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  • Et si je danse ...

    Du repos, beaucoup de repos et la vie qui reprend ses droits. Je dors enfin, je ne travaille plus, j'ai rangé tout ce qui avait souffert de mon épuisement, j'ai trié mes papiers, rempli ma déclaration d'impôts, vu beaucoup de médecins, commencé 3 nouveaux protocoles.

    Bon qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

    J'ai mal. Tant que je ne bouge pas trop ça va. Quand je bouge j'ai mal, dame douleur nargue les neuroleptiques, les morphiniques, l'électro-stimulation, me laissant le choix entre tête shootée ou douleur énergivore ...

    Ma tête a envie de mille projets et la monture refuse la selle ... je vais devoir trouver des solutions rapidement pour canaliser mon bouillonnement de pensées et le transformer en création.

    Le maître mot "Contentement" pris dans le bon sens bien évidemment : "être contente de", boire avec plaisir chaque moitié pleine du verre bien plus désaltérante que la moitié vide. Savourer chaque instant de liberté. La qualité de notre temps de vie dépend de ce que nous choisissons d'en faire ou de comment nous choisissons de le vivre.

    Je connais bien quelques démons qui ont hanté mes pensées en d'autres temps d'inactivité ou plutôt d'activités non reconnues socialement. Jusqu'à maintenant je n'ai pas su vivre pour moi, j'ai toujours eu besoin de faire pour et aux yeux des autres, si possible avec une reconnaissance sociale à la clé, être utile, être reconnue comme étant utile par la communauté, bien au-delà de la famille, du village, de l'entreprise, à une échelle sociétale. Moi modérée ? Non toujours pas.

    Maître mot number 2 : humilité.
    Je dois reconnaître que le meilleur service que je puisse rendre à la communauté aujourd'hui c'est de prendre soin de moi, d'être mieux là pour mes filles, de limiter les dégâts sur ma santé, en d'autres mots être sage.

    Il s'agit donc de cheminer joyeusement vers la sagesse et l'humilité qui vont de paire.

    Arrive alors au triple galop le troisième cavalier de mon apocalypse : la culpabilité. C'est un ennemi coriace, insidieux et sournois (c'est vous dire si je le pratique depuis longtemps). C'est la petite sonnette d'un serpent qui surgit dans les moments heureux pour vous faire rabattre votre bonheur pépiant. Il siffle et susurre ses si si si sur ma tête étouffée qui n'en ose plus se contenter, pire, qui culpabilise d'avoir osé penser à se contenter. Or "Je pense donc je suis" n'existe que si la pensée est mienne et pas celle de ce serpent qui siffle sur ma tête. Voilà donc identifié le nouveau combat qui n'est autre qu'un très très vieux dilemme dans un nouveau costume. Le droit d'être contente, joyeuse voire même heureuse, grâce et en dépit des circonstances, en toutes circonstances.

    Allez amis, je retrousse mes manches ayant au fil des ans affûté quelques armes anti-venin et compris que la vie ça se danse !


  • Elle s'appelait Cécile

    et c'était mon amie.

    Cécile est morte. La semaine dernière, au volant de sa voiture en se rendant à un rendez-vous client, terrassée par une crise cardiaque. Violence inouïe. Brutalité infernale. Nous l'avons incinérée lundi.
    Fini, plus de Cécile. Maintenant faut faire sans. C'est comme ça.


    Cécile je la connaissais depuis 2005. Je l'ai rencontrée dans une des périodes les plus folles de ma vie. Folle au sens activité. En pleine création d'entreprise. Une période où tout va à 300 à l'heure, où les émotions font des montagnes russes du matin au matin suivant, des nuits de travail, des jours de travail, des week-end de travail, du travail encore et toujours. Du stress, du bon et du mauvais. De l'adrénaline en perfusion. De la compétition, des concessions, des sacrifices, de l'absolu et de l'incroyable, du géant, de l'énorme.


    Il n'y a pas de profil "chef d'entreprise" mais il y a des caractères et il y a un challenge physique équivalant à un sport de haut niveau.


    Cécile était de ceux là. Cécile était de cette trempe là. De celles qui n'ont peur de rien. Quand nous avions dû choisir un cabinet conseil pour nous accompagner dans la définition du business plan nous avions challengé Cécile avec Ernst & Young et un autre cabinet. Elle est arrivé avec son regard malicieux et clairvoyant, son incroyable sourire, son vécu de créatrice d'entreprise, son histoire de femme, sa générosité, son enthousiasme et son grand rire. Elle est arrivée quelques jours après l'épisode "Marie va t'elle garder son bras, sa vie" que je vous ai raconté ici. J'étais affaiblie physiquement et tellement incroyablement heureuse d'être en vie et avec mes deux bras que j'aurais pu gravir l'Everest. Je devais manger avec des couverts en plastique tellement ma main était faible, qu'importe allons-y l'heure est au choix crucial d'un cabinet conseil ! Et puis Cécile.
    Cécile qui a cru en nous et en notre projet dès la première séance de travail (comme d'autres ... à ce moment-là nous aurions pu convaincre n'importe qui) mais Cécile y a cru avec toute sa sincérité, sa générosité.

    Et notre relation a dépassé le cadre professionnel, Cécile est devenue une amie, Cécile nous a présenté Pierre son mari, j'ai présenté Cécile et Pierre à Patricia. Nous avons partagé des moments joyeux, des fêtes, des grandes et des plus intimes. une fête surprise organisée par Patricia après le départ de Bernard quand mon monde s'était écroulé et que les amis se comptaient sur quelques doigts. Des confidences, des coup de blues, des soucis, des joies, des projets. De la vie.

    Et puis d'un coup comme ça, en quelques instants Cécile n'est plus.

    Il faudrait pouvoir hurler "mais arrêtez-vous, regardez, vous voyez bien que quelque chose de terrible vient d'arriver" mais le monde continue à tourner, les entrepreneurs à entreprendre, les entreprises à vendre, les clients à acheter. Mais Cécile n'est plus et mon monde ne sera plus jamais le même. Cécile n'est plus et le monde de Pierre s'écroule, le monde de Laetitia sa fille prend un virage brutal et terrible.

    C'est ainsi. Il n'y a pas de mot, pas de pourquoi, pas d'au-revoir. C'est ainsi.

    Au revoir ma Cécile, tu vas tellement me manquer. Nous ferons une soirée pour toi, plus tard, quelque chose à ta hauteur, à ta mesure, pour évoquer ton grand rire et ton grand coeur qui t'a fait faux bond sans prévenir. Et nous goûterons la vie à ta façon, toi qui l'as tant aimée.

    cécile bernouin



    cécile bernouin




    cécile bernouin


  • Nouvelle ère

    1er avril, non je n'ai pas voulu écrire nouvelle heure et ce qui va suivre n'est pas un poisson.

    A force de vivre "dans le dur" le dur s'est invité dans le moindre de mes interstices et plus particulièrement entre mes vertèbres lombaires et sacrées. C'est enfin, après de multiples examens qui m'ont conduite chez un certain nombre de spécialistes, le début d'une réponse quant à l'origine de la sciatique qui cisaille mes jours et mes nuits et mes jours depuis août l'année dernière.

    Commence alors une nouvelle ère qui devra, si je ne veux pas, tel un vieux chêne, être déracinée à la prochaine bourrasque, être empreinte de douceur et d'un peu plus de souplesse à l'égard de ma monture à savoir ce corps qui m'entoure et parfois m'emprisonne. Me réconcilier avec mon enveloppe pour ne pas finir timbrée et expédiée illico presto et ad vitam chez les Tamaloùs.

    A défaut d'être timbrée je dois envisager d'être étiquetée quand même, une nouvelle case à découvrir et pas aussi exotique que celle de l'oncle Tom, quoique ... une étiquette qui n'existait pour moi que subtilement cachée dans le sigle qui orne mon laisser-garer européen, GIC. Kesako GIC ? Gare Immédiatement ta Caisse ? Gare toi Ici Cinq minutes ? Gars Incroyablement Connu ? que nenni ... GIC pour grand invalide civil, toujours accompagné de son pote GIG. Comme je ne suis pas grande je ne me suis jamais sentie trop visée par ce GIC et sûrement encore moins par le I.

    Invalide, invalide, est-ce que j'ai une tête d'Invalide ? Une valide oui (voire même plusieurs en une : maman, amie, soeur, femme), invalide non !

    Je sais, la période électorale doit me taper sur les nerfs, voilà que je me prends pour Fernandel, vite une petit verre d'eau ferrugineuse pour avaler les poissons ... d'avril cela va sans dire.

    Bon je sais bien que j'aurai beau tourner autour du pot, aux roses ou au feu soit-il, quand faut y aller, faut ... au fait je ne vous ai pas raconté ce qui m'est arrivé dimanche il y a deux semaines (mon dieu le temps passe si vite ...) ?

    Alors je vous raconte, imaginez un dimanche milieu d'après-midi avec un rendez-vous qui ne souffrira d'aucun retard faute de décaler ce qui ne peut en aucun cas l'être. Imaginez la petite Marie juchée comme à son habitude sur (sa Harley Davidson) son fauteuil roulant qui a été révisé pour l'occasion.

    Petite Marie dans l'euphorie des instants uniques et du vertige provoqué par ses brand new lunettes roses souhaite alors escalader un trottoir d'au-moins .... 2 centimètres, la prétentieuse !

    L'angle d'attaque, la vitesse d'approche et le poids inhabituel du carrosse princier sont présumés coupables de ce qui s'ensuivit. Dans un chevrotement qui fit trembler toute la carrosserie et son auguste équipage, roue avant vint buter sur les-dits 2 centimètres, une cascade digne des meilleures brouettes. Une fois les lieux sécurisés et l'équipage mis en lieu sûr sur le non-moins-dit trottoir l'heure du constat avait sonné : déjantée j'étais.

    Enfin déjantée de la roue droite (ah ah je vous ai entendu ceux qui ont glissé un "c'est pas nouveau ça" qui aurait pu concerner l'état de mon cerveau si je ne vous savais pas si bienveillants à mon égard). La roue droite celle qui fonce tête baissée on verra si ça passe, ça va passer ah ben non ça passe pas et puis c'est tout cassé maintenant on ne peut plus avancer, ni reculer ni ... mais t'étais où la roue gauche ?? Roue gauche, pas vue, pas prise, pas au bon endroit, pas au bon moment mais que va t'on deveniiirrr ???

    Je hèle un colosse qui passe sur le trottoir d'en face pendant qu'Il va chercher de l'aide auprès de l'aubergiste qui nous accueillait. Le colosse comme dans le meilleur des épisodes de Mac Giver dégaine d'une sacoche attachée à son ceinturon, un XXX je ne sais plus j'ai oublié le nom de l'outil qui doit telle une baguette magique replacer le pneu à sa place, à savoir sur la jante ...

    Un million et demi de tiré/poussé plus tard, voilà mon pneu (en caoutchouc super dur ça doit être monté en usine ces trucs c'est pas possible on va le laisser et le scotcher sur le repose-pied, ça va rouler sur la jante) scotché sur le repose-pied, en roulant sur la jante ça doit le faire, sauf que la roue ne pivote plus .... je ferai donc le trajet du retour déjantée avec une patte folle, qu'importe il était (hélas) grand temps de se dire au-revoir et d'attraper juste à temps le rendez-vous qui ne pouvait être décalé, toutes les bonnes choses ont une fin ...

    Pour finir de tourner pas rond et pour commencer droit mais en souplesse une nouvelle ère je vous livre donc ma future étiquette qui colle : Invalide ou plutôt En invalidité je serai, suis, j'étais déjà mais pas dit, enfin ... pas comme ça ... et la vraie question est "M'aimerez-vous" ... si ma vie ne va plus tout à fait à mille à l'heure, si je perds quelques facettes, si je ne suis plus tout à fait celle que je suis aujourd'hui.

    M'aimerez-vous ?


    PS : je sais bien qu'il y a des sujets d'actualités bien plus graves et urgents à traiter que de savoir si vos états d'âme me concernant seront modifiés par le changement de ce qui est un statut social mais ... pour moi c'est important.