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  • Sans condition



    Je m'interroge. Combien de temps restons-nous les enfants de nos parents. Doit-on toujours tout accepter, au nom de quel lien indéfectible devrait-on aimer sans condition ?

    "Nos enfants ne nous appartiennent pas, nous sommes l'arc d'où ils prendront leur envol" dit Khalil Gibran.

    Alors je m'interroge. 43 ans plus tard. De petit enfant désiré on devient l'objet des désirs, des ambitions, d'un amour rudement soumis aux attentes et aux devoirs. Vieilles blessures de naguère. Et le lien s'effiloche, saigne, cicatrise, saigne encore, corps témoin de vieilles querelles passées sous silence.

    Puis un jour nous devenons ce que nous souhaitons être. Être soi. Remises en questions les obligations, devenues obsolètes, se transforment en relations choisies. Pour trouver l'équilibre, de longues années de renoncements apaisés. Laisser au passé l'amertume pour goûter le suc de la vie et devenir l'un de ce tout si magnifiquement grand.

    Au-delà des atteintes ?

    Pianoter la vie. La vivre, la dire. Seule la profonde conscience de l'être nous protège de l'intérieur, savoir qui nous sommes dans les moindres recoins de nos pensées nous permet d'opposer un veto ferme aux allégations dont nous affubleront ceux qui choisissent de voir le reflet simple de leurs pensées sur le miroir de nos surfaces. Je ne suis pas ce que vous choisissez de penser de moi. Je suis. Je propose. Vous disposez. Et parfois je me demande pourquoi certains pensent de moi ce qu'ils pensent. Quel étrange message entre mes lignes choisissez-vous de lire ? Est-ce l'étau de vos jalousies, de vos enfances, de vos vies, qui étouffent ces liens d'amour qui auraient pu être ?

    Faudrait-il vraiment que je me défende ? Faudrait-il que j'essaie de vous convaincre que je ne suis ni une bête malfaisante, ni la mort, ni le diable en personne, ni cette écervelée entourée d'hypocrites intéressés ?

    Et pourtant faudrait-il se taire et laisser dire ? N'est-ce pas là ce que je peux vous offrir d'ouvrir vos yeux si mal-voyants ? Être l'aiguillon qui vous permettrait de lever le voile sur vos amours conditionnées, soumises aux influences de vos cerveaux qui, s'ils ne sont malades, sont bien mal embouchés ?

    Je suis. Tant pis si ça vous dérange. Mais je suis maintenant celle qui sait que se taire est la pire des engeances. Les femmes en disent, enfin une surtout. Ecoutez-moi si vous le souhaitez mais n'essayez plus jamais de me bâillonner vous en perdriez le temps de votre vie et le latin de vos messes basses.

    Et j'entends bien ne pas sombrer dans vos océans de silence sombres et glacés. Je choisis le flot purifiant, le flux et le reflux des marées vivantes.

    Je suis celle qui dit. Sans condition.

    Et vous, qui êtes-vous ?

  • Printemps

    La douceur d'un neuf printemps, passé le rude hiver, m'a cueillie par surprise encore toute pétrifiée de rigueur.
    Conscience nouvelle de la tension ayant pris ses aises à demeure. Contraste soudain du plein parfum de la fleur d'oranger et du chèvrefeuille. à l'image du vert cru tranchant les derniers blancs manteaux, des brassées de tendresse pour assouplir mon cuir tanné par le froid et l'effort. Retrouver la chaleur du foyer après l'exil forcé.
    La peau endurcie comme un imperméable, l'esprit chahuté trop tendu, comme une corde qui a oublié la caresse de l'archet.

    Chante, chante. Laisse danser ton coeur. Tu peux. Tu as le droit.

    Et maintenant tu sais, encore une fois, qu'à chaque hiver son printemps.