Fête foraine, feux de la Saint Jean, c'est la saison !
Je m'offre une sieste ô combien méritée et salutaire car solitaire, dans la pénombre de la chambre aux volets tirés, laissant Bernardo au chaud soleil, suer à la conduite de la tondeuse. Nan je ne dors pas, je médite...
Les journées sont si longues qu'on en oublie le temps. La soirée arrive chargée des nuances parfumées de la végétation surchauffée. La route du village nous renvoie une douce chaleur, cette route que j'ai parcouru tant de fois pour aller chercher les filles à l'école du temps où je ne travaillais pas, du temps où ma vie était rythmée par celles des écoliers. Ce soir c'est le défilé aux lampions, petits et grands se coulent en un long convoi parsemé des lueurs orangées des lampions, c'est joli.
Je retrouve sur la place mon Tanguy et ses parents. Il va mieux aprés une prériode bien difficile, je capte son regard aidée par Nathalie "regarde qui est là Tanguy : c'est ta Marie" et la magie s'opère, je plonge dans son regard si doux et on se parle sans bruit.
C'est maintenant l'heure du feu d'artifice, on entre tous sur le stade, cohorte joyeuse à l'heure de retrouver une âme d'enfant, prêts à s'émerveiller d'étincelles de couleurs dans le ciel qui a enfin pris un bleu sombre.
L'intemporelle fanfare joue un air millénaire puis on plonge le stade dans l'obscurité : les premières fusées sont lancées, la foule crie de joie et de surprise, c'est fou comme on oublie d'une fois à l'autre la force des explosions ! Pendant que la joyeuse communauté, le nez levé, en prend plein les yeux, moi je n'ai d'yeux que pour lui:
Tanguy, il vibre et sursaute à chaque explosion mais à chaque seconde son sourire s'agrandit et le mien avec c'est sûr. Quel bonheur de voir le sien. Son sourire se transforme en rires et m'émerveille, Mon Tanguy des étoiles.
Fin du spectacle, déjà ? Monsieur le maire a serré les budgets cette année !
Nous voilà repartis vers la place où la buvette et le feu de la Saint Jean s'embrasent sous l'oeil attentif du comité de surveillance des feux de forêt. Les plus téméraires sautent le feu, un sou en poche pour la prospérité toute l'année : ben c'est ma Salomé....Lola aussi ? Ah oui ça pousse...
Puis viendra le non-moins intemporel orchestre et son registre des années 70, la bagarre autour de la buvette, le garde-champêtre et sa chemise bleue, les retrouvailles avec certains que je n'ai pas revus depuis la mauvaise galipette, il s'en est passé des choses depuis....t'as toujours mal ? Je me pose la question pour donner la réponse : oui j'ai toujours mal, je dirai même j'ai mal en permanence, j'aurais mieux fait de ne pas me poser la question !!
Ce soir je m'en fiche, il ya les amis, le feu, et le rire de Mon Tanguy des étoiles. C'est tout.