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éphémère

  • Le secret de l'éphémère


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    463940661.JPGPar un doux matin de printemps, dans la lueur pâle de la pointe d'un nouveau jour, naquit au pied d'un roseau, une éphémère. Toute nimbée de sommeil la frêle déploie ses ailes diaphanes au soupir d'une caresse de brise. Sa fragilité transparente arrête, le temps d'un instant, jusqu'au souffle du vent, et la voilà qui s'envole déjà. Curieuse de tout, elle se presse sans souci de l'impossible lendemain, papillonne, danse au bord de la rive, ivre de vie.

    Un jeune chêne aux feuilles si vertes lui tend un peu de son ombre fraîche, amusé de ses tourbillons il lui offre un abri des tourments de la pluie. La belle à tire d'ailes va, vire et revient conter au chêne, son ami, les milles fleurs, l'arc en ciel d'une perle d'eau, la disparition de l'ombre.

    Ses balades se font absence, elle brûle au soleil de midi d'un unique amour, se consomme, se consume et le chêne soudain si conscient de ses racines ne peut la protéger, il gémit sa fureur de toute sa ramure. Prisonnier malgré lui il attend le retour de la frêle qui apparaît soudain dans un épuisement ravi. Vibrante de chaque minute vécue elle lui offre en cadeau les fruits de ses rencontres et lui confie dans un soupir sublime la plénitude de ce jour: "j'ai aimé" lui dit-elle. Puis dans un ultime effort, portée par d'improbables forces offertes au vent, dans une dernière danse passe sur l'autre rive et disparaît.

    Le chêne depuis lors abrite les voyageurs solitaires, les amoureux d'un jour ou pour toujours, les presque-pendus et parfois une cabane comme en construisent les enfants. Tous s'y sentent bien car le chêne devenu centenaire connaît la recette du bonheur, il l'appelle le secret de l'éphémère.

    Faites qu'au zénith de chaque éphémère instant vous puissiez dire dans un souffle, fut-ce t'il le dernier : "j'ai aimé"