Ce matin aprés une nuit de quelques heures je me suis réveillée avec une soudaine envie d'écrire, un malin rayon tente de percer les volets de bois et me laisse supposer que le soleil est au rendez-vous, je repousse la légère couverture devenue superflue avec le matin et sa douce chaleur. Je réveille Bernardo pour qu'il m'aide à me lever (oui je sais c'est dur !!) et je me glisse à la fraîche dans la véranda, les moussaillons sont déjà sur le pont : petit bonjour du dimanche avec Béa qui est aussi bien matinale.
Les mots se pressent, un message sur le souvenir ou plutôt sur le non-oubli, la blogo est nostalgique ces temps-ci ! Est-ce l'été qui s'annonce, la fin d'une année comme pour des éternels écoliers, la rentrée en ligne de mire, ceux qui restent et puis ceux qui partent en vacances et qui reviendront les valises chargées de colliers de coquillage et la carte pleine de photos pour égayer les blogs l'année prochaine !
La cour s'est vidée de ses écoliers, ma maison ne résonne pas des rires de mes filles en vacances chez papi, mamie dans le grand nord verdunois (oui je sais j'ai honte...), le jardin embaume la lavande, les chats réclament pitance d'un miaulement plaintif et j'écris.
Je savoure chacune des secondes de cette incroyable pause aprés quelques semaines joyeusement tumultueuses. La maison est rangée et va le rester pendant encore deux semaines, le salon n'est plus barbiland, le soleil joue des ombres chinoises sur le mur du salon et c'est joli.
Un petit serrement au coeur en passant devant les chambres vides, mais je me raisonne, une petite pause, pour souffler un peu et goûter un peu plus le bonheur de les retrouver dans deux semaines.
Le luxe d'un petit déjeuner à 14H00, un livre, de la musique, elle est pas belle la vie ?
Bernardo émerge de sa longue nuit, cet aprés-midi nous irons profiter du spectacle des champs de lavande, dans quelques jours la récolte commence, c'est l'occasion. Nous prenons la combe de Lourmarin jusqu'à Buoux, la route entre les rochers et les chênes verts puis soudain le plateau et en contrebas la mosaïque des cartes postales. Une petite route puis un chemin, on coupe le moteur. Silence ? Non : l'air est doré, crisse et vrombie, la lumière est chaude et caresse le mauve des lavandes, les herbes se froissent à notre passage libérant mille senteurs ennivrantes, allons en haut de la colline.



