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j'suis énervée

  • Pourquoi maintenant ?

    Metooinceste, le hashtag #️⃣ qui invite les victimes d'inceste à témoigner, déverse depuis quelques semaines ses torrents de larmes. J'ai lu beaucoup de ces drames, des récits de vies abîmées qui tiennent en quelques mots qui, normalement, ne sont pas toxiques quand ils cohabitent. Qui énonce son tout petit âge, suivi du rang de l'agresseur familial, familier. Qui dépeint l'envers du décor de son île aux enfants. Le petit théâtre du coin de la rue,  marionnettes empalées, bâillonnées. J'ai écouté les six podcasts «Ou peut-être une nuit » de Charlotte Pudlowski sur Louie Media. Découvert ce mot : La silenciation. Et cette formule "être incesté, les incesteurs. 
    J'ai renoncé, confuse, à un peu de mon ignorance, au fil de leurs maux.
    Et puis je me suis demandé "pourquoi maintenant ?"
    C'est vrai il y a eu Balance ton porc, Metoo. 
    L'inceste est-il encore plus tabou que le viol et le harcèlement sexuel ? Est-il encore plus difficile de dire en avoir été victime ?
    La réponse est oui, mille fois oui. C'est difficile parce que c'est, de fait, la cause d'un drame familial autant que personnel. Alors les victimes se taisent, essayant de porter seules le poison, plus ou moins bien enfermé dans une fiole fragile qui pèse des tonnes. 
    Pourquoi maintenant ? Bien sûr, il y a eu ce livre "La familia grande" qui, comme à chaque parution d'un ouvrage traitant du sujet paraît-il, a soulevé un peu la chape de plomb qui fait office de couverture sur ces nuits enfantines d'horreur. La pression est montée d'un coup et la soupape s'est mise à siffler en tweets stridents. Une fille sur cinq, un gars sur treize sinon plus. Victimes comptez-vous. Tremblez bourreaux et bourrèles, jusque dans vos tombes. Depuis le fond des âges.
    Alors pourquoi maintenant ?
    L'effet introspectif du confinement et son cortège de dépressions et/ou résolutions y sont sans doute propices. L'apologie de la suspicion d'être infecté comme on est incesté, dans et par la cellule familiale qui n'a jamais aussi bien porté son nom qu'en ces prisons de temps longs, embastillés à demeure. À deux meurent. Chercher le R0 des incesteurs, dénoncer les clusters et les pedo-fêtes de Noël des voisins, bien sous tout rapport par ailleurs. 
    Au-delà de cette longue séance de canapé, il m'est venu à l'esprit que silence et soumission étaient le couple parental vicieux dont l'épidémique fléau dessinait le profil. Et que nos présidents, pères des nations tenues entre leurs mains et leurs lois, exigeaient de nous obéissance sans faille et mutisme contraint. Sous peine de sanctions immédiates : privations et mise en danger de toutes nos familles. Si tu parles, je te tue. Ça va tuer ta mère/ ton père. Si tu te plains on te dira fou ou menteur. Manipulateur.
    Alors, peut-être que, tous enfants du monde que nous sommes, sous l'effet de cette excessive pression il a fallu ouvrir le couvercle et que, de façon inattendue, ce n'est pas une rébellion contre un virus ou un gouvernement, dont le temps passera, qui s'exprime, mais enfin, enfin, la dénonciation d'un mal qui sévit au cœur de nos arbres-maisons, racines pourries, branches fragiles et feuilles tachées. 
    L'inceste tu, tue psychologiquement un enfant sur dix. Sept cent millions de personnes actuellement bâillonnées, maltraitées, torturées-violées, chaque jour. 
    Et que fait-on ? Rien. 
    C'en est presque à se demander si ce crime profite à quelqu'un pour être à ce point protégé. 
    Pas de vaccin pour les pedocriminels ?
    Les pilules pour dormir, sourire, survivre ça sera bien non ?
    Qu'est-ce qu'il y a petit t'es pas d'accord ? Tu veux que je t'en colle une ? Et puis arrête de chialer t'es moche quand tu chiales. Je te payerai un truc, qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Ça sera notre secret. 
    Chut, remets ton masque ou étouffe-toi dans tes draps sales.

    Aujourd'hui le hashtag à la une est déjà différent et le couvercle va retomber, ils vont pouvoir bourreler tranquillement faisant fi des hurlements silencieux des enfants.

    Alors, il ne tient qu'à nous, les autres, ni agresseurs, ni agressés, de prendre conscience de l'ampleur du crime et de ses conséquences et, sans stigmatiser les victimes, les prendre en compte, les accompagner, les soigner. A ceux qui pensent "ce n'est même pas elle" au sujet de Camille Kouchner ou moi-même, posant ainsi un verrou de légitimité sur le témoignage et du même coup un acte de silenciation imposée, je répondrai qu'il est de la responsabilité voire du devoir de chacun de se sentir concerné, sans déposséder les personnes incestées de leur histoire, et d'agir. En s'informant, en étant vigilant, en regardant la bête droit dans les yeux pour lui couper les élans malveillants. Car non, le remède, à savoir la levée du secret, ce père de l'impunité, n'est pas pire que le mal. Elle est sans aucun doute extrêmement difficile et douloureuse mais le déni et le secret sont toujours pires et leurs conséquences sont délétères et durables.

    Et, par dessus tout, il nous faut prévenir, par l'éducation et la culture du respect de l'autre, par l'apprentissage de la bienveillance et de l'intérêt général.
    Faisons notre part, ne laissons pas retomber le couvercle. 
     

  • Le dernier homme est une femme

    Après Les printemps de l'Yggdrasil, après Hache-Mine, je vous présente mon nouveau livre :

    Le dernier homme est une femme

    J'ai écrit ce livre au cours de l'hiver 2018-2019. Un hiver rude pour notre pays et pour le monde. Un hiver qui aura vu se lever de jeunes âmes militantes qui tentent de réveiller les coeurs quant à l'avenir de l'humanité sur notre planète qui se meurt, à cause de nous. Notre cupidité, notre violence, notre folie, nos envies matérialistes, nos soifs de puissance nous ont conduits dans une impasse. La volte-face n'est pas permise, le temps ne file qu'en marche avant. La solution ? Trouver des portes dérobées, lever les yeux au ciel ou creuser ?

    Eden et Nebiyou vous emmèneront des forêts nourricières de la nouvelle Allemagne jusque sur les Hauts-plateaux d'Abyssinie à la recherche de réponses et de voies, semant leurs questions comme autant de cailloux blancs ou devrais-je dire brillants ?

    Ce livre est ma participation à la lutte pour la préservation de notre Planète.

    Vous pouvez vous le procurer en ligne sur la plateforme Lulu.com sur ma page auteur :

    http://www.lulu.com/spotlight/mariedecker

    Je serai heureuse de recevoir vos avis ou répondre à vos questions.

    Une précision : toutes les données chiffrées ou scientifiques sont issues de mes recherches sur le net et accessibles à tous.

    Bonne lecture mes ami.e.s !

     

  • Baroud

    Deux mois sans écrire une ligne.

    De la rudesse. Toute relative au regard de l’hiver 2010 ou de l’hiver 2015. Mais les années s’enchaînent, la solitude se compte en milliers de jours. La petite santé. Ma cinquantième année. Tu vas te marier l’année prochaine. Notre fille aînée fera de si jolies photographies. Rien n’arrête le temps ni la méchanceté. Défendre sans succès ma chère bibliothèque. Accueillir une famille en péril, combattre la bêtise crasse de quelques vieux villageois au cœur sec comme la terre d’ici, à la vision bornée par la peur ou la médisance. Entrevoir un avenir bien trop sombre pour mes amis humains et animaux, mon pays, ma planète. Bouché, boucher. Comme une envie de tout foutre en l’air. De faire la preuve par neuf qu’il nous faut changer tellement de systèmes dans lesquels nous sommes englués comme des oiseaux marins les jours de marées noires.  Jusqu’à étouffer. Entourée de vivants déjà morts, aveugles et cupides. La politique de basse France, les stratégies comiques, les dégâts désolants.

    Bien sûr il y a mes elles, toujours aussi fantastiques, lumineuses, amoureuses, pleine de vie, d’envies, curieuses, créatives, les rêves en actions, travailleuses, des valeurs plein les poches, des cœurs généreux, les justes révoltes, la conscience éveillée. Il y a ma sœur la bien aimée, son énergie sans limite, sa voix, ses voies guides et aussi les amies mères veilleuses, celles qui savent lire entre mes sourires, avec leurs failles et leurs abysses, leurs belles âmes et leurs projets fous. Il y a les amis des îles qui nous ouvrent la longue route et le monde en si grand. Et puis, cette si belle famille, malmenée par une société exclusive, accueillie  dans nos cœurs et notre maison depuis quelques semaines, révélatrice de l’ampleur des dégâts normatifs d’un monde où tu es dans les clous sinon rien. Et nous, nous savons bien que dans les clous nous n’y sommes plus depuis si longtemps qu’un courant d’air pourrait nous faire sortir de cette route que les bien-pensants tracent à l’aveuglette, au petit malheur la malchance.

    Et il y a Carl Gustav Jung avec bonheur, le grand réconciliateur devant mon éternel, son livre rouge sans compromission qui me conjugue âme et raison. Et quelques grands projets profondément altruistes, des ouvertures vers des personnes nouvelles, des chemins possibles.

    Baroud d’honneur ou sortie d’un trop long tunnel, je ne sais pas.

    Qui vivra verra.

    Je vous espère heureux, mes amis.

  • Jour de vent

    Une petite note écrite voilà quelques jours de mistral, les gens d'ici le savent bien, ce vent vous rend fous, fous mais pas à lier, fous à lever les voiles !

    En ces temps de vents et de brouillards, confusion montre son visage de cendres et de brumes, fardée comme une putain et les langues sont épaisses sur les lèvres desséchées. 

     Aujourd'hui je me libère, ainsi va la plume au gré du papier, du temps et des oiseaux.

    N'entendre, que ce chant, sous les assauts du vent.

    Ils sont devenus fous ! Brasseurs fermentés, gargouillis d'intestins et pensées frelatées.

    Aujourd'hui me libère, j'éteins le plafonnier. Ces minutes sont précieuses et faciles à gâcher. Quitte à les dépenser j'aime autant les écrire. Pas à pas égrener chaque souffle, brouillonne.

    Mon cerveau est confus, bourdonne, tance et condamne ; mais mon âme vagabonde entre feuille et campagne. Ne vous méprenez pas, pas celle des oriflammes, celle des champs humides et des airs profanes.

    Dansez, sifflez, bruyantes vapeurs ! Une bonne fois en finir pour épouser les choeurs !

    Aujourd'hui me libère, offre un rituel, pur jus, pur soufre, trop enfermé serré pour une boîte crânienne.

    ça cogne de plus belle, à soulever le fond, remuez bien la lie,mélangez les humeurs et voilà que ça tourne et les mots sont mêlés, ventrelus, échevés, la bouillie foutreniaise, raison dépitoyable sans latin ni trompettes.

    Mi-chahut, mi-chaman.

    Aujourd'hui me libère, j'irai humer la brume, lumière d'or et de sang, jusqu'au son des trois lunes.

    Voilà que ça s'apaise. C'est fini. C'est passé.

    Et maintenant. Soyez.

    Nul besoin de voter pour ou contre les autres.

    En ces temps de mistral soyez qui vous voulez, pas esclave servile à vous-même loyal.

    Le vent de la croyance, brise à vos embarcations, voile et dévoile vos êtres de chair.

    Voyez ce que vous croyez.

    Mais n'oubliez pas de décroître pour mieux lever les yeux. C'est la terre qui nous forme, le monde qui nous élève, la vie qui nous nourrit. Et l'esprit nous contemple. C'est ainsi que vivent les gens libres.

    Si quoi que je fasse je perds mon temps, j'offre mes mots aux jours de vent.

  • Bis repetita non placent

    Aujourd'hui levée tôt pour bonne cause de rentrée, plutôt joyeuse d'entamer cette toute nouvelle période toute changée, plus de travail puisque je suis maintenant en invalidité, du temps pour mes filles et pour moi donc plutôt joyeuse (aussi pour tromper la mélancolie liée à l'envol de ma grande).

    Aujourd'hui était le début d'une remise en forme avec un rendez-vous qui allait faire date : un rendez-vous chez le kiné.

    Aaaaahhh j'en vois certains sourirent déjà, ils n'auraient pas oublié un fameux épisode : Félix m'a tuer

    Il y a une dizaine de jours prenant mes résolutions de rentrée de tout mon corps me voilà composant à nouveau le numéro de Monsieur Lechat (oui là à partir de ce moment vous pouvez vous poser des questions sur ma santé mentale et la qualité de ma carte mémoire qui visiblement à tendance à oublier certains tracas qu'elle aurait du ENREGISTRER mais mais ... je ne vous en dis pas plus, attendons la suite)

    -"allo le cabinet qui était tout neuf il y a 5 ans ? Je voudrais bien prendre RV même si je n'espère rien pour la balnéo car ma mémoire défaille mais quand même pas totalement non plus"
    -"oui en fauteuil pas de souci venez le mardi 4 à 10h30" me dit la collègue associée de Monsieur Lechat.
    -Parfait merciiiii :))

    Ah, ah voilà donc Marie toute prête pomponnette pour ce premier rendez-vous d'une longue série. Plus approche l'heure du rendez-vous et plus Marie renâcle. C'est qu'elle est "un peu" fâchée avec les kinés Marie mais bon après un café, un croissant, checker mails et facebook, un sms à sa grande, un .... rrrrrrroooo ... ayé elle est partie, finalement le sourire aux lèvres trop contente de se tenir à ses résolutions ...

    C'était sans compter sur la perversité de Chat et compagnie ...

    J'arrive bien avant l'heure, me gare, me présente devant le cabinet et là .... stupéfaction, je dois faire erreur, je fais le tour, cherche encore, me dis "non ce n'est pas possible" ....

    Siiiiiiiiiii, c'est possible : IL N'EST PAS ACCESSIBLE le cabinet !!!!!!!!!!

    J'attrappe mon portable et compose vraiment frénétiquement le numéro de Monsieur Lechat à qui je compte bien faire avaler le téléphone en plus de ma colère !!

    '"oui allo"
    "Bonjour, c'est Madame Decker j'ai rendez-vous à l'instant je suis devant le CABINET et il n'est PAS ACCESSIBLE"
    "pas de problème je vais vous faire rentrer"

    Là ont suivi 10 minutes d'arguments en bois pour justifier que NON IL N'ALLAIT PAS ME FAIRE ENTRER" je croyais avoir fait le tour des arguments bidons pour ne pas être accessible mais là il m'en a sorti des originals made by LECHAT, de la catégorie master class. Vous en voulez quelques-uns ?

    En préambule je vous informe que nous ne parlons que d'une grosse marche ...

    - si je mets un plan incliné vous viendrez écoper l'eau à l'intérieur les jours de pluie
    - si votre fauteuil avait eu des poignées on aurait pu
    - si les roulettes anti-bascule de votre fauteuil avaient été escamotables on aurait pu
    - à l'intérieur à certains endroits il y a encore des marches (dont une après un plan incliné, le truc improbable)
    - et pour la balnéo ça n'y comptez pas on n'a pas de lève malade
    - ouais si on stockait des rampes quelque part mais ...non

    N'en jetez plus Monsieur Bernard Félix à Cadenet. Non n'essayez pas de me faire croire que votre charmante associée (elle) va m'appeler. Je veux juste rentrer chez moi maintenant, je viens de comprendre une leçon phénoménale ...

    Bis Repetita non placent ...

    C'est fini, j'ai décidé qu'on ne m'y prendrait plus à deux fois, je vais comprendre les leçons la première fois maintenant, merci Monsieur Félix de m'avoir fait comprendre une fois de plus que certains sont mal à l'aise face au handicap et refusent tout simplement de le côtoyer. Merci Monsieur Félix de m'avoir fait comprendre que je dois renoncer à ceux qui ne veulent pas de moi et que d'autres, eux, vont me recevoir.

    J'ai pris mon téléphone, rendez-vous le 17 à 10h30 à Pertuis dans un cabinet de 5 kinés.

    Quand on cherche vraiment on trouve et quand ça ne passe pas par un chemin, prends-en un autre !!!!

  • Hé petite ...

    Les faits : à deux reprises lors de ces derniers jours cette remarque est venue me percuter. Quand on est handicapé force est de constater qu'un des comportements des plus répandus parmi nos congénères qui se considèrent comme valides est une vision réductrice de la vie de la personne "diminuée".
    Passée à la fonction vectorielle 1/x tout ce qui touche la personne moins valide ...

    Je présente à une voisine le nouveau "il" qui habite depuis quelques semaines à la maison :"c'est bien d'avoir trouvé un PETIT compagnon" (dit devant lui bien sûr), ça te fait quelqu'un à qui parler ...

    J'avoue que j'ai eu un PETIT peu de mal à ne pas pouffer de rire, je sais très bien que c'est dit sans aucune méchanceté et qu'elle se réjouit très sincèrement pour moi mais quand même, devant cet homme qu'elle ne connait pas du tout j'ai trouvé que le qualificatif était un peu .... infantilisant ?

    Autre jour, autre contexte : rendez-vous médical à la sécurité sociale pour ma demande d'invalidité. Un médecin, une femme, très gentille au demeurant, me questionne sur ma pathologie, vous avez un courrier qui indiquerait votre pathologie ? .... heu c'était il y a 33 ans ... non. Et donc je dois mesurer vos amplitudes articulaires ... heu c'est à dire que je n'ai plus d'articulations ...:$ ... je vois bien que ses cases sont mal adaptées à ma situation, pour un peu je lui proposerai bien de me prendre en photo pour qu'elle puisse étayer ma demande ... je la sens embêtée par mon cas, j'essaye de cerner ce qui la dérange et puis soudain elle dit "c'était quand même bien pour vous d'avoir une PETITE activité"

    Nous y voilà, le revers de la médaille, à force de réclamer le droit au travail l'idée fait son chemin, seulement voilà dans ce cas précis l'évolution des pensées est restée bloquée sur "le travail des personnes handicapées c'est pour les sortir de chez elles, quelque soit le travail, même pour de faux s'il le faut" ...

    Autrement dit quand vous êtes valide vous travaillez très sérieusement pour gagner votre vie et quand vous êtes handicapé vous avez une petite activité pour vous occuper ..

    Je suis petite de taille certes, pour autant je ne pense pas que ma vie soit petite, que mon compagnon soit petit, que mon activité professionnelle soit petite (32 heures / semaines en quatre jours + le mercredi pour les enfants), que ma famille soit petite (4 enfants). Je n'ai pas l'impression de faire les choses pour m'occuper ou pour faire "comme si" je n'étais pas handicapée, je les fais pleinement sans demie-mesure et je réclame le droit que mon handicap soit pris en compte parce que tout cela je le fais avec le handicap et tout ce que cela implique, je n'ai à aucun moment l'impression d'avoir une petite vie.

    Alors pourquoi ce regard réducteur ?

    Ces derniers jours j'ai entendu "on dirait que tu en fais une gloire d'être handicapée"
    Bien sûr que non, il n'y a aucune gloire à être handicapée, c'est un fait, un critère, mais je suis fière de réaliser ce que je fais tout en étant handicapée, ça oui.

    Je ne recherche ni gloire, ni lauriers mais une juste reconnaissance de ce que je suis et fait. Hé Petite, est-ce trop demander ?


  • Qu'est-ce qui fait bondir Marie ?

    ralala ... j'ai beaucoup hésité sur le titre de cette note avant même de l'écrire !

    J'avais pensé à "je suis une garce" mais non quand même, c'est que j'ai une image à préserver :) et puis je me suis dit que vous alliez vous dire "Marie elle ne poste qu'une fois par semaine, elle fait dans le titre raccoleur" d'ailleurs j'avais pensé aussi à "je suis une femme libre, mon téléphone c'est sacré" ou "le grand bordel dans les fichiers" mais non, non décidément cette vulgarité ne me ressemble pas alors, alors quoi ? qu'est-ce qui fait bondir Marie ??

    Ah ben le voilà le titre "qu'est-ce qui fait bondir Marie "un mélange de mégalo-mytho-humour" comme je les aime surtout quand je suis Zénervée !!!

    Bon allez Marie, dis-nous ce qui t'énerve ....

    Et si je vous dis PROSPECTION PAR TELEPHONE ???? là, voilà je vois que vous m'avez comprise ....

    Je n'en PEUX PLUS !!!!! ça augmente d'année en année, aujourd'hui j'en suis à 2 ou 3 appels ..... par JOUR, c'est horrible, à tel point que si vous m'appelez et que je vous réponds style chien qui aboie dites-vous simplement que vous êtes le 4° appel masqué du jour ... et oui chez moi vaut mieux dire à l'avance qui vous êtes pour que je vous réponde de ma voix la plus suave ou enjouée (c'est selon) !!!

    Alors moi aujourd'hui je vais vous donner mon secret, mon arme absolue pour couper la chique à tous ces prospecteurs de me deux qui appellent bien sûr à midi quinze ou 19h30 en fonction du contenu du panier garni que j'ai gagné pour l'ouverture du magasin "Mes outils en or" ou "Met mon masque à l'argile des flancs de côteaux des bords de la Durance sur ta face". Oui je vais vous dévoiler mon arnaque anti "je me fais avoir sans sortir de chez moi" et je vous rappelle que téléprospectrice j'ai été, pas longtemps certes : 3 semaines et demi mais dans ces métiers c'est déjà de l'ancienneté, donc un petit truc tout en douceur, hop t'as rien compris mon gars que tu es déjà en train de raccrocher, l'argumentaire stoppé net à la première phrase !!

    La première phrase, hé, hé, c'est celle qui, après avoir vérifié que vous êtes le chef de famille ou que vous savez utiliser une carte bancaire, va valider le critère principal pour lequel vous figurez sur ce fichier, autrement dit ce sur quoi s'est engagé le vendeur du fichier ... vous suivez ???

    Alors nous avons :
    Vous avez entre 25 et 60 ans, c'est bien votre cas Madame Decker ?
    Dans le cadre d'une étude nous appelons les propriétaires de votre région ?
    Votre mari bricole/jardine/boit du vin ???
    Êtes-vous satisfaite de votre forfait mobile ?

    Les deux premières étant bien sûr les principales. Alors depuis quelques mois je mens .... et oui, avec un aplomb à faire rougir tous les pinocchios ! Je sais c'est mal :)

    Bon je ne vous cache pas que du coup ma colère ressemble maintenant à un fou-rire planqué un peu potache mais au moins ça m'amuse !!

    Vous avez entre 25 et 60 ans, c'est bien votre cas Madame Decker ?
    Moi "ah non pas du tout ! J'ai 18, 70 ans" ça dépend des jours ... je vous garantis que c'est imparable, ils ne peuvent pas aller plus loin car leur produit ne s'adresse qu'à cette clientèle !

    Dans le cadre d'une étude nous appelons les propriétaires de votre région, c'est bien votre cas Madame Decker ?
    Moi "ah non pas du tout" (je le tiens très bien maintenant celui-là :) ) je suis locataire .... je suis désolée ... et là ce sont eux qui s'excusent de m'avoir dérangée !!! Ils peuvent car OUI ça me dérange !!

    Bon je vous raconte celle d'aujourd'hui ...

    elle -"Bonjour je suis Madame XXX pour directe énermachin (bon là ça me gonfle de leur faire de la pub alors un vendeur alternatif d'électricité (arf vendeur alternatif pour de l'électricité, même pas fait exprés) ) Vous connaissez sans doute ?"

    Moi - "NON"

    elle -"la pub vous savez avec deux oiseaux"

    Moi - "je n'ai pas la télévision"

    elle - "arf arf arf"

    elle a tout simplement éclaté de rire tellement ça lui paraissait incongru de vivre sans télévision ... alors je me suis amusée un peu :

    elle - vous connaissez d'autres distributeurs d'éléctricité qu'EDF

    moi - "je n'ai pas d'éléctricité"

    elle - "?ù$#!!?"
    moi - enfin plus exactement nous produisons notre propre éléctricité

    elle -"alors vous avez des panneaux solaires"

    moi -" oui, oui et une EOLIENNE dans notre jardin"

    elle -"EXCUSEZ-MOI DE VOUS AVOIR DERANGEE"

    moi -"au-revoir ... bon courage !!!"

    Je sais je suis une garce, c'était ça le vrai titre de la note :)

    Essayez vous verrez ça fait du bien, quand on sait le niveau d'endettement du pays et des familles, quand on sait que la croissance n'est surtout pas la réponse et même si je sais qu'il faut bien que les boîtes vendent leur production je milite pour une libération de mon téléphone et de tous les téléprospecteurs : libérez-les, mettez le bordel dans les fichiers :)

  • La petite Marie dans la banlieue suite et ...

    ... et il me tend mon téléphone, je lui tends alors la main paume en l'air ... il replie alors son bras brusquement. En une fraction de seconde mon cerveau a le temps de m'envoyer le message suivant "tu n'es vraiment qu'une bécasse maladroite, c'est bon adieu le portable, bon dieu Sarko jamais là où on l'attend" quand, je lève les yeux et croisent les siens : son expression est un mélange d'effroi et de dégoût, la lèvre supérieure repliée déformant sa bouche en une grimace d'où s'échappe un "ahhhhhhh" pour le moins spontané ! "Ah c'est horrible" ajoute t'il ...

    Je le regarde incrédule mi-agacée, mi-amusée, mi-bon-j'ai-pas-que-ça-à-faire (oui je sais ça fait trois mi mais là je vous garantis qu'il vaut mieux se sentir plusieurs à l'intérieur pour résister à l'envie de lui répondre "kesta j'te casse ta tête toi bouffon". Il enchaîne "ah c'est horrible, j'peux pas, j'vous le pose là" en posant le téléphone sur l'accoudoir de la portière ouverte.

    "Mais non" dis-je alors, "si je ferme la porte il va tomber c'est sûr" nom de nom je fais une campagne de sensibilisation sur les bonnes pratiques en direc live ! "Donnez-moi le s'il vous plaît"

    "Vas-y toi" dit alors le courageux jeune homme en poussant du coude LA FILLE.

     

    Je la regarde, elle me regarde avec des yeux aussi brillants d'intelligence que ceux d'un poulpe mort et encore c'est péjoratif pour les poulpes, elle émet un bruit situé entre le cri de la tortue de mer qui pond et le gloussement de la pintade castrée ... mais sa main se tend vers le téléphone, (allez vas-y tu vas voir c'est facile, donne le moaaaaa). Elle me tend le téléphone avec mille fois plus de crainte que Marcus tendant son pied au crocodile, son bras avance en faisant des petites saccades, j'ose, j'ose pas.

     

    Elle finira par me le lâcher au dessus de la main.           YES !! je l'ai !!

     

    Mais je ne pouvais quand même pas en rester là ...

    "Dites voir, vous n'en faites pas un peu beaucoup là ?" :  suis comme ça, je ne peux pas m'en empêcher ! faut que je comprenne !

    J'ai droit pour toute réponse à deux paires d'yeux pétrifiés ...

    "mais vous n'avez jamais vu une personne handicapée de votre vie ?"

    les têtes hochent un non à l'unisson, c'en est presque comique, sur la plage arrière d'une R12 jaune, volant fourrure et queue de renard au rétro, ça serait sans doute du plus bel effet ...

    et là le déclic, le lien se crée, la communication s'amorce .... mais c'est quoi vos mains, et pourquoi, et comment, et vous conduisez quand même ... et qu'est-ce que vous avez ... alors je prends quelques minutes, j'explique, un peu et leur lâche un "faut sortir un peu les jeunes" en me disant intérieurement qu'il y a bien des actions à mener, la France accessible physiquement c'est pour 2015 (ils ont promis, juré, craché, voté, signé, acté, décrêté, yapuka) mais la France accueillante c'est pour quand ? Parce qu'à nous trois on a accumulé un nombre certain de préjugés et de comportements inappropriés ...

    Se reconnaître dans la différence de l'autre, s'accepter les uns, les autres, vivre ensemble, c'est pour quand ?

     

    Bon là je vous l'ai raconté avec un peu d'humour qui sauve tout mais je me suis quand même dit en quittant ce parking que si j'avais subi ça quelques années plus tôt je l'aurais extrêmement mal vécu. Avoir une apparence qui fait peur c'est quelque chose quand même ! Bon ensuite je me suis dit que le sujet du début de semaine était tout trouvé, j'ai mis mon clignotant, je suis rentrée à l'hôtel et j'ai picolé du whisky avec (ben vous le saurez pas ...)

    FIN !!!

    alors j'attends vos commentaires, réactions : comment l'auriez-vous vécu, qu'auriez-vous pensé, dit ? et qu'est-ce qu'il faut faire  ????

  • Pour les copines !!!

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  • Faut-il croire ?

    Se laisser entraîner dans les mots d'artistes de la parole, sens profond de l'expérience et du vécu, la maîtrise du sujet qui me laisse bien souvent sans voix, tant mieux parfois le don est dans l'écoute. Mardi j'ai asisté à l'intervention d'une femme art-thérapeute et quand, de sa bouche experte, je reçois des paroles aussi fortes qu'affirmatives que de nos jours les femmes en situation de handicap ne reçoivent pas les mêmes soins que les hommes mon sang de féministe ne fait qu'un tour et déjà je retrousse mes manches prête à aller en découdre avec cette société aux relents machistes, à peine sortie de l'âge de pierre et Paul et Jacques !

     

    Evidemment je refais illico la lecture de ma propre expérience, si j'avais été un homme, capitaine d'un bateau vert et blanc ou pauvre mioche au pantalon accroché à l'écharde du banc m'aurait-on laissé quitter ainsi l'hôpital avec en guise de mob un carosse à quatre roues, confié aux bons soins d'une infirmière à peine sortie de l'enfance ? Si j'avais été un gars m'aurait-on fait ça ?

     

    Si on en est encore là et je suis malheureusement toute prête à la croire, alors les nénettes préparez-vous à brûler vos dim osmose !

     

    J'attends vos réactions et surtout témoignages pour faire la lumière sur cette afirmation, la question est donc "avez-vous remarqué des différences de prises en charge à handicap égal entre les hommes et les femmes ?"

    PS j'ai flashé Shamrouh sur la note précédente !