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  • Shakuntala


     

     

    shakuntala,abandon,amour

     

    Mon tendre bien-aimé,

    Si brûlante soit la morsure de l'absence voilà que je surprends mon âme à frémir de joie à l'idée de vous retrouver un jour prochain. Je comble le vide entre mes mains du travail de la terre, faisant naître de quelques grains de poussière mêlée à l'eau de mes larmes, votre présence aimante.Au combien  il me tarde de caresser du bout de mes doigts usés, votre si douce étreinte. Seule la certitude absolue de vivre encore votre enveloppement me permet de continuer à respirer, instant, après instant. Je sais vos sentiments à mon égard mais il n'est pas un seul millimètre de ma chair qui n'échappe à la vacuité de la vie sans la chaleur de vos mains sur ma peau nue.

    Pardonnez mon impudeur cher ange, l'éloignement a sublimé les réalités froides et crues des marbres de nos rues, c'est à l'intimité d'une chambre toute habillée de voiles baignant dans le soleil de l'été que je pense, à cet instant de pure beauté qui n'appartiendra qu'à nous, notre musique sera de souffles et de retenues éphémères, et je sais, je sais, car elle existe déjà, que viendra cette incroyable seconde, née d'une commune et sublime reconnaissance, je sais que viendra, car je l'appelle de tout mon être, viendra enfin, la délivrance dans l'abandon et qu'ainsi nous inscrirons, ensemble, d'une même plume, d'une même encre et sans un mot, nos vies résumées à cette unique seconde, au grand livre de l'éternité.

    Amour. Comme il me tarde.

     

    Texte librement inspiré par une envie d'écrire magique et cette sculpture de Camille Claudel, elle-même inspirée du poème Shakuntala écrit par Kâlidâsa en sanskrit au 5° siècle.

    Pour tous ceux qui reconnaîtront cette seconde éternelle ...