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j'm'en passerais bien

  • L’impossible choix

    vaccin,covid,corona,polyarthrite,auto-immune


    Je suis née en France en 1969. J’ai failli mourir de la coqueluche à 3 mois. J’ai fait des crises d’asthme de cette date jusqu’à mes 3 ans. J’ai reçu tous les vaccins existants à cette époque, des injections de gammaglobulines et j’ai passé trois étés en cure à la Bourboule. J’ai encore aujourd’hui des souvenirs d’étouffements et je ne supporte pas un drap sur le visage même en cas d’attaque de moustiques voraces.

    Quand à l’âge de 10 ans, alors que je venais d’être admise au conservatoire de danse, j’ai été diagnostiquée comme étant atteinte d’une polyarthrite rhumatoïde juvénile chronique, mes médecins ont évoqué un possible lien entre la PRC et la vaccination renforcée dont j’avais bénéficié dans ma petite enfance. La consigne de l’époque était d’une clarté absolue : plus aucun vaccin. Ce qui fut respecté, à la lettre.


    Imaginez, vous avez dix ans, une terrible maladie ronge vos os au point de faire totalement disparaître vos articulations comme si vous n’en aviez jamais eu, vous souffrez le martyre physiquement et psychologiquement car la danse c’est fini vous dit-on et les médecins potentialisent un lien entre les vaccins et votre état. Vous grandissez. Personne ne revient sur cette interdiction de vaccination. Vous connaissez les symptômes et conséquences du tétanos chez les humains, ben oui vous vous renseignez quand même sur les risques que cette interdiction implique. Vous flippez grave. Vous flippez d’autant plus que les médecins ont également parlé d’un risque de non consolidation si jamais vous veniez à vous fracturer un os. Vous dont le corps était l’instrument de beauté et de grâce, objet d’exultations quotidiennes à chaque arabesque, chaque grand-écart qui vous valaient en prime, étonnement et admiration.
    Vous voilà réduit à votre système immunitaire défaillant qui semble avoir hérité d’un appétit pour l’autodestruction absolument insatiable.
    Mais vous grandissez quand même, sans vous casser un os, ça la PR s’en charge un peu plus à chaque crise, même quand vous jouez à qui peut sauter du haut de la casemate, après tout vous avez onze ans et votre challenger, le voisin, d’un an votre aîné, est beau comme un dieu. Et sans contracter le tétanos même si cela vous arrive d’aller ramasser les vestiges rouillés des deux guerres sur les champs de bataille cabossés de la campagne verdunoise.
    Puis un jour vous avez un enfant. Un nourrisson doté d’un carnet de santé dont les pages au bord rouille commencent par le calendrier vaccinal.
    Vous avez envoyé balader les médecins et leur incompétence depuis quelques années déjà. Mais vous n’êtes pas non plus dans les médecines alternatives, ce n’est pas votre culture familiale et les violentes déceptions causées par les tentatives maternelles désespérées entre acupuncture et gélules de poudre de moules et autre ginseng, vous ont amené dans une sorte de no-médecine land bien que vous avalassiez consciencieusement et sans question 40mg d’anti-inflammatoires et un protecteur gastrique chaque jour depuis des années.
    Mais vous avez la perle des pédiatres et, tranquillement, elle déroule le calendrier vaccinal de votre enfant. Avec votre conjoint vous estimez que votre famille est déjà suffisamment hors-normes et vous oscillez entre profil bas, craignant plus que de raisons les services sociaux, et cette insoumission de nature qui vous habite depuis toujours. On vous dit de vacciner, vous vaccinez. Parfois un peu en décalage, toujours avec la boule au ventre. Mais vous vaccinez.


    Puis un jour vous quittez la docile bourgeoisie nancéienne pour vous expatrier chez les insurgés mangeurs d’ail et d’huile d’olives. Ici c’est la campagne. Les gens sont durs à l’ouvrage, testards et centenaires ou vieux à soixante ans. Usés les maçons, claffis de cancers et de leucémies les agriculteurs. Le verger de la France est le fournisseur de la belle-mère de Blanche-Neige et les nains ouvriers y tombent comme des mouches.
     
    Ici rouler vite, mal et bourré est un sport régional, faites votre prière estrangers !
    Ici la loi elle escagasse !
    Ici une communauté belge de libres penseurs, entretient l’insoumission éclairée, la liberté de penser, le developpement d’un soi intérieur souverain, la bonne santé par l’assiette.
    Ici le tissu médical est de toutes les défaillances, incompétences et je m’en foutisme  mêlés.
    Ici vous devez être votre premier médecin sous peine de danger de mort à la moindre hospitalisation.
     
    Ici, comme partout ailleurs, vous devez faire un choix. Vaccin ou pas vaccin.
    Là vous vous réjouissez lâchement que vos enfants soient tous majeurs (dans 16 jours) et vous déposez délicatement la boule puante au creux de leurs mains jointes, pourvu qu’elle ne se casse.
    Vous êtes terriblement conscient de votre incroyable, effroyable et banale singularité. La société ne prévoit plus aucune case pour vous. Vous faites aléatoirement partie des inutiles, des cas sociaux, des fainéants échecs de la pensée crétins égoïstes mauvais citoyens chochottes d’antivax, végans  même si vous êtes juste végétarien, théoriciens du complot, casse-couille à temps complet, démon aux yeux de votre mère et cauchemar des statisticiens.
    Et pourtant vous existez, encore un peu.
     
    Encore un peu car quelques pensées de solution finale vous traversent l’esprit afin de mettre un terme au dilemme non de vous faire vacciner ou pas, mais de continuer à vivre dans ce monde-là.
    Alors vous les entendez déjà les professeurs de pensée, vous dire que vous exagérez , vous traiter d’enfant gâté, vous qui vivez de pensions sur le dos des honnêtes travailleurs qui, eux n’ont d’autre choix que de passer à la piqûre.
     
    Mais où est l’espoir ? Où est la lumière au bout du tunnel ?
     
    Sommes-nous condamnés à vivre dans ce monde de menteurs-manipulateurs, ce monde de violences et de défiances, ce monde abimé, divisé, opposé ? C’est donc cela que nous allons léguer à nos enfants ?
     
    J’entends gronder le tonnerre. Et j’ai mal.
    J’ai mal à mon humanité. Et j’ai mal à ma terre.
     
    Sans doute que je pense trop, ou mal.

  • Elle s'appelait Cécile

    et c'était mon amie.

    Cécile est morte. La semaine dernière, au volant de sa voiture en se rendant à un rendez-vous client, terrassée par une crise cardiaque. Violence inouïe. Brutalité infernale. Nous l'avons incinérée lundi.
    Fini, plus de Cécile. Maintenant faut faire sans. C'est comme ça.


    Cécile je la connaissais depuis 2005. Je l'ai rencontrée dans une des périodes les plus folles de ma vie. Folle au sens activité. En pleine création d'entreprise. Une période où tout va à 300 à l'heure, où les émotions font des montagnes russes du matin au matin suivant, des nuits de travail, des jours de travail, des week-end de travail, du travail encore et toujours. Du stress, du bon et du mauvais. De l'adrénaline en perfusion. De la compétition, des concessions, des sacrifices, de l'absolu et de l'incroyable, du géant, de l'énorme.


    Il n'y a pas de profil "chef d'entreprise" mais il y a des caractères et il y a un challenge physique équivalant à un sport de haut niveau.


    Cécile était de ceux là. Cécile était de cette trempe là. De celles qui n'ont peur de rien. Quand nous avions dû choisir un cabinet conseil pour nous accompagner dans la définition du business plan nous avions challengé Cécile avec Ernst & Young et un autre cabinet. Elle est arrivé avec son regard malicieux et clairvoyant, son incroyable sourire, son vécu de créatrice d'entreprise, son histoire de femme, sa générosité, son enthousiasme et son grand rire. Elle est arrivée quelques jours après l'épisode "Marie va t'elle garder son bras, sa vie" que je vous ai raconté ici. J'étais affaiblie physiquement et tellement incroyablement heureuse d'être en vie et avec mes deux bras que j'aurais pu gravir l'Everest. Je devais manger avec des couverts en plastique tellement ma main était faible, qu'importe allons-y l'heure est au choix crucial d'un cabinet conseil ! Et puis Cécile.
    Cécile qui a cru en nous et en notre projet dès la première séance de travail (comme d'autres ... à ce moment-là nous aurions pu convaincre n'importe qui) mais Cécile y a cru avec toute sa sincérité, sa générosité.

    Et notre relation a dépassé le cadre professionnel, Cécile est devenue une amie, Cécile nous a présenté Pierre son mari, j'ai présenté Cécile et Pierre à Patricia. Nous avons partagé des moments joyeux, des fêtes, des grandes et des plus intimes. une fête surprise organisée par Patricia après le départ de Bernard quand mon monde s'était écroulé et que les amis se comptaient sur quelques doigts. Des confidences, des coup de blues, des soucis, des joies, des projets. De la vie.

    Et puis d'un coup comme ça, en quelques instants Cécile n'est plus.

    Il faudrait pouvoir hurler "mais arrêtez-vous, regardez, vous voyez bien que quelque chose de terrible vient d'arriver" mais le monde continue à tourner, les entrepreneurs à entreprendre, les entreprises à vendre, les clients à acheter. Mais Cécile n'est plus et mon monde ne sera plus jamais le même. Cécile n'est plus et le monde de Pierre s'écroule, le monde de Laetitia sa fille prend un virage brutal et terrible.

    C'est ainsi. Il n'y a pas de mot, pas de pourquoi, pas d'au-revoir. C'est ainsi.

    Au revoir ma Cécile, tu vas tellement me manquer. Nous ferons une soirée pour toi, plus tard, quelque chose à ta hauteur, à ta mesure, pour évoquer ton grand rire et ton grand coeur qui t'a fait faux bond sans prévenir. Et nous goûterons la vie à ta façon, toi qui l'as tant aimée.

    cécile bernouin



    cécile bernouin




    cécile bernouin


  • Nouvelle ère

    1er avril, non je n'ai pas voulu écrire nouvelle heure et ce qui va suivre n'est pas un poisson.

    A force de vivre "dans le dur" le dur s'est invité dans le moindre de mes interstices et plus particulièrement entre mes vertèbres lombaires et sacrées. C'est enfin, après de multiples examens qui m'ont conduite chez un certain nombre de spécialistes, le début d'une réponse quant à l'origine de la sciatique qui cisaille mes jours et mes nuits et mes jours depuis août l'année dernière.

    Commence alors une nouvelle ère qui devra, si je ne veux pas, tel un vieux chêne, être déracinée à la prochaine bourrasque, être empreinte de douceur et d'un peu plus de souplesse à l'égard de ma monture à savoir ce corps qui m'entoure et parfois m'emprisonne. Me réconcilier avec mon enveloppe pour ne pas finir timbrée et expédiée illico presto et ad vitam chez les Tamaloùs.

    A défaut d'être timbrée je dois envisager d'être étiquetée quand même, une nouvelle case à découvrir et pas aussi exotique que celle de l'oncle Tom, quoique ... une étiquette qui n'existait pour moi que subtilement cachée dans le sigle qui orne mon laisser-garer européen, GIC. Kesako GIC ? Gare Immédiatement ta Caisse ? Gare toi Ici Cinq minutes ? Gars Incroyablement Connu ? que nenni ... GIC pour grand invalide civil, toujours accompagné de son pote GIG. Comme je ne suis pas grande je ne me suis jamais sentie trop visée par ce GIC et sûrement encore moins par le I.

    Invalide, invalide, est-ce que j'ai une tête d'Invalide ? Une valide oui (voire même plusieurs en une : maman, amie, soeur, femme), invalide non !

    Je sais, la période électorale doit me taper sur les nerfs, voilà que je me prends pour Fernandel, vite une petit verre d'eau ferrugineuse pour avaler les poissons ... d'avril cela va sans dire.

    Bon je sais bien que j'aurai beau tourner autour du pot, aux roses ou au feu soit-il, quand faut y aller, faut ... au fait je ne vous ai pas raconté ce qui m'est arrivé dimanche il y a deux semaines (mon dieu le temps passe si vite ...) ?

    Alors je vous raconte, imaginez un dimanche milieu d'après-midi avec un rendez-vous qui ne souffrira d'aucun retard faute de décaler ce qui ne peut en aucun cas l'être. Imaginez la petite Marie juchée comme à son habitude sur (sa Harley Davidson) son fauteuil roulant qui a été révisé pour l'occasion.

    Petite Marie dans l'euphorie des instants uniques et du vertige provoqué par ses brand new lunettes roses souhaite alors escalader un trottoir d'au-moins .... 2 centimètres, la prétentieuse !

    L'angle d'attaque, la vitesse d'approche et le poids inhabituel du carrosse princier sont présumés coupables de ce qui s'ensuivit. Dans un chevrotement qui fit trembler toute la carrosserie et son auguste équipage, roue avant vint buter sur les-dits 2 centimètres, une cascade digne des meilleures brouettes. Une fois les lieux sécurisés et l'équipage mis en lieu sûr sur le non-moins-dit trottoir l'heure du constat avait sonné : déjantée j'étais.

    Enfin déjantée de la roue droite (ah ah je vous ai entendu ceux qui ont glissé un "c'est pas nouveau ça" qui aurait pu concerner l'état de mon cerveau si je ne vous savais pas si bienveillants à mon égard). La roue droite celle qui fonce tête baissée on verra si ça passe, ça va passer ah ben non ça passe pas et puis c'est tout cassé maintenant on ne peut plus avancer, ni reculer ni ... mais t'étais où la roue gauche ?? Roue gauche, pas vue, pas prise, pas au bon endroit, pas au bon moment mais que va t'on deveniiirrr ???

    Je hèle un colosse qui passe sur le trottoir d'en face pendant qu'Il va chercher de l'aide auprès de l'aubergiste qui nous accueillait. Le colosse comme dans le meilleur des épisodes de Mac Giver dégaine d'une sacoche attachée à son ceinturon, un XXX je ne sais plus j'ai oublié le nom de l'outil qui doit telle une baguette magique replacer le pneu à sa place, à savoir sur la jante ...

    Un million et demi de tiré/poussé plus tard, voilà mon pneu (en caoutchouc super dur ça doit être monté en usine ces trucs c'est pas possible on va le laisser et le scotcher sur le repose-pied, ça va rouler sur la jante) scotché sur le repose-pied, en roulant sur la jante ça doit le faire, sauf que la roue ne pivote plus .... je ferai donc le trajet du retour déjantée avec une patte folle, qu'importe il était (hélas) grand temps de se dire au-revoir et d'attraper juste à temps le rendez-vous qui ne pouvait être décalé, toutes les bonnes choses ont une fin ...

    Pour finir de tourner pas rond et pour commencer droit mais en souplesse une nouvelle ère je vous livre donc ma future étiquette qui colle : Invalide ou plutôt En invalidité je serai, suis, j'étais déjà mais pas dit, enfin ... pas comme ça ... et la vraie question est "M'aimerez-vous" ... si ma vie ne va plus tout à fait à mille à l'heure, si je perds quelques facettes, si je ne suis plus tout à fait celle que je suis aujourd'hui.

    M'aimerez-vous ?


    PS : je sais bien qu'il y a des sujets d'actualités bien plus graves et urgents à traiter que de savoir si vos états d'âme me concernant seront modifiés par le changement de ce qui est un statut social mais ... pour moi c'est important.

  • La petite Marie dans la banlieue suite et ...

    ... et il me tend mon téléphone, je lui tends alors la main paume en l'air ... il replie alors son bras brusquement. En une fraction de seconde mon cerveau a le temps de m'envoyer le message suivant "tu n'es vraiment qu'une bécasse maladroite, c'est bon adieu le portable, bon dieu Sarko jamais là où on l'attend" quand, je lève les yeux et croisent les siens : son expression est un mélange d'effroi et de dégoût, la lèvre supérieure repliée déformant sa bouche en une grimace d'où s'échappe un "ahhhhhhh" pour le moins spontané ! "Ah c'est horrible" ajoute t'il ...

    Je le regarde incrédule mi-agacée, mi-amusée, mi-bon-j'ai-pas-que-ça-à-faire (oui je sais ça fait trois mi mais là je vous garantis qu'il vaut mieux se sentir plusieurs à l'intérieur pour résister à l'envie de lui répondre "kesta j'te casse ta tête toi bouffon". Il enchaîne "ah c'est horrible, j'peux pas, j'vous le pose là" en posant le téléphone sur l'accoudoir de la portière ouverte.

    "Mais non" dis-je alors, "si je ferme la porte il va tomber c'est sûr" nom de nom je fais une campagne de sensibilisation sur les bonnes pratiques en direc live ! "Donnez-moi le s'il vous plaît"

    "Vas-y toi" dit alors le courageux jeune homme en poussant du coude LA FILLE.

     

    Je la regarde, elle me regarde avec des yeux aussi brillants d'intelligence que ceux d'un poulpe mort et encore c'est péjoratif pour les poulpes, elle émet un bruit situé entre le cri de la tortue de mer qui pond et le gloussement de la pintade castrée ... mais sa main se tend vers le téléphone, (allez vas-y tu vas voir c'est facile, donne le moaaaaa). Elle me tend le téléphone avec mille fois plus de crainte que Marcus tendant son pied au crocodile, son bras avance en faisant des petites saccades, j'ose, j'ose pas.

     

    Elle finira par me le lâcher au dessus de la main.           YES !! je l'ai !!

     

    Mais je ne pouvais quand même pas en rester là ...

    "Dites voir, vous n'en faites pas un peu beaucoup là ?" :  suis comme ça, je ne peux pas m'en empêcher ! faut que je comprenne !

    J'ai droit pour toute réponse à deux paires d'yeux pétrifiés ...

    "mais vous n'avez jamais vu une personne handicapée de votre vie ?"

    les têtes hochent un non à l'unisson, c'en est presque comique, sur la plage arrière d'une R12 jaune, volant fourrure et queue de renard au rétro, ça serait sans doute du plus bel effet ...

    et là le déclic, le lien se crée, la communication s'amorce .... mais c'est quoi vos mains, et pourquoi, et comment, et vous conduisez quand même ... et qu'est-ce que vous avez ... alors je prends quelques minutes, j'explique, un peu et leur lâche un "faut sortir un peu les jeunes" en me disant intérieurement qu'il y a bien des actions à mener, la France accessible physiquement c'est pour 2015 (ils ont promis, juré, craché, voté, signé, acté, décrêté, yapuka) mais la France accueillante c'est pour quand ? Parce qu'à nous trois on a accumulé un nombre certain de préjugés et de comportements inappropriés ...

    Se reconnaître dans la différence de l'autre, s'accepter les uns, les autres, vivre ensemble, c'est pour quand ?

     

    Bon là je vous l'ai raconté avec un peu d'humour qui sauve tout mais je me suis quand même dit en quittant ce parking que si j'avais subi ça quelques années plus tôt je l'aurais extrêmement mal vécu. Avoir une apparence qui fait peur c'est quelque chose quand même ! Bon ensuite je me suis dit que le sujet du début de semaine était tout trouvé, j'ai mis mon clignotant, je suis rentrée à l'hôtel et j'ai picolé du whisky avec (ben vous le saurez pas ...)

    FIN !!!

    alors j'attends vos commentaires, réactions : comment l'auriez-vous vécu, qu'auriez-vous pensé, dit ? et qu'est-ce qu'il faut faire  ????

  • Et si les soudures pètent ...

    Imaginez-vous la Provence glacée, jeudi déjà nous avons eu droit à une tempête de neige, du style mistral gagnant le matin chassant le moindre petit nuage aux confins de notre horizon, là haut dans le grand nord : vers Avignon :)

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    Mais en fin de matinée, en rentrant d'Aix après le handicafé j'avais remarqué que le ciel au dessus de Venelles avait accroché au clocher de vilains nuages d'un gris sombre et le temps d'un casse-croûte à la maison avait été suffisant pour que tout notre ciel soit de plomb et étonnament bas, avant de nous tomber dessus à grandes déversées de flocons gros comme des demak'up.

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    Hier la neige a cédé sa place à la glace. Balayée par le mistral la Provence a perdu en quelques heures ces quelques degrés si précieux qui font la douceur d'y vivre même en hiver ! Sortie du restaurant "les deux frères" à Aix où nous avons passé un moment feutré avec des amis, à minuit et demi le thermomètre de la voiture indique - 6 ° kaï kaï kaÏ !!! Vite au lit sous la couette !

    Et ce matin à l'aube (oui même le samedi, y'a pas d'heures pour les braves) vite une bonne douche bien chaude avant de passer à la banque puis au centre commercial avec les filles .... arghhhhhhhhhhhh ben pourquoi ça coule pas l'eau ?

    - maman la chasse d'eau elle marche pas

    - tiens pas d'eau au robinet pour la cafetière

    - arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

    - Je sais : rappelez-vous c'était en février ....  pshhhhhhhhhh et pshhhhhhhhhhhhhh 2

    et ben voilà, les tuyaux n'ont pas été protégés (ben nan il fait JAMAIS froid en Provence !!) ils sont gelés ! adieu douche chaude, café, lessives ...chasse d'eau ooooooooh mooooooooon dieuuuuuuuuu !

    Bon ben matinée surf ! Quand soudain une pensée ...de celles qui vous font vous armer de patience et de courage ... et si jamais les soudures pètent ????

    Voilà il est 13H15 et toujours pas d'eau ! je crois que cette fois c'est moi qui vais prendre ........ LA FUITE !!! quelqu'un pour me recueillir ? même si j'suis pas lavée !!!




  • Un point c'est tout,

    Fin d’une semaine particulière

    Voilà que se termine notre semaine de vacances, je ne sais pas si cela sera suffisant pour « attaquer» la rentrée dans de bonnes conditions mais de toutes façons c’est ainsi.  

    J’ai profité de cette semaine pour lever le nez, faire le point sur ces trois années qui viennent de passer, pourquoi ces trois ? tout simplement parce que ma vie a changé en mai 2004 le jour où j’ai eu l’idée « d’habiller les fauteuils roulants » puis elle a profondément changé en septembre 2005 le jour où j’ai failli plonger dans les yeux de l’ange. Et enfin je réalise ou plutôt j’affirme que l’épisode « luxation » du 5 mai dernier que j’ai voulu penser « juste embêtant » et que j'ai traité "par dessus la jambe" (yahouch !!) a réellement pourri ce dernier trimestre qui aurait du être constructif et dynamique (Bernardo (je l’appelle comme je veux d’abord) ayant brillamment crée la filiale NCS méditerranée, parfait petit couple d’entrepreneurs !!)

     

    Une luxation est un épisode extrêmement traumatique : dans l’instantanéité tout d’abord, c’est un accident avant tout : d’une seconde à l’autre tout est bouleversé. La violence est physique mais aussi morale, le rapport au corps est bouleversé : votre corps vous trahit, vous lâche, pour une seconde d’inattention ou tout simplement de lâcher-prise, il vous rappelle à l’ordre et vous renvoie brutalement à votre condition de personne “fragile” et vous prenez ça comme une insulte crachée à la figure. Vous prenez conscience de vos os, qui soudain ne sont plus là où ils devraient être, entraînant avec eux vos muscles et vos tendons qui hurlent et se déchirent et il faudrait juste que ça se remette en place, vous souhaitez qu’à cet instant un simple geste suffise .... pour un peu vous le tentez, en vain. La douleur a envahi votre corps, de la peau des orteils à la racine de vos cheveux, elle s’est invitée dans chaque cellule de vous et transpire par tous les pores de votre peau humide et froide, votre cœur ne sait plus si il bat, pourquoi ne perdez-vous pas connaissance ? Et déjà vous savez chacune des minutes qui vont suivre, Vous savez le brancard qui ne passera pas le couloir, alors vous savez la coquille et sa compression, vous savez les regards et les mains qui touchent, vous savez la radio et sa si dure froide table, vous vous entendez dire dans un cri « appelle le samu » mais vous voudriez juste être morte. Parce qu’à cet instant là (et pardon d’avance à ceux qui luttent pour rester en vie) vous ne voulez pas vivre les heures à venir et que le souvenir de cette non-envie là laisse des cicatrices plus sûrement qu'un scalpel. C’est la cinquième luxation, trois du genou et deux de la hanche mais celle-là fut la pire de toutes et je ressens encore l’instant où la tête de la prothèse est sortie de son logement là au creux de mon bassin par l'avant, pour aller s’encastrer là entre le pubis et le grand adducteur, c’est trop tard ... c’est trop tard, elle est sortie et pour remettre en place ce qui s’est démis en une fraction de seconde il faudra le geste expert d’un chirurgien. Rien n’effacera dans ma tête le souvenir de cet instant, je pourrai décrire les quatre autres de la même façon et je voudrais comprendre pourquoi j’en fais tout un plat, après tout les sportifs se blessent parfois durement et sont de retour sur le terrain quelques jours au pire quelques semaines après ? peut-être parce qu’on n’a pas les mêmes médecins, parce que le chirurgien de garde a estimé qu’il n’y avait pas d’urgence, parce que personne ne s’est demandé si il y avait eu des dégâts collatéraux, parce que tout le monde s’en fout de savoir si j’ai peur à chaque instant, à chaque mouvement, parce que je souffre en permanence et que ça ne compte pas ? Alors ces vacances auront au moins servi à ça : j’ai entendu Moi je hurler son humanité avec tant de légitimité, entendez-moi hurler mon droit à la fragilité, à la peur, à la souffrance dite et surtout au respect et à la considération par l’ensemble du corps médical.

    Avant de partir en vacances  j’ai reçu le dulpicata des radio du 5 mai mais je n’avais pas eu le courage de les regarder, j’ai ouvert l’enveloppe tout à l’heure et j’ai décidé de porter plainte contre « le chirurgien de garde mais il s’en fout »  parce qu’au vu des radios il est absolument inhumain de penser qu’il n’y avait pas urgence à la remettre en place, quand il s’est fait bipper pour une personne handicapée pour une luxation de hanche que s’est-il dit ? elle a l’habitude elle attendra ? est-il allé au bout d’un préjugé vieux comme le temps : handicapée ? mentale peut-être … ça peut attendre elle ne dira rien…

     

    Je suis en colère parce que ce ne sont pas aux personnes qui souffrent de mener les combats, le quotidien est parfois très lourd et rien ne m’exaspère plus que ces luttes sur ajoutées pour obtenir le respect de droits fondamentaux. Et je vois d’ici ceux qui admirent les familles qui s’investissent dans des associations et qui applaudissent des deux mains devant le grand cirque téléthonien, l’ampleur des ces mouvements n’a d’égal que la honte de ceux dont nous dépendons. Non faire un procès à l’hôpital d’Aix ça ne va pas « m’occuper », non faire un procès au CG 84 qui a diminué mon taux d’allocation tierce personne ça ne m’amuse pas, ma vie est ailleurs et pourtant combien de familles sont projetées dans ces combats administratifs en plus de leurs souffrances physiques et morales et combien de personnes trouvent ça juste normal ??

    Le vieillissement de la population va j’espère avoir cet effet bénéfique que nous n’aurons plus le choix d’ignorer l’ensemble des personnes au corps défaillant, nous (vieux et handis réunis en un seul pôle) allons devenir le centre des conversations, le marché à conquérir, et tout le monde va se mettre à vivre dans une société conçue pour nous et comme chacun n’aura d’autre choix de penser qu’il va devenir vieux et dépendant alors peut-être les choses vont changer.

  • Pas de note ce soir

    Pas de note ce soir, mal aux quenottes :pas de temps, une voiture depuis pas si longtemps que ça, peu de cabinets dentaires accessibles, mille autre choses à faire, et puis une sainte horreur des séances "mets tes gros doigts dans ma petite bouche" et voilà un jour elles se rappellent à vous et là ben on regrette de ne pas avoir pris le temps, on saute sur le phone pour un rendez-vous ....dans trois semaines (yahouch) heureusement maintenant il y a le réseau Handident . Vaste sujet que l'accés aux soins, ophtalmo, dentiste et.....gynéco mais je vous le ferai une autre fois parce que là je vais sucer des clous de girofles, boire de la goutte pour essayer de les oublier (meuh nan c'est pas des trucs de grand-mère.)