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  • Hé Grands !!

    Une vidéo qui m'a fait dresser les poils !!!

    Une énergie gigantesque pour les prémices d'un projet qui me tient à coeur, challenge en vue !

     


     

  • Hé petite ...

    Les faits : à deux reprises lors de ces derniers jours cette remarque est venue me percuter. Quand on est handicapé force est de constater qu'un des comportements des plus répandus parmi nos congénères qui se considèrent comme valides est une vision réductrice de la vie de la personne "diminuée".
    Passée à la fonction vectorielle 1/x tout ce qui touche la personne moins valide ...

    Je présente à une voisine le nouveau "il" qui habite depuis quelques semaines à la maison :"c'est bien d'avoir trouvé un PETIT compagnon" (dit devant lui bien sûr), ça te fait quelqu'un à qui parler ...

    J'avoue que j'ai eu un PETIT peu de mal à ne pas pouffer de rire, je sais très bien que c'est dit sans aucune méchanceté et qu'elle se réjouit très sincèrement pour moi mais quand même, devant cet homme qu'elle ne connait pas du tout j'ai trouvé que le qualificatif était un peu .... infantilisant ?

    Autre jour, autre contexte : rendez-vous médical à la sécurité sociale pour ma demande d'invalidité. Un médecin, une femme, très gentille au demeurant, me questionne sur ma pathologie, vous avez un courrier qui indiquerait votre pathologie ? .... heu c'était il y a 33 ans ... non. Et donc je dois mesurer vos amplitudes articulaires ... heu c'est à dire que je n'ai plus d'articulations ...:$ ... je vois bien que ses cases sont mal adaptées à ma situation, pour un peu je lui proposerai bien de me prendre en photo pour qu'elle puisse étayer ma demande ... je la sens embêtée par mon cas, j'essaye de cerner ce qui la dérange et puis soudain elle dit "c'était quand même bien pour vous d'avoir une PETITE activité"

    Nous y voilà, le revers de la médaille, à force de réclamer le droit au travail l'idée fait son chemin, seulement voilà dans ce cas précis l'évolution des pensées est restée bloquée sur "le travail des personnes handicapées c'est pour les sortir de chez elles, quelque soit le travail, même pour de faux s'il le faut" ...

    Autrement dit quand vous êtes valide vous travaillez très sérieusement pour gagner votre vie et quand vous êtes handicapé vous avez une petite activité pour vous occuper ..

    Je suis petite de taille certes, pour autant je ne pense pas que ma vie soit petite, que mon compagnon soit petit, que mon activité professionnelle soit petite (32 heures / semaines en quatre jours + le mercredi pour les enfants), que ma famille soit petite (4 enfants). Je n'ai pas l'impression de faire les choses pour m'occuper ou pour faire "comme si" je n'étais pas handicapée, je les fais pleinement sans demie-mesure et je réclame le droit que mon handicap soit pris en compte parce que tout cela je le fais avec le handicap et tout ce que cela implique, je n'ai à aucun moment l'impression d'avoir une petite vie.

    Alors pourquoi ce regard réducteur ?

    Ces derniers jours j'ai entendu "on dirait que tu en fais une gloire d'être handicapée"
    Bien sûr que non, il n'y a aucune gloire à être handicapée, c'est un fait, un critère, mais je suis fière de réaliser ce que je fais tout en étant handicapée, ça oui.

    Je ne recherche ni gloire, ni lauriers mais une juste reconnaissance de ce que je suis et fait. Hé Petite, est-ce trop demander ?


  • Dans le corps d'un homme



    Je viens de passer quelques jours en immersion dans le corps d'un homme ... pas n'importe quel homme : Daniel Pennac.

    "Journal d'un corps" est le titre éloquent du livre qu'il nous offre post-mortem. Des bribes de vie de 13 ans à son dernier souffle de plume sur le papier. Ce n'est pas un roman, c'est une curiosité intime ou comment être invité dans le rapport que Daniel entretient (ou pas) avec son corps qui parfois lui semble étranger à lui-même.

    Dérangeant ce livre ne manquera pas de l'être tant il est écrit sans aucune gêne, ni tabou. Parfois cru, toujours drôle. Pour un livre qui se défend d'être un journal intime il est quand même un concentré d'émotions vibrantes, touchantes, terriblement incarnées qui vous feront ressentir jusqu'au tréfonds petites victoires et grands bonheurs, corps qui exulte sous la caresse ou se cambre, pétrifié de douleur. Quand le corps se fait sens et langage, quand il se fait oublier, dévoré par un esprit qui parfois voudrait se libérer de cette enveloppe aux limites exaspérantes.

    Il nous raconte son ressenti charnel de la maladie de son père qui lui distille et lui transmet une sagesse subtile détachée des performances physiques. Son enfance faite d'odeurs et de goûts qui s'inscrivent et perdurent toute une vie. Puis la lente réappropriation de son corps dans lequel il ne se reconnaît pas durant de longues années. "La peur est dans les testicules" et de nous décrire au point de nous le faire ressentir ce qu'habituellement, par pudeur ou tradition, nous ne partageons jamais.

    Ce livre pour le moins original ne plaira pas à tous, il m'a plu même si j'étais très contente de sortir de ce corps et de retrouver ma féminité !

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    "Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps, un enfant déconcerté"

    Une vidéo à voir sur Amazon : http://www.amazon.fr/Journal-dun-corps-Daniel-Pennac/dp/2070124851

    Notre corps-monture, hôte obligé, le temps d'un passage en incarnation, corps à aimer et chérir pour prendre soin de soi avant, au terme d'une vie, d'en être libéré.

    Et vous chers amis, dont je ne connais pour certains qu'une part d'esprit, quel rapport avez-vous avec votre corps ?