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J’ai rencontré Pascal lors d’un salon du handicap, sorte de foire expo ou on peut découvrir des innovations techniques, toutes sortes, des services mais ça vous le savez bien pour m’avoir suivi dans mes pérégrinations d’antan :)
Certains de ces salons agrémentaient leurs programmes de démonstrations de sport et autres activités.
Pascal, lui, faisait danser des personnes à des divers degrés de validité. Mon cœur de danseuse en avait été tout retourné. Puis nous nous sommes croisés plusieurs fois par an au cours de ma vie professionnelle. Pascal avait toujours un mot gentil. Je l’ai ensuite retrouvé sur Facebook, suivant les tournées de sa troupe.
Il y a quelques mois Pascal nous a fait la surprise de publier un livre. Décidément quel homme !
L’évidence invisible.
C’est l’histoire d’une bromance (amitié entre hommes, contraction de brothers et romance, brother dans son sens fraternel, je vous assure être une maman LGBTQ+ ça enrichit le vocabulaire :D ), qui se révèle être .... ah ah vous ne croyez pas que je vais tout vous dire hein :D
Je vous ouvre mon cœur en partageant avec vous le message que j’ai envoyé à Pascal quelques minutes après avoir fini de le lire : Bonjour Pascal, je viens de finir ton magnifique livre et je suis extrêmement émue touchée conquise ! Ancienne danseuse avant la maladie, maman d'une jeune fille lesbienne et d'un fils trans gay dont le parrain est un ami d'enfance chorégraphe ancien voisin et partenaire de danse, j'avais de quoi me plonger corps et âme dans ton récit si finement ciselé et baigné d'amour ! Mille fois bravo Pascal !! Pour un peu que tu sois là je me mettrai debout pour te serrer fort dans mes bras. Merci du fond du cœur j'espère que pour le décrire aussi bien tu ... » (idem je ne vais quand même pas tout vous dire) ! Et mon avis de lecture sur Librinova : « Un magnifique roman ! Une histoire racontée comme au coin du feu, un thé à la main et l’âme dans les étoiles. Sensible, ciselé et rond-de-jambement bien mené ! Dans le monde de Cédric et Nathanaël le tempo est original, originel ! Le « tourné de page » est tel qu’il ne vous tombera des mains qu’une fois consommé jusqu’à la lie, le cœur tout chamboulé mais revigoré ! Un livre tendre et puissant à la fois. Bravo Monsieur Croce. »
Hier au soir le froid m'a saisie. Est-ce le frôlement du temps qui passe, faisant fleurir le givre à l'éclosion de cet automne. Ou l'absence de la petite, ouvrant le vide entre nos deux continents séparés. Les sourires du marché n'ont pas tout à fait comblé mon coeur ce matin, je suis rentrée bien seule. Alors j'ai présenté, presque à genou, ma mélancolie aux mots de Christian Bobin. Il est de ceux qui me nourrissent comme on donnerait la becquée à une boule de plume frigorifiée par le moindre frima, réchauffée par un souffle d'esprit. Je reprends pieds, épuisée mais ravie, apaisée par ces mots qui bercent la vie. Peintres de la profondeur. Intensité qui s'insinue, m'invite au repos, mais au repos plein, voyage en terre spirituelle. Envie d'écrire que je consume avec délectation avant d'aller, simplement, flotter entre les mondes.
C'est l'automne, ce qui tombe du ciel ne s'appelle plus de la pluie, des torrents d'eau, le déluge !
C'est samedi, le jour des courses, de l'état stone de mes fins de semaines.
C'est le jour où nous allons voir "Intouchables" coûte que coûte, envers et contre tout !
Cochon qui s'en dédie, ça fait des semaines que j'empile les semaines, et là j'ai envie ! Envie du grand écran, des réactions des autres spectateurs, envie qu'on me raconte une histoire avec de la musique, des émotions, des étonnements et des éclats de rire !
Et puis voilà, on a bravé les trombes, déniché une place loin dans un parking, remonté le fauteuil, couru sur les pavés glissants, rigolé toutes les quatre des ruisseaux qui nous coulent dans le dos ! Il y a Catherine, Maxine, Eva ... et moi ! Plus de deux ans que je ne suis pas allée au cinéma, la dernière fois c'était Inception c'est vous dire. Fête dans mon coeur comme l'aurait dit Fiona. Grande fête dans mon coeur.
Nous voilà installées. Mal installées, un monsieur ne veut pas se décaler d'une place dans la rangée qui jouxte le seul emplacement pouvant accueillir un fauteuil, Catherine prend Eva sur ses genoux, je reste sur mon fauteuil, Maxine s'assoit ... par terre ...
Le film commence. Et là ...
Me voilà attrapée, une heure cinquante de sourires, rires, froncements de sourcils, éclats de rire (mon dieu ce que ça fait du bien !), yeux tout brillants qui débordent, que voulez-vous suis fleur bleue et branchée relations épistolaires epissépatoujespère ... le monsieur mal embouché a fini par laisser sa place à Maxine qui de temps en temps se retourne pour me regarder, rire ensemble, pleurer ensemble, d'un seul regard tout se dire.
Le film se termine, et là ben ... je craque. Une crise de larmes, c'est le trop plein d'émotions M'sieurs Dames, la lumière est revenue et les autres spectateurs commencent à partir, suis la seule roulante dans la salle alors forcément on me regarde un peu, je vois des sourires. Je chasse les larmes par un fou-rire ce film le vaut bien ! Nous rentrons joyeuses, chacune y va de la réplique retenue, qui deviendra culte sans aucun doute, de son analyse, de son ressenti, et moi telle une madeleine qui serait de Proust, je pleure autant que le ciel, je ris mais je pleure, j'ai du oublier quelque chose au cinéma, mais oui ! mon armure, j'ai oublié mon armure, celle que j'ai du endosser de force quand le départ du soldat Bernard a signé mon incorporation d'office dans les soldats de la VSA (vie solitaire autonome). Vous savez l'armée de libération des dépendants ! Je suis toute nue là dans cette voiture qui file vers la maison, vers Mes accompagnants, ceux qui m'entourent, ceux qui font qu'on se retrouve avec des moustaches et du poil aux pattes, ou pas. A vif.
Alors "Intouchables"qu'est-ce que c'est ? Un succès commercial ? ça oui, tant mieux pour eux ! Un phénomène ? Certainement, on vit un temps de plébiscite, aujourd'hui si on "j'aime" on ne le dit pas seulement à sa voisine ou à sa soeur, on le dit aussi au beau-frère de la tante de la voisine de ma factrice alors forcément ça prend des proportions dignes de nos 7 milliards de têtes de bois, de noeuds, de linottes et de penseurs qui pensent et qui le disent !
Mais, avant toute autre chose, Intouchables c'est une comédie, vous savez la comédie, Molière, le théâtre, le portrait brossé à la patte Guignol ? Mais si vous savez bien ... les comédies, L'avare, Tartuffe, Don Juan ? Non vraiment vous ne voyez pas ? Vous savez une comédie, un film qui est fait pour faire rire, de tout ... Des fois ça fonctionne, bien sûr pour cela il y a quelques ingrédients à respecter. Des personnages tout d'abord, hauts en caractères, surtout pas de demi-mesure, le méchant se doit d'être bête à manger du foin, le gentil beau, drôle et intelligent ! L'intrigue. Elle se doit d'être actuelle, presque plausible, que le spectateur puisse à loisir s'identifier ou se moquer. Saupoudrez le tout avec des dialogues à dérider un british guard, un registre musical du rire au drame en passant par un quart d'heure de dancefloor qui remplace le quart d'heure d'alcôve des films romantiques et le tour est joué ! Enfin, des fois le tour est joué.
Intouchables est donc une comédie. Et j'ai ri comme je n'avais pas ri depuis trop longtemps.
C'est aussi une histoire, l'histoire de deux hommes, l'histoire d'une rencontre, d'une amitié. C'est une histoire vraie, alors autant que faire ce peu les réalisateurs ont essayé de coller à l'histoire. C'est l'histoire d'un aristo Philippe joué par Cluzet, devenu tétraplégique à la suite d'un accident de parapente. hein quoi ?? aristo / tétra ?? Il y a gourance là non ? Heu ben non pardon de nous excuser mais "le vrai" il est vraiment riche & vraiment tétra, et non ça n'arrive pas qu'aux pauvres, ben dis donc on dirait que la France découvre que le handicap touche toutes les catégories socio-professionnelles (one point), pour éclairer un peu plus il y a aussi ceux qui ont eu "la chance" de "se faire handicaper" par un tiers bien assuré et qui vivent mieux que les titulaires de l'AAH qui vivent, eux, en dessous du seuil de pauvreté mais ça tout le monde le sait. Non ? (two points alors)
Cet aristo recrute des auxiliaires de vie et comme il en a les moyens il fait de l'emploi direct (qu'il n'oubliera pas de défiscaliser of course), ça lui évite de devoir se farcir des auxiliaires qualifiées surtout sur le papier glacé des brochures des prestataires de services à la personne, ben dis donc on n'a pas eu droit à ce chapitre ? Ben non dans l'histoire "du vrai" ça n'y était pas ou alors ça sera pour le 2 :) (Eric, Olivier si vous voulez je peux vous raconter quelques épisodes truculents) et comme le tétra est joueur il engage un jeune de banlieue (mince en écrivant ça j'ai l'impression d'écrire un truc du genre "une blonde" ou "un handicapé") que voulez-vous après le parapente, l'auxiliaire de banlieue, on ne se refait pas, on vit dangereusement ou on ne vit pas, faut choisir, Philippe lui a choisi Driss, joué par Omar Sy.
Et Intouchables raconte leur histoire, pas celle de ma voisine Chantal, pas celle du Pape aux escargots, pas celle de Phillippe Streiff, de Louis Van Proosdij ou de Pierre Bardina (Mon Pierrot si tu nous regardes ;) ) mais bel et bien l'histoire de Philippe Pozzo di Borgo et d'Abdel, c'est tout.
Ce n'est pas un film militant, ce n'est pas un essai, ce n'est pas un documentaire sur "comment vivre sa tétraplégie quand on est riche et malheureux". C'est une histoire avec des morceaux de vie dedans. C'est une histoire qui décrit des choix à faire, des décisions à prendre, agir ou subir et les choix, décisions et conséquences pour ces deux là.
Si vous me suivez toujours bien vous pourriez conclure avec moi que ce film ne changera pas le regard de la société sur le handicap.
Parce que ce n'était pas sa vocation.
Et vous pourriez aussi faire le choix d'en conclure que le film, ou plutôt l'histoire racontée dans ce film nous montre que dans la vie si on n'a pas le choix de ce qui nous arrive, on a toujours le choix ultime de nos comportements, de nos "comment vais-je choisir de vivre" et pour ceux qui sont dépendants "avec qui vais-je choisir de vivre". Mais là alors on ne parle pas de handicap ? Non, pas uniquement, pourriez-vous en conclure tout larges d'esprit que vous êtes.
De la scène des moustaches.
A mon sens la scène la plus risquée du film. La plus violente aussi. Je situe pour ceux qui ne l'ont pas vue (si si il y en a encore quelques-uns).
C'est une des dernières scènes du film, Philippe vient de toucher le fond accompagné par des auxiliaires capables du pire (et ceux-là existent vraiment je peux témoigner), il retrouve donc Driss qui va le requinquer, le toiletter, le raser. Il va à ce moment là laisser à Philippe une moustache qui prendra tout à tour la forme de celle de Dali pour finir sur une moustache à la Hitler, le personnage de Driss se marre, Philippe nettement moins.
Pourquoi cette scène ? La salle est hilare, elle passe à côté de La scène.
Je donne mon avis. Philippe à ce moment du film est au fond du trou, fini la grande gueule, fini l'humour qui sauve, épuisé le "je pense donc je suis". Cette scène à mon sens symbolise a elle toute seule la vulnérabilité, l'extrême dépendance, le "tu es ce que les autres voudront bien faire de toi", tu es Hitler si je le décide. Les moustaches à la Dali auraient pu réveiller son humour, non, il aura fallu aller bien plus loin encore pour que Philippe réagisse, tu es Hitler si je le décide. Philippe a eu de la chance, c'était Driss qui le rasait. Il a enlevé la moustache quand Philippe lui a dit "ça suffit maintenant". Quand Philippe lui a dit "Je sais qui je suis" et qu'il s'est réapproprié.
C'est LA scène militante.
Parce qu'un jour, par accident, par vieillesse, on est dépendant, et entre les mains d'un barbier.
Et parce que nous sommes nous aussi, parfois, des barbiers.
Qui choisissons-nous d'être ? Avec qui choisissons-nous d'être ? Sommes-nous nous ou ce que les autres choisissent de faire de nous ?
ça suffit maintenant. Soyez. Soyez Intouchables.
Et toutes mes pensées en écrivant cette dernière phrase sont pour une personne qui sait qui elle est, un battant de la dernière seconde, un qui, même couché, a la tête haute. Un Intouchable, un vrai, avec des vrais morceaux dedans comme il dit.
Les deux films dont je vais vous parler ont en commun l'histoire de deux hommes et d'un piano.
Le premier c'est le film qui a remporté le grand prix du jury et le prix du public du festival du court-métrage Handica Apicil : Le dernier envol réalisé par Yves Langlois , pour et avec Claude Messier.
Rendez-vous est pris, billets achetés hier, le 22 novembre Hôm, Grande Fantastic et moi irons avec grand plaisir irradier nos oreilles aux notes de Muse.
Pour faire simple comme d'habitude nous allons les voir à ... La halle Tony Garnier à Lyon !! Remarque moi ça me rapproche du boulot hein ...
Allez je vous fais partager ma joie, et pour faire comme Oka : le samedi c'est boîte à musique :
Il y a quelques jours j'ai rencontré Alicia Fertig.
Qui est-elle ? C'est une jeune fille de mon village.
Et pourquoi vous parler d'elle ? Et bien Alicia a écrit un livre, elle est passionnée de lecture et d'écriture depuis toujours alors devant le thème d'un concours "Prix première chance à l'écriture" de la maison d'éditions Elan Sud elle s'est dit qu'elle allait tenter sa chance. Le thème était "sons et couleurs", là où Alicia fait preuve d'originalité c'est qu'elle a immédiatement l'idée de traiter de la perception différente : du handicap.
L'originalité de son idée, associée à son talent d'écriture et son pari est gagné, elle remporte le premier prix de ce concours : un contrat d'édition !
Alors vendredi dernier j'ai rencontré Alicia pendant la séance de dédicace de son livre, dans ma chère bibliothèque. Un instant très émouvant quand Hélène qui a été sa maîtresse de CE1 vient demander une dédicace à celle qui a été sa petite élève.
Son livre "Voix pour moi" met en scène trois personnages principaux, deux élèves d'un lycée : l'un est aveugle, l'autre est sourd-muet et 'Nest homme d'entretien du lycée qui va par curiosité intervenir dans la relation de deux jeunes.
Je ne l'ai pas encore lu mais les avis sont unanimes, un livre d'une grande sensibilité qui amène le lecteur à se projeter dans ces situations de handicaps qui s'ajoutent et interagissent quand l'un apprend à l'autre à voir la musique ou à entendre la neige.
J'ai demandé à Alicia si elle était allée à la rencontre de personnes aveugles ou sourdes pour écrire ces scènes, Alicia m'a répondu qu'elle s'était surtout projetée elle-même dans ces situations, je serais curieuse de connaître les réactions de personnes aveugles ou sourdes à ses écrits ... avis aux éventuels commentateurs.
A noter en passant que ce livre traite également de l'adolescence, de ses troubles, de la quête du sens de la vie, des choix qui parfois sément le trouble dans les esprits en pleine formation.
Que de chemin parcouru ! ça va bientôt faire un an que j'ai rejoint l'équipe ! Si la première heure du premier jour était prometteuse je peux vous dire que toute l'année est de la même veine, on ne s'ennuie vraiment pas !
L'arrivée de la plate-forme vidéos c'est avec une grande joie que je la partage avec vous et pour vous donner un aperçu de "la bande" le film des coulisses du salon Handica en 2005, j'y étais mais en tant que visiteur,
en 2007 en tant qu'exposant :
Ma soeur était venue pour nous aider :o)
on avait même habillé les fauteuils de prêt du salon !!
La palme d'or de l'accessibilité pour cette magnifique ville de Barcelone, pas pour tous les monuments mais la ville en elle-même !
Nous passons du bon temps à l'heure espagnole, je pirate une connexion vite fait avant de poursuivre la visite, je vous embrasse, à bientôt pour plus de nouvelles !