qui à mon sens rejoint Platon qui avait défini le courage comme « la connaissance de ce que l'homme doit craindre et de ce qu'il ne doit pas craindre ». 

    Le courage ne devant pas être confondu avec la témérité. Comme l’affirmait un prince « Se précipiter au cœur d'une bataille et tomber aux champs d'honneur est assez facile et n'excède pas les moyens du plus simple des rustres. Mais le vrai courage est de vivre quand il faut vivre, et de mourir seulement quand il faut mourir ».

    Qu’en est-il des personnes qui renoncent à vivre ? Leur parole pourrait-être : « Je ne manque pas de courage, je n’en ai plus besoin, je n’ai pas peur de mourir, seulement plus de capacité à endurer et si le courage se souhaite, la souffrance ne se partage pas. » Ce qui est une réponse à ma question : que devient l’individu dont la capacité à endurer est dépassée ? Il ne lui reste plus qu’à avoir le courage ultime d’affronter la mort. Et c’est peut-être là qu’est le partage : accompagner un individu dans la mort c’est avoir le courage partagé d’affirmer que la capacité d’endurance de la personne est dépassée. A contrario l’inhumain consiste à laisser la personne subir seule une souffrance qui la dépasse et qui ne se partage pas, qu’elle soit morale ou physique.

    Il existe donc un lien entre la résistance et le courage, le manque de courage mettant à l’épreuve notre capacité à résister et inversement.

      Il est important alors pour chaque individu de se bien connaître afin de préserver son capital résistance tout en renforçant son pouvoir courage, jusqu’à n’en plus avoir.


    [1] Wikitionnaire

  • Mauvaise galipette

    Je vous retrouve aprés une mésaventure dont je me serais bien passée ! Dimanche matin jour des éléctions et d'un barbecue chez des amis (La Provence a retrouvé son soleil) Bernardo et moi avions décidé de nous accorder quelques instants douillets quand, pirouette cacahuète, une de mes prothèses prend la poudre d'escampette ! yaouch !!

    9H30 Allo les pompiers !! femme 38 ans luxation prothèse de hanche droite, samu (les pompiers morts de rire un peu, un peu moins au moment de me mobiliser), urgences, prise en charge à l'hôpital vers 11 heures, réduction de la luxation à.....17H30! Là j'ai choisi de vous le raconter avec un brin d'humour parce que ce blog n'est pas à mon sens un carnet de doléances mais là franchement ça frise le ridicule, voire le scandale !

    Réduire une luxation de hanche prend à tout casser 10 minutes, j'étais à jeun depuis la veille, une intervention rapide aurait diminué la douleur immédiate, les douleurs postérieures, les risques de compression du nerf sciatique etc etc.. Pour cela il aurait fallu que le chir orthopédique de garde le soit vraiment ! 8 heures pour arriver à l'hôpital !! record battu d'incompétence à gérer l'urgence ! oui mais ce n'est pas une urgence vitale, on aurait aussi pu attendre le lundi matin....Misérables, les insultes m'en viennent à la bouche. Aux Etats-Unis j'aurais probablement déjà entamé une procédure...pour tout vous dire je me pose la question, et vous le feriez-vous ?

  • Résurrection

    Voilà, aprés avoir tourné, viré quelques jours, j'ai achevé le récit que j'avais commencé. Je vous livre donc la fin des quelques jours d'hôpital qui ont marqué ma vie durant le mois de septembre 2005. Ainsi s'achève la quadrilogie !

    1- Dans les yeux d'un ange

    2- Les larmes de l'ange

    3- Les étincelles

    4- Résurrection (ci dessous)

    J'ai survécu à la nuit qui a suivi cette journée; une nuit entre vie et sommeil, ombre et lumière quand la porte claque sur une infirmière de nuit fatiguée dont les pas résonnent en aller-retour, rythmant ce temps sans dimension. L'aube me cueille épuisée. J'ai l'impression de ne faire plus qu'un avec le lit, les plis du drap se sont incrustés dans mon dos, mes talons sont en fusion et finissent de s'user au contact de la toile de coton imbibée d'une sueur froide provoquée par une alèse zélée : on va faire votre toilette ! Le regard morne et sombre je me contente de faire non de la tête, le premier qui me touche je le mords. Elle n'insisteront pas, je dois faire peur à voir !

    La vie reprend ses droits dans mon bras à grands coups de pulsion sanguine, il faut que le sang passe, il se fraye un chemin, dilate,  force et combat des artérioles devenues étroitement mesquines et ce combat pour la vie a un prix qui se règle en une seule monnaie : la souffrance. J'ai compté 9 pansements : trois au bras, un à l'abdomen du vendredi et cinq repartis de l'aine à la cheville. Quelques drains, probablement une cinquantaine de points de suture. Je réalise que ma jambe est blessée, cette jambe qui a déjà tellement subi, hier je n'avais rien à la jambe, aujourd'hui elle me fait souffrir : je suis en colère.

    Revient la nuit, j'ai trop dormi dans la journée, je n'ai pas quitté mon lit depuis cinq jours, je n'arrive pas à dormir, je suis chargée à bloc de trop de chimie, je sature, j'angoisse, j'ai peur, je suis fatiguée, je sens l'hôpital, j'ai mal. Commence alors un macabre ballet mêlant souvenirs des opérations passées, douleurs présentes, cauchemars morphiniques sordides, pourquoi y a t'il une fenêtre à barreaux au ras du sol ? je m'approche, je vais descendre dans ce trou, cette odeur est insupportable, je vais vomir...j'ai vomi ? non non ce n'était qu'un cauchemar. Et si j’arrête de respirer ? mais respire, respire ! je m’éveille à bout de souffle, la morphine me provoque des apnées : ne plus dormir, il faut lutter ; arrêtez arrêtez, non pas mes jambes, ne touchez pas à mes jambes, je pleure, je pleure ? non je m'étais juste assoupie...Je ne sais plus si je dors ou pas, si je dors c'est un cauchemar, si je ne dors pas aussi, je suis à bout de force, assise sur la lame de rasoir, entre folie et désespoir.

    L'aide-soignante entre dans cette pièce qui reprend des allures de chambre d'hôpital sous le halo de la veilleuse. Elle vient pour ma voisine de chambre. Je la guette du coin de l'oeil, je la regarde vaquer à ses tâches habituelles, tension, pouls, bassin, elle a presque terminé, elle va s'en aller, éteindre la lumière, fermer la porte, s'éloigner dans le couloir pour rejoindre sa collègue et moi je vais rester dans le noir et retourner à mes cauchemars pollués et étouffants d'ailleurs ils reviennent déjà et ..."j'me sens pas bien" ai-je dit à ce moment là : elle s'est retournée et ses yeux ont croisé les miens. L'expression sur son visage est à mi-chemin entre interrogation et agacement : « qu’est-ce qui vous arrive ? » J’ai du mal à respirer, je m’étouffe, j’ai envie de vomir en permanence, surtout si je m’endors alors je ne peux pas dormir. Je réprime un sanglot chargé de honte, j’voudrais pas déranger, une fois de plus…

    L’angoisse libérée devient envahissante, évidente. Elle se retourne et appuie sur le bouton d’appel, quelques instants plus tard l’infirmière de nuit entre à son tour sur la scène de ce mauvais théâtre. Elle porte une chemise de chirurgien : courte, col en V, de cet inimitable vert « cuivre oxydé ». Cheveux gris coupés très courts, lunettes, ses traits sont un peu tirés, dernier jour de garde. Ses mains s’affairent en quelques gestes mille fois répétés, elles retendent le drap, retapent l’oreiller, redressent la tête du lit, vérifient perfs et sondes puis pouls et tension mais ses yeux sont rivés aux miens. Je sais que j’ai laissé l’angoisse me submerger, elle sait que je sais. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » demande t’elle doucement. «  C’est trop, cette fois c’est trop, je n’en peux plus, je n’ai plus du tout de courage, je n’y arriverai pas… ». Elle m’écoute, entend ma fatigue, ma colère, l’angoisse de ce temps que je ne peux pas perdre pour une longue convalescence, l’accumulation des derniers jours, des dernières années, tout ce que j’avais cru digérer et qui était tapi dans l’ombre prêt à ressurgir dans un moment de faiblesse.

    Elle entend ma déception d’être faible.

    Elle s’est assise à côté de moi, elle a placé un masque sur mon nez et ma bouche, c’est à son tour de parler, un air frais et pur balaye mon visage, ses paroles arrivent alors simples, efficaces « si vous respirez tranquillement vos muscles vont se relâcher et vous souffrirez moins » (je sais ça) ; « quand vous serez sortie, peut-être faudra t’il vous faire aider pour gérer tous ces traumatismes que vous avez accumulés » (je vais (m’) en sortir) ; « vous pouvez compter sur moi pour cette nuit, je suis là jusqu’à six heures » (je ne suis pas seule) ; « ici vous êtes en vasculaire, pas en orthopédie, dans quelques jours tout ira beaucoup mieux » (tout ira beaucoup mieux). Elle accompagne ses paroles de longs gestes de sophrologie, puis me berce, simplement comme elle ferait à un tout petit enfant.

    Hôpital nord Marseille, le soin apporté par cette infirmière de nuit a dépassé depuis longtemps le protocole.

    Hôpital nord Marseille, cette infirmière de nuit m’a sauvée de la folie, de la dépression nerveuse, du désespoir.

    J’étais au fond de l’étang, sous une eau boueuse et malodorante, elle est venue me chercher, au fond, elle m’a prise dans ses bras, c’est elle qui, d’une impulsion du pied, m’a redonné l’élan. Sans elle j’aurais coulé plus bas encore, j'aurais sombré dans une abîme d'où on ne revient pas ou mal. Elle se lève doucement, éteint la lumière, l’eau qui barbotte dans l’aérosol finit de me bercer, je m’endors enfin.

    Je quitterai l’hôpital quelques jours plus tard, les chirurgiens n’ont pas eu de mots pour cette guérison fulgurante d'une personne qui paraissait si faible après l’opération, vous avez un pouvoir de récupération incroyable diront-ils, c’est parce que je me suis beaucoup entraînée plaisanterai-je. Inutile d’essayer de dire, au mieux ils ne comprendraient pas, au pire ils dénigreraient. Ils n’ont pas compris non plus pourquoi ma voisine de chambre allait soudain plus mal ce matin là, la pauvre avait servi « d’éponge » !

    Je suis rentrée à la maison, tonitruante, et puis rangez-moi ce linge qui traîne hop hop hop ! Ils ont dû me transfuser avec le sang d’une femme aux hormones bien plus fortes que les miennes et même d’un homme, cette impression de ressentir plusieurs personnalités finira par s’estomper. Les premiers jours seront difficiles à assumer par la famille : ils s’étaient préparés à devoir m’aider et récupère Miss cent mille volts qui raconte à qui veut l’entendre qu’elle va vivre à deux cent à l’heure, qu’elle a rencontré un ange puis a été sauvée de la folie par une infirmière en tenue de chirurgien lors d’une incroyable séance de sophrologie pendant qu’une aide-soignante assumait seule les sonnettes du service de chir vasculaire ! Je me demande parfois ce qui ce serait passé si elle n’avait pas été là, si elle n’avait pas eu (ou pas pris) le temps, si comme certaines, elle avait été revêche voire méchante. Si j’étais restée sous l’eau une minute de plus, une minute de trop ? J’espère n’avoir plus jamais l’occasion de répondre à cette question parce que je sais la rareté des infirmières comme elle.

    Ainsi s’achève le récit de ces quelques jours d’hôpital, pardon de vous y avoir entraîné, merci de m’y avoir accompagnée. J’en suis sortie grandie. J’ai écrit une lettre à l’ange. J’ai oublié le prénom de l’infirmière mais elle reste dans mes souvenirs, auréolée de ce flou des jours qui bordent une longue anesthésie.

    - Pour Camaïenne - je te dédie ce texte que j'ai eu envie d'écrire à la suite d'une de tes notes, puisses-tu ne plus douter, les médecins sauvent parfois les corps, qui les âmes ?