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  • Splachhhhhh la quiche tatin

    Demain je vous la raconte parce que là je suis FATIGUEE et que parfois personne ne semble vouloir le comprendre alors je boude et je vais me coucher : NON JE NE SUIS PAS WONDERWOMAN !!! ou alors si, je suis wonderwoman et je vous la fais en accelérée :))

    rrrrrroo 19h30 !! 8 à table rien de prêt !
    quiches ?
    va pour quiches
    four TH 8
    plat
    pâte
    lardons
    crème oeufs gruyère râpé sel poivre 4 épices

    tadaaammm

    et hop au fou... SPLACHHHHHHHHHH LA QUICHE

    adieu veaux (bien nourris), vaches (de gosses même pas ils mettent la table), cochons (de bonhommes jamais là*), poulets ...mais que fait la police ???


    je ne vous conseille pas le mélange oeufs crus/crème/lardons/morceaux de verre le vendredi soir à 19h45 sur le carrelage tout propre d'hier, non vraiment fallait PAS !!

    bouuuuuuuuhhh, au secouuuuuurs !

    * pensée fugace et pas forcément justifiée

  • Swichhhhh la petite Marie 2

    Résumé : Accompagnée du charmant JC la petite Marie avait tenté une aventure métrotesque lyonnaise, la montée avait été aussi cabrée que scabreuse, au moment de descendre, alors qu'une moitié de fauteuil était à quai .... swichhhhhhhhhhh les portes ...



    C'est à ce moment là que le temps subit des distorsions étonnantes, à moins que ce ne soient les cerveaux qui se mettent soudain à fonctionner à la vitesse de la lumière ?

    Cerveau de JC : OOOh mon dieu nooooooooonnn ! si les portes ne sont pas fermées complétement il ne démarre pas hein le métro ? mince j'en sais rien en fait et la rame va démarrer et ... argghhhhhh le mur et ... non qui est-ce qui va animer ma session de formation ... rrrroo faut que je la sorte de là sinon Niko va m'en vouloir et GB va me coller un pain, Cheesegeek ... la hache ... arghhhhhh .... 4 orphelines, je fais une dépression, je perds mon job ....

    Cerveaux des assis dans la rame : si les portes ne sont pas fermées complétement il ne démarre pas hein le métro ? mince j'en sais rien en fait et la rame va démarrer et ... argghhhhhh le mur et ... ah non ça va nous mettre en retard cette histoire et puis peut-être que je peux faire quelque chose, faut que je bouge là ? ben oui je pourrais me lever et aider un peu, ça me fera ma BA du jour et comme ça je pourrai le raconter sur mon blog, je suis un héros ... ouais c'est bien ça ...

    Cerveaux des debouts sur le quai : Ouh la la il est mal barré lui, qu'est-ce qu'il a à tirer comme ça ? je vois rien, c'est quoi une valise ? rroo ben non dis donc c'est un fauteuil et si les portes ne sont pas fermées complétement il ne démarre pas hein le métro ? mince j'en sais rien en fait et la rame va démarrer et ... argghhhhhh le mur et ah mais j'ai rien vu moi Monsieur l'agent tout s'est passé si vite ... encore j'aurais eu un blog pour le raconter j'aurais pu aider mais là j'ai rien pu faire vraiment ...

    Cerveaux de Marie : si les portes ne sont pas fermées complétement il ne démarre pas hein le métro ? mince j'en sais rien en fait et la rame va démarrer et ... argghhhhhh le mur et ... 4 orphelines, qui est-ce qui va animer ma session de formation ça va nous mettre en retard cette histoire et si je m'en sors ça fera l'exemple tout trouvé pour la campagne d'accessibilité, non mais je te jure quand même il y a du boulot ... parce qu'entre l'abscence de signalétique, l'ascenseur crade, le sas bloqué, la rame trop éloignée du quai, la descente impossible que si j'étais toute seule ... et que ceux qui ne connaissent rien à la dépendance viennent donc lire les lignes que je vais écrire sur mon blog pour comprendre qu'il n'y a pas de presque accessibilité, mince c'est quand même aussi une question de sécurité et de dignité hein ... j'ai l'air de quoi moi coincée entre les deux portes avec JC qui me secoue comme un prunier, je me sens pas à ma place, voilà ce que je ressens, le truc en trop, l'incongruité du jour, le "j'ai un truc à vous raconter", bon alors dans le lot il n'y en a pas un qui va se lever ? ...ah si tiens comme dirait Balmeyer tous les doigts sont sur les portes ...

    Déswichhhhhhhhh les portes, la rame accouche de mon fauteuil aux forceps, je réanime JC.


    Plus tard :

    - "Pour retourner à la gare JC on reprend le métro ?"
    - "Ben ... il tient dans ma voiture ton fauteuil ?"
    - "Oooooooh Oui !!"

  • Swichhhhh la petite Marie

    Dans la lignée de Paf le chien, Flip-flap la girafe je voudrais vous conter Swichhhh la petite Marie

    Au mois de septembre j'ai voulu faire une tentative de Lyon TET : Tout En Train ! Et là je vous entends penser "oh oui Marie fais-nous rire" et vous avez ...raison !



    Me voici donc à quai un mardi matin extraite du TGV 6142 en provenance d'Avignon qui est entré en gare à .. l'heure, si si ! la blague est après ...

    Jusque là tout va bien ...madame la Marquise ^^

    Accueillie par le charmant JC avec le tapis rouge, les pétales de rose, les colliers de fleurs tous oubliés ( ça va pour cette fois JC mais la prochaine fois faut pas oublier !!) ... acueillie donc par le charmant JC (qui vous acueille là pour les Lyonnais) qui m'annonce fièrement que nous allons derechef vivre une grande aventure, frissons garantis.

    Direction le métro.

    C'est là que débute mes légendes urbaines.

    La marée humaine me noyait de jambes marquant la cadence sous la baguette d'un chef d'orchestre martial. Les bras battaient air et mesure faisant voler dangereusement des mains mornes à hauteur de ma figure.
    La vie était à l'étage du dessus, je partageais des concerts de fesses et des conversations de braguettes. Parfois un enfant dans une poussette entrait dans mon univers, sourires complices entre roulants dans la fugacité de la loi des poussés.

    Il fallait déjà trouver l'entrée du souterrain magique, pour compliquer l'énigme l'entrée des roulants n'était pas la même que celle des marchants, il fallut déjà interroger quelques gones casquettés et uniformisés avant d'en trouver un qui détienne le secret de l'entrée des roulants, "regarde ailleurs" nous dit-il, "du chemin tu sortiras, de ma vue tu disparaîtras et l'entrée trouveras" ainsi fut fait et soudain, au milieu de nulle part, camouflée dans un poteau creux un ascenseur aux odeurs de vieille pisse et de tabac froid déversa son haleine fétide en guise d'invitation à la grande descente. Voyage au centre de la terre.

    Un sas chercha alors à nous retenir entre ses bras métalliques, faut pas y aller à deux dans les sas, pas à deux ... pas à deux ... aurait-il fallu y voir un signe ?

    La houle est dense aux abords du quai, faut pas rater le prochain vaisseau, faut aller vite, fuir, retrouver l'air pur et jaune de Lyon on ground.

    Je m'approche, incrédule, aucun signe particulier, serait-ce possible que là sous terre nous soyons tous égaux ? unis dans la même angoisse de caveau et d'accessibilité ? Je cherche le signe cabalistique qui pourrait m'informer de la bonne position, de ma caisse prioritaire mais tout le monde s'en fout mais rien, rien et le vaisseau entre en gare à trop de centimètres du quai ...

    D'un habile coup de pédale arrière, dans un effort que seule l'impérieuse urgence permet de fournir mes roues avant décollent, franchissent l'obstacle avant qu'une ultime poussée hisse mon popotin éléphantesque et motorisé dans la rame.

    J'y suis ! Enfin nous y sommes, le charmant JC semble se décomposer, lui d'habitude si bien mis semble chiffon, non, non un guide de fond de fosse ne peut pas se permettre de flancher, il me sert quelques blagues froides qui tombent tels des oeufs sur un miroir. "Bon pour descendre ..." soufflais-je alors ... "Non tais-toi, ne t'inquiète pas, ça roule" je réalise alors qu'il est en train de citer l'exorcisme des roulants, tout investi qu'il est de sa mission : sortir tous les deux vivants ..

    Les stations défilent déversant à chaque arrêt son lot de touristes japonais comme sortis d'une histoire de Balmeyer. C'est la prochaine me dit JC, j'allume aussitôt le moteur, lâche les freins. Toute la difficulté est de descendre ... en marche arrière. Je me dis que ceux qui ne se pousseront pas s'en souviendront dans leurs orteils, puis c'est déjà l'arrêt, les portes s'ouvrent, aux chocs flasques et sourds des chairs je comprends que ça se bouscule un peu derrière moi ... j'entame un quart de tour quand soudain mon élan est bloqué, j'ai encastré le fauteuil dans la barre située entre les deux portes .... JC empoigne le fauteuil, le traîne en luttant contre le frein moteur, les roues arrière touchent le quai, mes yeux croisent alors les regards d'autres transportés chanceux qui ont trouvé à s'asseoir, je vois leurs yeux s'agrandir d'effroi quand soudain une sonnerie retentit et que ... swichhhhhhh les portes ...

    Ainsi s'achève la légende de Swichhhhhhhh la petite Marie. Gones quand vous monterez dans le prochain métro, prenez garde, parfois, quand retentit la sonnerie de fermeture des portes, on entend encore les cris des passagers et sur le quai des traces de pneus diamètre 31,5.

  • Du bon temps en images










    Et une dernière parce qu'il ya des ici et maintenant et des ailleurs et maintenant aussi et que si le ciel est le même ici et ailleurs, si on est ici on est pas ailleurs ... dommage, une autre fois peut-être ...

    1886335938.jpg
  • Coeur de guimauve sous pluie d'automne


    Découvrez Maria Mena!



    1735482744.jpgParfum clair du thé brûlant, brun pain d'épices. L'esprit en buée, l'automne fait pleurer les carreaux et chanter la véranda. Le vent voyeur effeuille les arbres et sur ma peau affleure un frisson, nu.

    Ma joie a fané comme une rose d'octobre et mon coeur de guimauve a retrouvé sa naïve tendresse. Dépouillé de sa cuirasse, écorchure lui vaut lame. Âme nue, se plaindre du frais après avoir traversé le froid polaire, quelle ironie ! Quelle impudique imprudence, quelle folie. Fragilité de porcelaine.

    Conscience d'un coeur qui frissonne au souffle à peine exhalé, plaie de vie lui dit vie.

    Sur la braise rougeoyante c'est le souffle prudent de l'espoir qu'il faut insuffler. Sous l'angora qui palpite compter les degrés, montée lente du mercure que les souvenirs glacés figent au moindre courant de colère.

    Au nom des incendies croire en la flamme vacillante et dans le cocon des mains unies, doucement, doucement alimenter de chaleurs mon coeur de guimauve, juste de chaleurs, jusqu'à en fondre.

  • Taux d'incapacité 100 %/ compensation du handicap 0 €. Cherchez l'erreur !

    Pour que tout le monde comprenne je vais faire un rappel des aides dont il va être question :

    ACTP : allocation compensatrice tierce personne : attribuée et versée par le conseil général aux personnes handicapées afin de rémunérer des personnes pour leur aide dans les actes quotidiens. Aide indexée aux revenus du FOYER.

    PCH : prestation de compensation du handicap : le joujou lancé à grand coup de publication presse après l'adoption de la loi du 11 février 2005. attribuée par la CDAPH commission départementale d'aides aux personnes handicapées, versée par le conseil général. Objectif : garantir la compensation globale de tous les frais supplémentaires liés au handicap. Non indexée aux ressources.

    Alors jusque là on pourrait se dire, bravo ! quel courage, quel engagement que cette loi ! la compensation globale pensez-donc !

    Passons donc si vous le voulez bien à un cas concret. Au hasard MOI !!

    Situation : femme 39 ans, mariée, mère de 4 enfants, salariée. Taux d'incapacité 100 % à validité permanente.
    ACTP attribuée à 60 % après procés ayant duré 2 ans au tribunal du contentieux de l'incapacité en mars 2008.

    Mise en place du taux corrigé de l'ACTP en juin 2008 avec correctif sur rappel et trop perçu. Montant accordé 485 € (dépenses réèlles tierce personne 800 €/mois)
    Envoi des revenus 2007 à réception.
    14 Octobre réception d'un courrier m'informant que les revenus du foyer dépassant le plafond le montant de mon ACTP atteint les 0 € à partir de JUILLET 2008, trop perçu de 4 mois je vous laisse faire les comptes.

    Lundi matin (ce jour) MDPH de Vaucluse : Mise en place d'une prestation de compensation du handicap.
    - non cumulable avec l'ACTP dont je suis titulaire jusqu'en 2013 !! -> Et si j'y renonce (à mes 0€ d'aide) ? oui peut-être ...
    - La PCH n'est attribuée que pour les aides humaines. Qu'est-ce donc les aides humaines, des tierce-personnes ? que nenni !
    Les aides humaines ne sont que les aides qui touchent à la personne : sortir du lit (mais pas le refaire), toilette (mais pas nettoyer le lavabo), hygiène de l'élimination (pipi, caca mais pas tirer la chasse), s'habiller (mais pas laver le linge ni le repasser alors pensez-donc celui des enfants !!) manger (mais pas faire à manger ni les courses ni débarasser la table ni faire la vaiselle). C'est bien pour ça que jusqu'à maintenant je m'étais accrochée à mon ACTP qui avait l'avantage d'avoir pour seule contrainte de pouvoir justifier l'embauche effective d'une ou plusieurs tierce-personnes.

    Quel choix me reste t'il ?

    Avoir le regard fier et loin porté en me disant que mon handicap ne coûte plus rien à la société (sauf peut-être le manque à gagner sur les impôts qui m'occtroient une demi-part supplémentaire) ??? le tout en regardant mon mari s'épuiser car ayant l'entretien du linge, de la maison et de sa femme à sa charge parce qu'on a beau être au-dessus du plafond on n'est pas Crésus non plus ? Je me dis qu'il pourrait, un jour, regretter le choix qu'il a fait quand il avait 19 ans, avoir envie que sa paye serve à autre chose qu'à pallier mes manques.

    Mentir ?

    En prétendant que je ne peux manger seule, me coiffer seule ? que mon mari refuse de m'aider à m'habiller, aller aux toilettes ?

    Faudrait-il cesser de travailler ? Faudrait-il cesser de se battre ? de vivre ?


    Tout le monde devrait être au courant car le handicap ça n'arrive pas qu'aux autres et qu'aujourd'hui en France on peut être reconnu invalide à 100 % et avoir en tout et pour toute aide 0 €. Salauds d'handicapés riches.

    Et je ne vous parle pas de l'accueil suspicieux que j'ai reçu à la MDPH. Quant à l'attribution d'une aide animalière ... mais vous n'êtes pas aveugle (espèce de voleuse !!) non Madame j'ai dit chien d'assistance pas chien guide ... quand on travaille à la MDPH la moindre des choses serait de connaître la différence.

    Aujourd'hui, une fois de plus je suis désabusée plus qu'en colère mais à force de se battre on devient des guerriers et un jour les guerriers font la guerre ... AUX ARMES ...

  • La légende du moulin aux pierres

    678254286.jpgC'est l'histoire d'un moulin.

    Ce moulin avait traversé de drôles d'époque. Des ignorants avaient chargé son coeur de pierres. Quand parfois la brise printanière venait le caresser il tentait un tour d'ailes bien vite bloqué par les pierres incongrues. Moulin laissait passer caresses de brise, la regardant s'éloigner en chantant vers d'autres plus tournoyants.

    Par un matin de grand froid la bise lui fut donnée. - "Je suis froide et forte, je pourrais te faire mal" lui souffla t'elle, glaciale. "Mais le vent aime les moulins et les moulins sont faits pour tourner joyeusement".
    "Hélas" lui dit le moulin "tourner je ne puis, mon coeur est chargé de pierres que je ne peux enlever".
    La bise lui dit alors - "aurais-tu oublié pourquoi tu es fait ? Fais donc marcher ta tête et le reste viendra !"
    -"J'ai essayé dit le moulin honteux"
    "essaye encore" hurla la brise, chahutant dans ses ailes au risque de les briser.
    "il te faut un allier je serai celui-là. L'hiver nous est propice, l'eau nous aidera, j'entends le gel fendre même les pierres"

    Le moulin hésite ayant peur pour sa meule. Puis, lâche prise et offre à la bise cinglante toute la surface de ses ailes jusqu'alors immobiles.

    Le vent froid s'en empare et commence son oeuvre, d'un sens, de l'autre. Le moulin tout entier craque, vacille, tremble sous la poussée. Sur la meule le spectacle est dantesque. La lourde meule vient buter sur les pierres qui crissent et luttent avant de voler en éclats durs et bruyants. Voilà la meule qui bouge, utilisant ses nouvelles libertés pour prendre vitesse et force.
    Quand soudain la dernière pierre explose, la meule, enfin libre, s'emballe. Elle tourne, tourne tourne et les éclats de pierre se font sable puis poussière alors que les ailes du moulin disparaissent dans une ronde folle. Le vent malin s'engouffrant entre porte et fenêtres balaye alors la poussière en sifflant un air victorieux.

    Le moulin épuisé mais ravi n'en finit plus de tourner, il veut raconter aux passants l'histoire du moulin, des ignorants, des pierres et de la bise. Mais le vent froid chasse les badauds et les histoires de pierre n'intéressent pas ceux qui visitent les moulins.

    La bise l'abandonne après un moment. "trop facile de te faire tourner à présent"

    Le moulin petit à petit s'arrête. "Si je n'ai plus de pierres à moudre que vais-je devenir ?"

    "Aime-moi" lui dit alors la brise de retour d'un voyage aux îles. Le moulin l'observe un moment, le souvenir des impossibles lui bloque encore les ailes. Mais la brise maline lui souffle quelques grains au coeur. "Viens, viens jouer avec moi" lui murmure t'elle insistante.
    Alors le moulin d'abord timide une nouvelle fois lâche prise offrant ses ailes au souffle chaud du renouveau. Le premier tour lui donne le vertige et le laisse surpris. "J'y arrive" se dit-il, "je tourne au vent léger". Une joie immense l'envahit et les premiers grains explosent en une blanche farine qui éclaire et parfume et c'est tout le moulin qui en est changé.

    Un vieil habitué des visites du moulin aux pierres, surpris de le voir tourner sous une si fine brise, découvrit en son coeur cette blanche farine. Ravi il l'emporta chez lui, la transforma en pain pour l'offrir à ses amis.

    On raconte que parfois, au début de l'hiver, le moulin s'offre à la bise et ses ailes tournent si vite qu'elles disparaissent. Alors au bord des chemins qui bordent les rivières, des pierres explosent en cailloux que les badauds ramassent pour faire des ronds dans l'eau.

    Laisser tourner les moulins de son coeur c'est se souvenir des pierres pour mieux broyer le blé de la Vie.

    Alors tournez moulins et quand le pain est cuit, portez en donc un morceau au vieux moulin que les oiseaux au printemps viennent y nicher et écouter sa légende, la légende du moulin aux pierres.


    Pour Marcus, en réponse à son cadeau. Je te laisse choisir le rôle que tu voudras dans ma légende :)) ... les autres aussi !

  • Les moulins de mon coeur

    La prochaine note sera donc inspirée par mon ami Marcus qui une fois de plus m'a fait un cadeau :)

    à voir ici !

    et moi je vous offre l'originale en attendant la note ... heu dès que j'ai le temps, le vent et la force des moulins :)


    Découvrez Michel Legrand!



    Edit du 15 : les ronds dans l'eau ont remonté le Rhône quelques heures avant moi (départ ce soir ou au plus tard demain matin 6h00) : un petit tour chez Antonia c'est ICI

  • Un jour j'ai prié.


    Découvrez Samuel Barber!


    La note qui va suivre est une partie intime de moi, un secret, qui a été trop lourd, que les années ont usé. Aujourd'hui suffisament léger pour tenir dans quelques mots, un résumé dramatique d'une vie qui bascule, entraînant avec elle les seaux de béton attachés par erreur à ses pieds, le poids des racines. Cette racine du mal j'ai décidé de m'en débarasser une bonne fois pour toute et la meilleure façon de faire disparaître un secret c'est de l'exposer à la lumière du jour, alors oui je sais la crise financière, oui je sais une partie des malheurs du monde éloigné ou proche et pourtant une fois de plus je vous parlerai de moi, partagée entre crainte et aboutissement normal de ce blog, un blog pour parler de moi ? quelle drôle d'idée, je n'ai rien à dire ... sauf peut-être un lourd secret ... 1° note 24 janvier 2007 à ce jour, 21 mois.


    Un jour j'ai prié.

    C'est le temps des cordes à sauter, des images et des bon-points. C'est le temps de l'amitié, du loup autour des platanes de la cour de récré. C'est le temps des premiers baisers échangés prés des lilas en fleurs. C'est le temps de la maison neuve qui sent si bon le plâtre et la peinture fraîche.
    C'est le temps des demi-pointes et du catéchisme du mercredi. C'est le temps de la messe du dimanche et des premières communions, je vous salue Marie, le seigneur est mon berger.
    C'est le temps où j'ai prié.
    Chaque soir.
    Chaque matin.
    Pendant des mois.
    Pour être malade.


    Notre père qui êtes aux cieux, protégez papa, protégez maman et ma soeur, moi je voudrais juste être malade.


    Ainsi commencent trente ans de mon histoire. J'ai dix ans et Dieu m'a exaucée.


    Ne me demandez pas pourquoi, à dix ans, quand on aime sa famille et qu'on croque la vie comme une pomme joyeuse.
    Ne me demandez pas si je regrette.
    Ne me demandez pas ô combien coupable j'ai pu être.

    Aux lendemains de ma folle victoire ont suivi trente années de ces pourquoi et impossibles pardons.
    Pardon papa, pardon maman, pardon chère grande soeur qui a été longtemps la gardienne de ce lourd secret.
    Comment oserais-je me plaindre d'avoir ainsi obtenu ? Non, non pas de psychiatres, ces gens là pourraient tout comprendre, voir la folie, m'enfermer. Au secours j'ai dix ans et ne crois plus en Dieu, comment oublier ces nuits à conjurer le sort que je me suis moi-même jeté? Mais le mental n'a pas la puissance des prières naïves de l'enfance.

    Elle ne croit plus en Dieu, quelle ironie, cette petite ne manque pas de culot, la voilà qui rechigne, autant vendre son âme au diable, elle ne sait pas ce qu'elle veut !
    A moi les chiens et les loups, mordez douleurs, que s'imprègne dans sa chair le fer rouge de la honte.
    Regarde ce que tu as fait, petite bécasse insolente, regarde le désastre, le monde s'écroule autour de toi et c'est de ta faute.
    Tu pleures ? Laisse-moi ricaner petite danseuse désossée et sans cervelle !

    Je crois que j'ai été pour moi-même, la pire marâtre qu'un enfant puisse avoir. Je me suis torturée pendant des années, croulant sous le poids de toutes les culpabilités que j'ai bien voulues endosser pour expier la faute d'avoir voulu, un jour, être malade et d'avoir réussi.

    A tous les enfants, à tous les parents, à tous ceux qui prient : apprendre à prier ne suffit pas, il faut apprendre à prier juste, car Dieu ne distingue pas le bien du mal, Dieu accède à nos désirs, tous nos désirs.


    Aujourd'hui je ne demande plus pardon, je me suis pardonnée. Parfois j'entends encore pleurer la petite fille prisonnière de ses corsets et ses sanglots résonnent encore de pourquoi, alors je la prends dans mes bras et je lui dis tout bas "qu'importe les pourquoi, la vie est belle et pleine de victoires, un jour tu comprendras"

    A ceux qui ont jugé, jugent et jugeront je n'ai rien à dire, est-on libre de penser à dix ans ?

  • Vigne libre

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    A l'automne virginal rougit la vigne.

    Je t'ai plantée, t'ai offert terre et eau. Arrosée d'amour je t'ai vue partir à l'assaut des mailles de mon grillage, j'ai contemplée émue l'ouverture de tes bourgeons, jeunes feuilles enroulées, humides, timides à la caresse de quelques rayons. Bientôt, effrontée, rieuse parfois déroutée, t'appuyant fermement à lui tu as décidé d'aller voir le monde au-delà du grillage.

    Te voilà aujourd'hui imprégnée de superbe, enroulée à ton tuteur et gardien, rougissante sous les promesses d'un soleil ébloui. Au vermillon de l'enfance se mêle rouge passion, enflammée de désir, arrogante d'innocence.

    Que tu es belle.

    Je te regarde partagée, mon grillage restera le tuteur de tes jeunes moments, gardien il n'est plus.

    Je laisse le vent et le ruisseau te porter vers le monde, vole, voyage, chéris ta liberté, les feuilles de la vigne vierge ne doivent pas sécher entre les pages d'un livre et leur souvenir ému fera rougir d'impétueux soleils.




    Découvrez Renaud!