Vile haine
seulement les 30 premières secondes ... ah les rats !
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Sur mon chemin il y a eu la colère.
Celle que je portais comme un incongru bagage, héritée de victimes du passé, humanité bafouée de mes ancêtres, le silence au service de la honte et de convenances aujourd’hui condamnées. Une colère sourde et aveugle, une colère sans nom et sans visage et si j’en ignorais la cause, j’en vivais les effets, pantin obéissant aux mains d’un dictateur. Le jour où, à la lumière du secret révélé, j’ai compris qu’elle n’était pas mienne je me suis libérée de ce fardeau.
Puis il y a eu des colères, des rebellions, des résistances, liées au destin, au sort, aux autres, aux limites, aux injustices, à l’existence, avant de comprendre que nous choisissons. Alors la colère s’est éteinte. Oh c’est sûr qu’en-dessous se cachaient d’autres combats : la peur, la tristesse, l’abandon, tout ce qui nous fait courber la tête mais de colère plus, ou si peu, ce qui pour moi ne veut pas dire la soumission, bien au contraire.
Alors, quand par deux fois, en quelques jours, des personnes qui, je le pensais, me comprenaient, m’ont attribué de la haine, une ancienne blessure s’est réveillée. Une ancienne blessure et un nouveau combat, celui d’obtenir le droit d’aimer mon humanité telle que je la vis, celui de vivre mon état sans haine, sans reproche, sans jalousie, sans regret. Est-ce si difficile à admettre que l’on puisse vivre mon chemin sans laisser germer en mon cœur de la haine ?
Je ne dis pas que c’est facile, c’est un ouvrage que je remets sur le métier chaque jour, chaque jour j’interroge l’observatoire de ma gouvernance, relis les anciens textes au bas desquels j’ai signé de mon sang, « je me fais la promesse de ne jamais être aigrie » daté de l’an 1980 car j’ai vite compris que le vrai mal était là, le vrai mal c’est le comportement que j’aurais pu choisir d’adopter comme une sentence fatale « malade tu es, méchante tu seras » une condamnation à l’aigreur, l’acide et la haine.
Aujourd’hui je sais qu’il me faudra, en plus, admettre que certains feront le choix de s’arrêter à ce qui les arrange de penser de moi. C’est leur choix, leur chemin.
Je n’ai qu’une parole : je n’ai pas de haine, n’en ai jamais eu, je n’en connais ni la couleur, ni l’odeur, ni la forme, ni le goût, la haine n’a pas sa place dans ma maison, la haine est un poison et sa morsure est létale pour celui qui la laisse naître. Alors, avant de penser de quelqu’un qu’il porte et envoie de la haine, demandez-vous si cette personne tient à la vie.