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  • Jour de vent

    Une petite note écrite voilà quelques jours de mistral, les gens d'ici le savent bien, ce vent vous rend fous, fous mais pas à lier, fous à lever les voiles !

    En ces temps de vents et de brouillards, confusion montre son visage de cendres et de brumes, fardée comme une putain et les langues sont épaisses sur les lèvres desséchées. 

     Aujourd'hui je me libère, ainsi va la plume au gré du papier, du temps et des oiseaux.

    N'entendre, que ce chant, sous les assauts du vent.

    Ils sont devenus fous ! Brasseurs fermentés, gargouillis d'intestins et pensées frelatées.

    Aujourd'hui me libère, j'éteins le plafonnier. Ces minutes sont précieuses et faciles à gâcher. Quitte à les dépenser j'aime autant les écrire. Pas à pas égrener chaque souffle, brouillonne.

    Mon cerveau est confus, bourdonne, tance et condamne ; mais mon âme vagabonde entre feuille et campagne. Ne vous méprenez pas, pas celle des oriflammes, celle des champs humides et des airs profanes.

    Dansez, sifflez, bruyantes vapeurs ! Une bonne fois en finir pour épouser les choeurs !

    Aujourd'hui me libère, offre un rituel, pur jus, pur soufre, trop enfermé serré pour une boîte crânienne.

    ça cogne de plus belle, à soulever le fond, remuez bien la lie,mélangez les humeurs et voilà que ça tourne et les mots sont mêlés, ventrelus, échevés, la bouillie foutreniaise, raison dépitoyable sans latin ni trompettes.

    Mi-chahut, mi-chaman.

    Aujourd'hui me libère, j'irai humer la brume, lumière d'or et de sang, jusqu'au son des trois lunes.

    Voilà que ça s'apaise. C'est fini. C'est passé.

    Et maintenant. Soyez.

    Nul besoin de voter pour ou contre les autres.

    En ces temps de mistral soyez qui vous voulez, pas esclave servile à vous-même loyal.

    Le vent de la croyance, brise à vos embarcations, voile et dévoile vos êtres de chair.

    Voyez ce que vous croyez.

    Mais n'oubliez pas de décroître pour mieux lever les yeux. C'est la terre qui nous forme, le monde qui nous élève, la vie qui nous nourrit. Et l'esprit nous contemple. C'est ainsi que vivent les gens libres.

    Si quoi que je fasse je perds mon temps, j'offre mes mots aux jours de vent.

  • Les chevaliers de l'arche : un peu trop beaucoup calme

    Je me suis évadée. J'ai commencé à me prescrire mon propre traitement : poudre d'escampette, dare-dare, fissa, estime de soi à gogo, liberté en bandoulière. Ma gambette folle et moi on s'est fait la malle !  Le vendredi de cette semaine chez les ortho-furieux, devise si t'as un marteau pas besoin de cerveau. Je suis partie en consultation à Marseille et ... je ne suis pas revenue à l'hôpital.

    En invité-surprise dans cette série B comme Bigre un chevalier ! j'ai nommé l'ambulancier chaleureux qui comme Ulysse me ramena au port de Marseille puis au port de chez moi, après avoir planqué mes affaires sous la couverture du brancard parce que Madame l'infirmière ne voulait pas que je les emmène et que je revienne à 13h pour repartir à 16h on voit bien que ce n'est pas elle que les transferts lit/brancard font défaillir de douleur. Comme c'est aussi lui qui porte, roule, aller-retourne il a eu vite fait de comprendre le scénario et de s'inventer réalisateur en faisant ce qu'il était logique, économique et humain de faire.

    Je suis donc rentrée au bercail. Toute cassée abîmée.

    En guise de ponte à Marseille j'avais vu un neuf : un chirurgien catégorie poussin, tout ébouriffé dépassé, en plus le CH d'Aix avait donné le scan ... d'une autre patiente, ah ah moi je perdais ma patience et eux les dossiers. De toutes façons le chef de clan n'était pas là, il était ... à Grenoble ah ben oui forcément, le congrès, les ligaments, les parts de marché ... j'étais donc repartie sans autre avis que faut opérer, heu oui ça je m'en doutais un peu vois-tu Poussin c'est quand même la troisième luxation sur cette hanche et le scan je l'ai vu moi, faut opérer en janvier parce que nous on ferme pour les vacances ! Alors voilà ça c'était le cadeau de l'ARS pour les vacances, le service des urgences ortho c'est la Timone mais là dans votre état et la complexité n'y allez surtout pas (sic ! amis PACAsiens : accidents interdits pendant les fêtes, tenez-vous le pour dit ! ). Donc restons en contact et revoyons nous ... en janvier ...

    Allongée sur le dos dans ma chambrette, après avoir interroger les amis en chair de la France entière, le temps était venu d'invoquer d'autres chevaliers. Ceux de l'invisible. Et c'est ce que j'ai fait.

    Tout était calme. Un peu trop beaucoup calme ...