Des amours
Tout doucement, le souffle étouffé pour dire ces mots que vous voudriez ne pas avoir à vivre, vous m'avez confié vos coeurs meurtris. Par quel méchant hasard des calendriers, vous deux parmi mes si proches, vivez-vous la déchirure de la séparation à l'aube de cet automne ? Comment ne pas vous dire que vos mots trouvent en moi un écho tout particulier. Les hommes s'offriraient-ils un dernier été avant de traiter le désamour comme on ouvre un nouveau dossier, y aurait-il un impératif soudain à se séparer quand les feuilles quittent les arbres ?
Un jour c'est l'été, aride pour l'une, vivant pour l'autre, et puis subitement c'est l'automne. Un soir, quelques mots froids, comme un frisson sur la peau nue. Le coeur brusquement glacé fait exploser la poitrine pétrifiée. Résonne l'écho des mots trop difficiles à entendre. Vertige à l'âme, implosion immédiate.
Je me souviens de ces instants d'errance qui ont suivi ta déclaration de désamour. L'esprit noyé de larmes.
Mes amies. Je me souviens dans vos paroles de ce chagrin immense qui n'a ni âge, ni mesure. Je me souviens du morcellement de moi que j'ai ramassée petit à petit peu, découvrant une envie par-ci, un but par-là. Mais pour me retrouver j'ai traversé des océans de larmes et de solitude. Bien fou serait celui qui prétendrait qu'une telle déchirure puisse faire du bien.
Parce qu'il vous faudra enterrer vos amours mortes et consommer l'absence et le vide.
Parce qu'il vous faudra renoncer aux promesses de bientôt et de plus tard et accepter cet homme que vous perdez, cette femme que vous allez devenir.
Parce que ce chemin écorche les âmes tendres, je serai là.
Et quand aux printemps de vos joies vous voudrez rire, danser et repeindre vos maisons, je serai là.
Parce que je vous aime et qu'aux romans de vos vies je vous remercie de m'offrir une place aux pages amies.
En avant mes belles, et puis un jour ...