Rossignol émoi
C’est dans le souffle du violon que j’entends le rossignol et que, si je ne sais voler, j’aime à les écouter, les accents plaintifs et mélodieux de leurs chants, épousant la douloureuse harmonie de mon âme émerveillée par la mélancolique splendeur. Naître à l’aube du déclin, mourir le jour des renaissances, porter en soi le Tout et les néants, être le parfum du chèvrefeuille plus que ses branches, survivance subtile n’existant que par la terre, le soleil et le vent, imperceptible à ceux qui ne savent faire silence, là, entre deux. Méritons-nous les merveilles et la cruauté de nos destins, faut-il essayer d’être des mouches pour enfin ressentir l’éternité ? Enantiodromie dantesque de l’être s’il ne conjugue le rien avec le toujours, la douleur et la musique, les larmes des fleurs et les aurores du printemps. Simplement grandiose.
Ne plus avoir aucun avis, mourir à tous les choix, s’offrir à toutes les fins, grandir à chaque perte, s’attacher au vide et, dans un rire, s’élancer dans la diable danse.
Diantre, terrible vie, vois comme je t’aime !