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  • 10 ans pour un mariage

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    Il y a dix ans, t'en souviens-tu ?

    Nous avions réservé pour le 19 septembre de cette année 1998 cette magnifique salle au coeur de la forêt. Pour une fois nous faisions les choses dans les règles de l'art, salle réservée un an à l'avance, petites et grandes économies prévues pour financer comme il se doit .... le mariage du siècle !

    Nous vivions ensemble depuis plus de 8 ans et avions à notre actif deux jolies poupées brunes de 4 et 2 ans alors pourquoi à ce moment là ? Coquetterie de femmes, courage d'homme ! Je ne voulais pas me marier en fauteuil et toi ... tu ne voulais pas te marier tout court ! Mais comme tout vient à point à qui sait attendre, un jour l'idée, lancée comme une antidote à l'hiver vint éclairer nos jours et nos nuits.

    Seulement voilà l'hiver en Lorraine c'est long et c'est froid, nous nous sommes si bien réchauffés ! C'est donc avec une très grande joie qu'à la fin de février nous avons récolté le fruit de nos chères amours ! Calcul fut vite fait, 19 septembre ... et la mariée s'avanca toute entourée de ses 8 mois et demi de grossesse ... rrrrrrooo non mais non !! ça va pas le faire, c'est un coup à finir en grandes eaux et robe blanche en salle d'op pour une césarienne de noce !

    Argggggggghhh !

    Un coup de fil plus tard et notre vie allait prendre un coup de kérosène dans le moteur : allo la magnifique salle au coeur de la forêt ? Par hasard il y aurait-il encore un week-end de libre cette année ?
    - oui ...
    - QUAND ???
    - le 30 MAI
    - vendue, je prends !!

    Wahlouuuuuuuuu ! mais c'est dans .... 3 MOIS !!!!!

    Et alors, répondit la Marie (c'est trés lorrain ça le la devant le Marie) ? Cap ou pas cap ?
    Cap !

    Ce qui presse le plus ce sont les invitations, après on avisera ^-^ ???### c'est beau d'être jeunes !!!!!

    Chose fut faite : Salut les copains il ya un p'tit dans le buffet, on va passer le turbo et pas que sur la table ! Venez tous ça nous fera bien plaisir !!!

    Course au traiteur, course au DJ, course au photographe, et puis quoi c'est tout non ça suffit :))
    Essayage de robe entre deux séances de kiné (debout, je me marierai debout !!!), une coupe empire ? ben oui c'est bien ça empire, vais pouvoir gonfler tranquille, chaussures orthopédiques BLANCHES ! z'avaient jamais vu ça chez Gsell

    Et la mairie .... arghhhhhh moi je veux pas être mariée par ce maire ... non, non, non et non ! Na je fais un caprice de future mariée enceinte ! Pire qu'une envie de fraise au mois de novembre ! Allo la mairie c'est pour un mariage mais voilà on voudrait bien être mariés par quelqu'un d'autre que Madame le maire qui est d'un bord politique qui nous fait dresser les cheveux sur la tête et comme c'est pas bon pour le brushing :))

    Il faut le savoir, en fait on peut demander à être marié par n'importe lequel des conseillers municipaux, du coup j'ai pris le plus beau nan mého c'est pas fini oui tu vas te marier là proche de nos idéaux politiques.

    Pas deux mais quatre témoins, depuis le temps que j'attends ça on va pas faire les choses à moitié :)

    Et des petites filles d'honneur toutes habillées pareilles et des confettis gros comme des chips et des fleurs partout, des rubans pour les voitures et le plan de table, chapeau, pas chapeau, noeud-pap ou cravate, les hôtels, les animatrices de la crèche réquisitionnées pour la journée et si on achetait une maison.

    et si ......QUOI ??????

    ben en fait j'ai vu une super annonce dans le paru/vendu :)) et tu vas m'épouser et je porte ton 3° enfant et ... JE VEUX CETTE MAISON ! Trop forte j'étais :))

    Un coup de fil plus tard et notre vie allait prendre un coup d'ergol hypergolique dans le moteur.

    Allo la petite maison dans le village d'à côté
    - elle est encore à vendre la petite maison ?
    - oui
    - on peut la visiter ?
    ...

    On achète !
    Le plus urgent : signer le compromis, pour les sous on verra plus tard ????####!!!! c'est beau d'être jeunes !!!!

    Voilà comment en trois mois notre vie, il y a dix ans, a pris un décollage à la verticale. On aurait pu décrocher la lune et toutes les étoiles du ciel ! Encore aujourd'hui je me souviens de cette effervescence joyeuse, les hormones qui sait et puis surtout beaucoup d'amour.

    Et tout l'amour qu'on a cueilli dans les coeurs émus des amis et familles réunies il vibre encore, un peu plus aujourd'hui, le temps de regarder l'album en velours bleu marine qui avait pris un peu la poussière sur l'étagère, finalement ça sert au moins à ça les anniversaires non ?

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    On était beaux non ?

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    La magnifique salle au coeur de la forêt !


  • Tectonique des plaques

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    C'est l'histoire d'une montagne. Enfin au départ c'est l'histoire de deux plaques à la dérive. Elles flottent, errent-elles ? sont-elles mues par un doigt géant poussant au hasard de sa volonté ces deux continents ou bien encore s'attirent-elles comme de la limaille sous l'influence d'un champ plus irrésistible encore que celui des sirènes ?

    Les voilà qui s'approchent l'une de l'autre, toutes enveloppées dans leur fierté de plaques et l'insolence de leur jeunesse terrestre, c'est pas rien quand même la rencontre de deux continents, c'est imprégné de superbe. Le choc rendu inévitable par l'incommensurable inertie, est titanesque, c'est tout le petit monde qui les entoure qui en tremble.

    De front, de roc, chacune y va de sa poussée, tête baissée, ça fonce, ça fronce, l'heure n'est pas à la réflexion ni au recul. Et là, fruit d'une impensable fusion naît alors une montagne, elle s'élève vers le ciel dressée, hérissée d'aiguilles, de pics, elle atteint des sommets, l'air vif, aiguisée, tranchante et abrupte sur le bleu du ciel indifférent à ce sursaut infime d'une terre dont il surplombe les extravagances depuis la nuit des temps.

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    Au fil des saisons tête de glace pleure des torrents. Les rides se creusent, parfois c'est tout un pan de granit qui s'effondre, mettant à nu un coeur d'argile. Alors passent les vents faisant fi de l'adret ou de l'ubac, polissant avec ardeur, érodant un à un les pics les plus hauts, les massifs les plus résistants qui peu à peu se laissent rouler, s'amusent et s'usent en galets polis et doux.

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    A qui sait attendre c'est toute la montagne qui s'arrondit, affranchie de la dureté de la pierre elle s'échappe, amusée et libre. Millénaire évasion. Elle s'envole au gré du vent d'Autan ou du foehn, vogue à l'aile de l'alizé et finit balayée par l'hamattan. Elle se dresse mutine dans une dune pour rappeler qu'un jour elle a été une montagne et s'échappe volatile, un peu ici, un peu là-bas, partout et nulle-part, elle est le tout et le rien, particule de l'infini.

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    Et puis après des années de voyages, un peu ici, un peu là-bas, au coeur des mers et des océans, elle dépose en mille lieux ce qui lui reste de substance, si fine qu'on la croirait poussière. Elle se repose. Se recompose à la chaleur du noyau et elle sait qu'elle remontera pour affronter encore cet autre qui est aussi un peu elle.

    C'est l'histoire d'une montagne qui fait mentir l'adage "seules les montagnes ne se rencontrent jamais" car les montagnes sont faites d'un même sable, librement uni.


    Bien sûr cette note est née des commentaires de la précédente, si vous deviez vous qualifier, vous diriez que vous êtes plutôt montagne jeune, ancienne, dune .... volcan ?

  • Vent de sable et sons

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    Un diable vent se déchaîne, mêlant le saule dans une danse folle et c'est tout le jardin qui est en mouvance. Végétal ballet pour une tempête !
    L'horizon est flou jusque sous ma fenêtre, l'herbe est couchée de pluie, les rosiers ont fini de pleurer leurs couleurs, violence. C'est la furie du temps qu'il fait, terre et ciel unis en eau, et les nuages galopent en troupeaux sauvages, air et enfants tremblant au rythme de leur colère. La nature enivrée de trop d'énergie perd la mesure et nous, pauvres êtres, dans un fugace éveil, ressentons un instant l'universelle puissance. Petite chose regarde, c'est le désert qui est à ta porte, le vent chaud s'est chargé pour toi de mille grains arrachés à leurs dunes pour parer ton horizon d'ocre. Et tu regardes fasciné l'aurore d'un jour où ciel est jaune plutôt qu'azur, et déjà tu sais ton âme dans une inutile guerre contre cette langueur qui t'envahit.


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    Alors laisse, laisse monter la nostalgie de n'être qu'un fétu d'humanité dans le souffle du monde, redevient le grain, la fourmi, besogne avec ardeur, laisse aux moulins la mensongère promesse de dompter le vent, c'est la sagesse du temps qui passe. Le vent tombera tel un gavroche au pied d'une nature barbouillée, penaud de tant de chahut, il sifflotera une petite brise pour sécher les pavés sous tes pas soudain plus légers. Alors gaillard guilleret danse ta route entre les miroirs que te tend le trottoir et parfois, rend à ton âme la joie du gamin effronté et tape du pied dans cette flaque, que ton reflet se perde dans ses sourires ridés.



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    Tempête sous un crâne, ajoute à l'harmonie bruyante, le rythme d'un air de jazz. Il reviendra le temps des festivals, les chaudes soirées si sèches que la terre craque et que l'air crisse, c'est dans ta boîte aux lettres qu'elle était la promesse, tout un programme à s'en gaver les oreilles pour s'endormir vibrant et sourd, épuisé mais heureux !

    Herbie Hancock à la Roque d'Anthéron ! Le festival international de piano une fois encore va nous régaler de ses incroyables concerts sous les étoiles, alors que mai gronde ses orages bienfaisants, que juin nous fasse papillonner de conférences en salons et que juillet nous entraîne au rythme des accents saccadés des cigales et des pianistes.

    C'est ma recette anti-blues ! Musique maestro !! Et vous quel rythme pour cette nuit, demain, cet été ?

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  • Sous la pluie

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    Difficile de "rebondir" sur la note précédente ... j'ai eu pour quelques-uns d'entre vous, en plus de commentaires un échange de vive voix, vos avis sur mes mots partagés, je suis dans ces cas là toujours un peu gênée, cherchant à minimiser la portée de mes textes, le sens profond de mes mots écrits et trop souvent tus.


    Cette fois j'ai choisi de les dire parce qu'à trop les taire le risque est grand de voir l'entourage, dans un confortable aveuglement, les oublier. Je ne peux évidemment pas le dire à chaque instant et pourtant je ne dois plus le nier, je ne dois plus me le cacher, j'ai mal à chaque instant.


    Je ne protège personne en cherchant à le cacher, j'ai mal, quoi de plus naturel pour une pathologie comme la mienne, comment pourrait-il en être autrement ça serait un miracle !


    Pour avoir eu une conversation avec un Ami, de ces douleurs inévitables qu'en ferai-je ? Et bien de temps en temps, au gré de mes humeurs je vous en ferai des notes comme celle d'hier "Le mal au corps" car la douleur ne doit plus être un tabou, la douleur est énergie au même titre que l'amour, la tristesse ou même l'ennui. Elle est là, elles sont là et m'obligent bien souvent à une grande concentration pour détourner mon esprit de leurs feux qui me consument et aussi pour savoir offrir à ceux qui m'entourent autre chose que le visage de la douleur. Pendant longtemps j'ai utilisé fards et masques pour atteindre ce but, j'ai récolté en retour incompréhension et exigence d'un plus que je ne pouvais donner, comment aurait-il pu en être autrement ?


    Aujourd'hui je sais que la douleur morale et physique a le droit de cité, que mes sourires n'en seront que plus beaux, mes réussites plus grandes, que ce soit de me lever chaque matin, de partir 5 jours à Paris ou de passer un week-end entier seule avec mes 4 filles.


    C'est avant tout pour moi que je dois le faire, pour entrer dans un autre niveau de conscience, pour aller sereinement vers ce qui sera peut-être mon demain et extraire jusqu'à la lie le suc des "pouvoir encore" qui m'aideront à accepter sans regret les "ne plus pouvoir". J'aurais voulu pour cela ne plus être polluée par des sentiments comme la colère, grande consommatrice de mon énergie mentale, mais c'est un leurre, on ne peut vivre à moitié ne gardant que le sable du chemin et laissant à d'autres ornières et rochers, comme si avoir mal était un télépéage pour l'autoroute du sans-souci, un passeport qu'il suffirait de brandir pour que s'évanouissent petits et grands problèmes. Avoir mal ne donne aucun droit autre que celui d'en être conscient pour respecter le devoir de vivre en toute sincérité.


    Et pour prendre ce droit il faut avant toute chose avoir confiance : en soi, avoir mal n'est pas honteux, le dire n'est pas se plaindre, avoir mal est un fait et il faut bien sûr avoir confiance en l'autre afin de lire dans ses yeux encouragements plus que compassion, sans craindre d'être rejeté.


    A plusieurs reprises dans vos commentaires est revenue l'impuissance, c'est elle que je crains, par ma douleur je vous l'impose, à chacun son défi, deux formes d'acceptation qui peuvent s'unir dans un même but : choisir ensemble le chemin le moins sinueux, ensemble unir nos forces dans les montées, ensemble apprécier les descentes et taper dans les flaques pour faire rire les enfants.


    Cet après-midi Vava était en mode orage et le tonnerre avait grondé quelques fois dans la journée, alors en jupette rose, débardeur et tennis sous l'anorak (en mai la météo chez nous c'est fait ce qu'il te plait et surtout n'importe quoi), coiffée d'un chapeau de cow-boy poussant avec ardeur la poussette de son bébé qui s'appelle "poupée" parce que c'est un jouet et que ce n'est pas un vrai enfant pourquoi faudrait-il lui donner un prénom (crénom de nom !!!) nous sommes parties marcher dans le vent fou. L'air lourd embaume et nous voilà caracolant sous un ciel trop chargé pour un gaulois honnête. Passer la bastide, la coopérative des melons, les vieux prés, l'ancienne fabrique, nous arrêtant à chaque coquelicot, riant des minuscules escargots qui fleurissent aux sommets des herbes sauvages quand, au détour du virage de l'écluse, s'écrase au sol une goutte si grosse qu'elle rebondit, puis une deuxième, la terre chaude soudain humide exhale mille parfums mêlés à celui de l'asphalte. Nous crions surprises et amusées de l'eau qui déjà nous dégouline dans le cou. Vite monte Vava et je me transforme en mère porteuse, ma Vava accrochée dans le dos, poupée cachée à la hâte sous l'anorak et poussette en travers des genoux, affrontant la pluie qui se déchaîne, et on chante à tue-tête "il pleut il mouille c'est la fête à la grenouille, la grenouille a fait son nid dans un coin du paradis"

    Quel beau temps de pluie !

    Merci pour vos commentaires sur la note d'hier, merci d'être là.


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  • Le mal au corps

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    Taisez-vous.

    J’ai entendu, je vous entends et je sais que je vous entendrai encore.
    Taisez-vous ! Ne pourrais-je avoir la paix ! Une journée, une heure. Un seul instant. Pouvoir fermer vos sales petites gueules. Serrer vos cous, si fort et voir vos vilains traits se tordre en des grimaces si laides que le plus vil diable en serait repoussé. Et vous mordre à pleines dents, arrachant cuir et chair, la bouche sanguinolente de vos cris amers, le regard droit planté dans vos yeux suppliants, riant de vos mains vides, fouettant l’air fétide de vos humeurs malignes. Vous pleurez à présent, et je m’abreuve à vos larmes chaudes, léchant l’eau et le sel à votre visage blême. Vous tremblez peut-être, aboyez encore, et les flancs labourés par vos griffes sales, halètent leur dernier souffle.


    Taisez-vous, s’il vous plaît.

    Et c’est moi qui supplie, hantée par trop de vous, et mon cri s’épuise dans un soupir, à peine exhalé. Le corps usé, une ultime fois, sans fin, cabre sa détresse, hurle en silence la famine du bien.

    Ô douleurs.

    Héritage maudit aux confins de ma carcasse, faut-il dans mes sanglots entendre violons, à mon âme torturée toute une symphonie et ne serais-je sans vous qu’une poupée de chiffon, vidée de ma substance par vos lèvres avides.

    Ô douleurs.

    Etre sûre de vous, exister dans ce gouffre, atteindre la lumière noire de vos yeux éteints, y voir des merveilles et plonger en son sein, libre. Grandir à vos côtés, inhumer le charnel, croire encore au plaisir. Mère des douleurs, au chevet de mon être supplicié.

    Ensemble puisque c’est ainsi, m’allier à vous et de ce pacte insensé faire la plus belle des victoires, brandissant l’étendard de mon sourire fier, planté au cœur rougeoyant de mon âme guerrière.

    Vivre.

    Digne.

    Debout.

    Rire encore.

  • Les souliers d'hier et d'un jour

    En pieds gauches, et pas en vers à l'endroit !

    Je crois bien que j'ai rencontrée une fée. Elle s'appelle Alice et son pays des merveilles est un atelier. Il y a des rencontres comme ça où vous sentez qu'il se passe un petit quelque chose en plus, un je ne sais quoi qui fait que votre humeur change, que la vie est plus vive, plus colorée. Alice est de ces personnes. Parce qu'elle pétille la malice et aussi parce qu'on la sent rapidement sans concession et sans faux-semblant.


    Alice elle a un beau métier, elle fabrique des souliers ! Des souliers qu'on ne porte qu'une fois, des souliers de mariée qui vont,trottinant fier, porter la si jolie mariée au pied de son futur et puis aussi des souliers particuliers qui affublés d'un drôle d'adjectif qui se veut redressant, semblent déjà de guingois : des souliers orthopédiques. Des souliers qui deviennent rapidement des chaussures et même des godillots si on n'y prend pas garde. Moi j'ai bien envie d'appeler mes futurs chaussants sur-mesure des souliers ! Oh je n'irais pas jusqu'à vouloir les appeler des escarpins mais je voudrais que cette fois ils reprennent un peu d'allure et laissent aux skieurs le privilège de porter des moonboots !

    Alors quand Alice parle de galbe, de courbes modelées et de talons vertigineux s'en est presque sensuel. Et je sens bien qu'il ne sera pas question de badiner avec l'esthétique, balayés d'un regard amusé mes "j'ai l'habitude maintenant, je m'en moque et autres ce n'est pas grave" qu'il a bien fallu se forger le jour où mes pauvres pieds n'ont plus voulu me porter si chaussée comme madame tout le monde.

    Que sont mes pieds devenus ? A l'inverse de mes mains que je ne peux cacher, à vous pas plus qu'à moi, et que je vois virevoltantes au dessus du clavier, chaque jour étonnées de le pouvoir encore, mes pieds je les ai relegués au rang de décorum désuet et inutile, ce qui ne les empêche pas d'être douloureux et plein de reproches autant qu'inaccessibles.

    Ces pieds qui pourtant ont été des petits petons de bébé tendres à croquer, des amours de petits pieds en socquettes dans des chaussures vernies de rentrée des classes, des pieds nus dorés et endurcis le temps d'un été à la mer ou joliment décorés de magnifiques ampoules dans des sandalettes neuves un jour de première communion.
    Des pieds qui en leur temps ont eu leur heure de gloire esquissant de savants arabesques et élevant mon âme de danseuse si haut que j'en touchais les étoiles.
    Des pieds pouvant dévoiler à eux seuls toute la beauté d'une femme, arborant mutine un vernis plus rouge que la raison ne saurait le vouloir, des pieds qui, ultime bastion de ma pudeur, quand tout le corps livré, auraient voulu rester habillés ce jour de première fois.

    Aujourd'hui les voilà meurtris, recroquevillés, mes non-souliers leur étant ce que la demi-baguette est aux knackies.

    Faudrait-il qu'Alice soit réellement une fée et rende à mes souliers leurs lettres de noblesse, c'est le pari que j'ai fait avec elle et nous voilà imaginant des bottes plus hautes, jusqu'au genou comme des cavalières ? et pourquoi pas ! avec un laçage ? Osons ! Sur le papier pour l'instant tout est permis, ensuite tout dépendra du savoir-faire d'Alice qui va travailler cuirs et peaux autant que silicone. Alice dans la peau de la marraine pour chausser cendrillon, c'est à y perdre ses contes autant que son patin !


    Le petit truc en plus qui me ferait vraiment plaisir ? des talons qui claquent pour pouvoir à nouveau marteler sort et sol au rythme cadencé d'une ballade irlandaise.

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    http://www.lessouliersdalice.com et oui Alice sait vivre avec son temps ! lol Alice est toute jeunette en fait !














    Parce que ce livre conseillé par un ami est un bijou et que cette phrase donne à ma note un écho délicat et subtil je vous offre un extrait du livre de Christiane Singer : Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies :


    Entre le désir profond de se lier, de s'engager corps et âme, et le désir tout aussi profond de préserver sa liberté, d'échapper à tout lien, quel tohu-bohu !
    Or pour vivre ses exigences contradictoires et d'égale dignité sans être écartelé, il n'y a aucun secours à attendre ni de la philosophie, ni de la morale, ni d'aucun savoir constitué.
    Il est probable que les seuls modèles adaptés pour nous permettre d'avancer sont la haute voltige et l'art du funambule.
    Un mariage ne se contracte pas.
    Il se danse.
    A nos risques et périls.







    Charentaise ou ballerine, au pied est la chaussure ce que notre peau est à notre âme et vous à l'instant où vous lisez ces quelques lignes de la main, qu'avez-vous aux pieds ?

  • Orage, eaux des espoirs

    Orage, eaux des espoirs, haut vieille haie, saine mie.
    Neige donc temps vécu, que pour cette un famille.
    Haine, suis-je blanchie dans l’étrave ? Os guéris et
    Que pourvoir en un joug, reflète rires. Temps de l’eau, riez !
    M’ombre à cave écœure, est-ce paix ? Tout te laisse, pagne à deux mires
    M’ombre à quittant deux foies, à sot vé s’étend, pire.
    Temps de foi à faire, mille trots, nœud de son roi.
    Trahie, donc maquerelle. Haineux fers et rit un pou, remous, ah !
    Eau crue est le sous-venir de ma gueule, Loire passée
    Œuvre de temps, de joues rang nain, joue ré, fa c’est.
    Noue, vêle, dis, nie, tais, fatal amont. Bon heurt.
    Prés si pis s’élevaient, doutons. Beux : mon aune heure
    Faute ! Ile dévote, trek las, voix, retrions, fais le compte !
    Et mous rires sans vent, gens sous vivres d’Anla, ont-eux
    Compte ? Soie de mon peu, rince après ans, gouverne heurt
    Ce Oran n’a de mes poings un heaume sang, zoneur.
    Ais ton jas, loue orgue, œil, part, Seth affronte un signe
    Mal, grêle, eux choient dur où amant n’assure, rend drain, digne.
    Ais toit de mes ex, ploie glorieux instrument
    Mets d’un, qu’hors tous deux, glas si nu, Thyle, Orne, Mans
    Faire jas, distant âcre Indre, hais quid, danse étoffe en ce
    Mas servi de pas, rat de haie n’ont pas deux dés, fends ceux
    Va, quitte des ors, mets le der nié des eues mains
    Pas ce pour me vend, géant de Méï, heurts maints



    Par ce que ça, ma muse ...

  • Que le meilleur rouge l'emporte

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    Mardi, à la mi-journée, au pied de la colline qui arrête mes regards vagabonds quand parfois mes pensées m'entraînent au delà du champ qui borde ma maison, règne une agitation inhabituelle.

     

    Un camion, puis deux puis tout un alignement incongru dans ce paysage bucolique. Il faut dire que la nature en quelques jours s'est drapée d'un magnifique manteau coquelicot, donnant au vieux champ oublié, des allures de théâtre. Et je me demande quelle drôle de pièce se prépare là, serait-ce l'outilleur qui serait venu de sa lointaine Auvergne nous vendre des tuyaux d'arrosage avant que les restrictions d'eau ne ruinent son marché comme les jeudis, la bourse ? Ou serait-ce encore une réunion secrète des plus gros camions jaunes pour une manifestation contre les champs de coquelicots rouges et l'on verrait s'affronter dans un combat de titans champs et tracteurs, coquelicots et cabines, rouge et jaune et que le meilleur rouge l'emporte ?



    Quand soudain les coquelicots emportés par une houle céleste se soulèvent, sortent de terre, et sous mes yeux d'encore enfant parfois, se dresse comme par magie le plus rouge des chapiteaux ! Là sous ma fenêtre, sorti de terre comme un champignon gigantesque, profitant du printemps humide et chaud de cet an 2008.



    Il trône tel un seigneur au milieu de ses coquelivassaux, surplombant une mer rouge dans laquelle il dégouline.



    J'attends avec impatience le retour de mes princesses, imaginer leur surprise est déjà une joie, entendre leur cris joyeux dans l'allée un frisson d'enfance retrouvée. Le cirque maman, le cirque est là !



    Les cartables volent, les goûters grimpent aux arbres pour scruter de plus haut cet étrange vaisseau, il y a même des chameaux ! On entend la musique, la véranda est en fête, que le pestacle commence !



    Le mégaphone de la voiture-parade mégaphone un incroyable grésillement, on entend des "venez-tous" et des "demain venez voir les fauves/poneys" au milieu d'une improbable fanfare synthétique 100 % polymystère. Heureusement que Monsieur Loyal connaît les ficelles ! Des cahiers jaunes surgissent alors comme par magie, normal me direz-vous, des affichettes à bille de clown qu'on pourrait croire sorties d'un bon vieux Stephen King, ne manquerait qu'un rire sardonique pour compléter à merveille le noir et blanc crasseux du vieux photocopieur qui a du crachoter toute la nuit les affichettes magiques.



    Je me retiens de trop hausser le sourcil à la vue du non moins fabuleusement magique tarif écrit dans une grassouillette police qui n'a de comics que le nom ! Je ne savais pas que les chameaux se nourrissaient à la luzerne enrichie aux sels d'or ! Oups ... et pourtant je sais déjà les trois poneys, les deux caniches oui mais qui marchent sur les pattes avant, la danseuse pré-pubère et ses cinquante houla-hop pieds/cou/taille qui un jour va finir par disparaître dans la colonne virevoltante de son outil de travail, les deux frères maudits qui pourraient un jour d'orage faire avaler le trapèze à leur compagnon de jeu. Les deux frères qui sont aussi les deux clowns, Loyal et le dompteur, le grimpeur sur planches et rouleaux et le passeur de planches et rouleaux, ouvreur, pisteur, dresseur et mécano. Je sais mais ne dis pas, laissant à leurs yeux d'enfants le secret de ne voir que la fille trop belle dans son juste-au-corps à paillettes debout sur le cheval, debout sur le cheval !



    Le mercredi s'avance tellement plus lentement qu'elles ne le voudraient, les devoirs repoussés à la frontière chimérique des "un jour je serai trapèziste !"



    C'est enfin l'heure de la représentation, la voiture-parade parade une dernière fois, hélant les villageois aux mines renfrognées des sorties de sieste et les enfants entrent dans son sillon d'un pas pressé, vite il ne faut pas manquer le début.



    Puis c'est déjà fini, ce soir avant la tombée du jour le chapiteau s'est dégonflé comme un soufflé sorti trop tôt du four, emportant avec lui le sourire émail diamant des deux frères et le rimmel-regard de la jeune beauté.



    Demain matin il restera le souvenir enchanteur d'un mercredi pas ordinaire et sur le champs quelques papiers gras et l'invraisemblable rouge des coquelivassaux.

     

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  • De fer forgé et d'acacia

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    Souffle la forge, l'air brûle d'étincelles, entre les mains expertes de l'artisan, plonger au coeur de la braise.

     

    Disparaître dans le sifflement aigu de l'eau en brume, à corps perdu épouser les désirs du maître, puis connaître le feu encore, devenir à chaque coup porté sur le métal rougi, superbement plus dur.

     

    Pouvoir être arme, barreaux, garde-corps.

     

    Trouver encore le coeur de la braise et enfin devenir la courbe douce d'une envolée de volubiles spirales à la terrasse de nos amours.

     

    Lentement apaiser au coeur de la matière, le souvenir d'avoir pris d'autres formes, n'en garder que la force, recevoir dans un souffle la caresse de l'acacia en fleur.

     

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    Pour Pat** ...

    et pour moi, en souvenir de l'acacia qui parfumait l'air joyeux de mai sur le chemin de mon école.

    Et vous une odeur souvenir sur le chemin de l'école ?

     

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  • Aujourd'hui, il y a une semaine, un an.

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    free music


    Au creux de la fin du jour s'égraine le temps qui sépare hier d'aujourd'hui demain. Je me nourris de nuit, envahie de musique, repousser encore un peu la plongée en amnésie, goûter les secondes de vie, une à une, si douces. Faire de ces instants, des trésors.

     

    Qu'importe le bruit des jours si on n'en garde que la mélodie et je plane en souvenirs d'instants qui ne sont plus et dont le parfum teinte mes jours au gré de l'humeur de ma volonté.

     

    Passé te mesures-tu ? N'es-tu que la somme de nos souvenirs vivants et déjà éteints, sourds et si présents.

     

    Passé tu t'inscris en mon coeur chaque jour un peu plus et je m'incline au pied du coup porté au corps au printemps dernier. Mais si je penche, je ne baisse pas les yeux pour autant, regarder en face cette cruelle, en tisser une blanche voile de dentelle, monter, monter, encore.

     

    Et boire jusqu'à en être saoûle à des instants verts et doux, comme à une source fraîche, voir, entendre, être là, le savoir.

     

    Quelques jours aller, partager puis, quand sur la route défile l'ombre couchée des cyprès, trouver l'endroit joli, s'y arrêter comme en songe, allumer la solitude de la pensée d'autres et d'ailleurs. Voler avec délice le temps de l'entre-deux, n'être nulle part et y être bien, n'y être pour personne pour mieux retourner vers vous, comme au creux de la fin du jour quand songe est vie si on le veut ainsi.

     

    Faut-il savoir partir pour mieux revenir. Faut-il savoir revenir pour être libre ?

     

    Au retour arroser les plantes vertes.

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    Aire Bras de Zil, kilomètre 125 de l'A7

     

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