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mort

  • Entre deux levants

    Entre eux deux, le vent

     

    Quand tu es dans la vie, petite sœur
    Je suis le vent chantant bonheur
    Quand tu es dans la joie, petite sœur 
    Je suis le vent taquin, joueur
    Quand tu es dans l’amour, petite sœur
    Je suis le vent des soupirs protecteurs
    Quand tu es la sagesse, petite sœur 
    Je suis le vent des souffles intérieurs
    Quand tu es en labeur, petite sœur
    Je suis le vent portant fraîcheur
    Quand tu es dans la peine, petite sœur
    Je suis le vent qui sèche tes pleurs
    Quand tu es dans la plainte, petite sœur
    Je suis le vent des murmures du coeur
    Quand tu es en douleurs, petite sœur
    Je suis le vent qui caresse tes heures
    Quand tu es dans la peur, petite sœur
    Je suis le vent attisant ta valeur
    Et, quand tu es dans la mort, ma sœur
    Nous sommes le vent venu d’ailleurs.


     J'écris cette note pour ma soeur qui est dans la peine d'avoir perdu une jeune amie de 37 ans terrassée par une leucémie foudroyante, sa petite soeur de coeur, RIP Stéphanie Steiner <3 http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2017/03/15/deces-de-stephanie-steiner 

  • Entre deux scènes

    free music





    Dans la lignée de la note d'hier voici que je vous livre un texte écrit il y a un peu plus d'une année. Je traversais une période physiquement trés difficile, je me sentais d'une fragilité opalescente, j'avais l'impression trés nette d'être en danger, je l'étais d'une certaine façon.
    Certains passages sont difficiles, ils sont violents, ils sont ce que nous voulons qu'ils soient ou ce qu'ils doivent être pour que nous soyons ...



    Alors s’est imposé à moi le sentiment profond d’être morte.

    Trouble immédiat, intime.

    Une impression d’évidence crasse, la naïveté au bord des cils. Stupide ! N’avais-tu donc compris que tu sembles surprise ?
    Et je vois un à un les signes qui, si je l’avais voulu, auraient du me mettre sur la voie.
    C’est la maison dans laquelle je ne me sens plus tout à fait chez moi, mes filles qui semblent si tristes, où sont donc les traces de ma vie, l’ordre de mes placards, livre corné, joyeux bouquet à ma table ?

    Serais-je dans un ailleurs où je vous tiens prisonniers, refusant de croire à mon impossible abandon ? Et mes nouveaux amis ne seraient-ils qu’âmes perdues apprenant un nouveau langage de lumières et de chemins ?

    Mon cœur mort s’affole avant de n’être plus.

    Serais-je enfin prête à croire si la froide vérité ainsi se dévoile ?
    Peut-on retourner au mensonge s’il nous apaise ? Rendez-moi mon rêve, moi, même morte, je veux jouer à la vie !


    J’ouvre soudain les yeux au creux de l’ombre de notre chambre, j’entends ton souffle, le mien.
    Je pleure en silence dégageant avec peine corps et pensées de l’emprise de cette mort onirique.
    Mais non regarde, tu vis encore, j’écoute le silence et la chamade de mon cœur, sourire pâle, mains glacées.

    Je comprendrais bien plus tard qu’il me fallait mourir à moi-même pour renaître à nouveau. Il aura fallu vivre, par trois fois déjà, cette mort d’esprit pour comprendre ce signe de lumière sur mon chemin. em>



    Aujourd'hui en Provence, nous fêtons la Sainte Barbe, nous semons le blé, il sera en herbe à Noël, alors je s'aime, tu s'aimes, nous s'aimons :))

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    PS : demain retour à des notes plus légères, la Provence est noyée de pluie : les plafonds neufs aussi !!! et ça fait deux ans que j'ai embarqué dans le navire enchantément clownesque !!!

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  • La porte ouverte

    free music




    Dans son chemin de soleil et de pluie elle avait découvert maints regards, compris pas à pas que la lumière et l’ombre ne font qu’un dans le tout. Le chemin devenait plus léger, les pas n’étaient plus de matière, chaque instant les faisait vibrer d’une nouvelle couleur enchantée, d’une nouvelle douleur qui lui importait peu désormais, réconciliée à l’harmonie émouvante du lien intemporel elle pouvait maintenant lever des yeux si clairs et voir. La porte est ouverte. S’arrêter un instant, frissonner de joie, de peur, de plaisir, entendre un chant, une mélodie puis dans un dernier regard confiant, dépouillée de tout, parée d’essentiel, plonger dans l’or de l’ouverture, enfin.

    Qu’importe la folie des hommes pourvu qu’un jour ils se meurent.
  • Les jours heureux ... de l'IMG

    Il arrive parfois dans la vie de se sentir heureux.
    Un bonheur simple, doux et sucré.
    Il arrive souvent après une période dure et sombre.

    On se réveille un matin et soudain l'air semble plus léger, le corps plus souple, libéré des tensions. On se surprend à siffloter sous la douche, la chemise blanche si fraîche est un choix évident, la cuisine sent le pain grillé et la confiture de fraise, on se régale au travail et on se réjouit à l'idée d'un dimanche entre amis. Alors on se dit "quelle belle journée", on se régale de ce bonheur, on est en vie et c'est juste bon.


    La pudeur voudrait peut-être qu'on ne le dise pas et la superstition qu'on ne le dise "pas trop fort", je choisis de partager avec vous mes jours heureux, nous avons partagé déjà tant de moments difficiles qu'il me paraîtrait bien égoïste de garder ce bonheur pour moi toute seule.


    Oh attention, ça ne veut pas dire que toute centrée sur ce bonheur j'en oublie les malheurs du monde, les aberrations d'un gouvernement qui envisage en toute impunité de créer une police des écoles et qui renvoie par charters entiers des malheureux à qui on a fait miroiter monts et merveilles d'une société de surconsommation polluante et destructrice.


    J'affirme juste que le bonheur simple existe, qu'il se vit, se dit et se partage même en cohabitation avec la douleur et le handicap.


    Tiens quelle drôle de phrase, bonheur et handicap pourrait-il donc siéger en une seule et même affirmation ?


    Oui.



    En douteriez-vous ?


    Depuis quelques jours je souhaitais partager avec vous ce nouveau concept "Bonheur et Handicap, yes we can !"

    C'est en regardant un reportage hier soir que l'idée s'est faite plus pressante, évidente, à tel point que mon clavier m'a démangée à cette heure tardive de la nuit, alors que le sommeil se refusait à moi, repoussé à plus tard par un mélange d'interrogations et de colère. Mais ne pouvant regagner mon bureau sans réveiller l'homme qui dormait comme un juste, travaillant le souhait de ne pas me soumettre à des excés de verbe et envisageant une journée à la mer c'est donc au lendemain de ce reportage que je couche sur le papier ce que nous appelons sur les forums ce "coup de gueule".

    Le sujet tient en trois lettres qui cachent pudiquement une fosse abyssale de questions : IMG. Interruption médicale de grossesse.


    Le décor est planté, un hôpital "de pointe" parisien, des hommes, des femmes, pères, mères, médecins confrontés à un pouvoir de vie ou de mort sur des enfants à naître. La mort à la pointe de la seringue pour raisons médicales, sans autre forme de procès que la réunion de quelques experts qui fourniront des recommandations, des statistiques et des avis subjectifs à des parents hébétés et à mon sens incompétents face au choix cruel de donner la mort quand ils souhaitaient donner la vie.


    Plusieurs "cas" sont détaillés : observés, mesurés, étudiés in-utero par des outils de plus en plus performants qui laissent encore bien des zones d'ombre, les foetus sont jaugés, calibrés, on établit leur premier carnet de note. Traqués dans la pénombre de ce premier temps terrien qui avait, il y a encore quelques années, le mérite d'être mystérieux et secret.

    Parce que l'Homme est curieux, impatient, présomptueux il s'est doté d'outils qui lui permettent de savoir ce qui est caché. Au-delà de savoir l'Homme a décidé d'agir. Le voilà donc parfois face à des foetus qui sortent des clous, qui ne bougent pas assez à son goût, ne grandissent pas assez et comble du complot n'ont pas des structures cérébrales "satisfaisantes" et parfois même pas tous les membres qu'en toute logique les parents étaient en droit d'attendre.

    Comme je n'ai pas la prétention de mener en une note une réflexion poussée sur ce sujet délicat, je voudrais m'arrêter sur un des enfants du reportage, parce que cet enfant là n'a pas quitté mon esprit depuis hier soir.

    - "Accusé levez-vous, Vous, foetus de 35 semaines, jumeau dizygote d'un foetus qui remplit toutes ses obligations (lui), vous êtes accusé d'avoir une jambe 50 % plus courte que l'autre et une agénésie du membre supérieur droit. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?"

    - "Tous mes autres membres, mensurations et organes remplissent leurs obligations de résultat Monsieur le Président."

    "Nous craignons que cela ne soit pas suffisant foetus, qu'en disent vos concepteurs ?"

    Le père parle des 7 autres qui vont laisser bien peu de temps pour ce gamin (il parle alors de ses 6 premiers enfants et du jumeau "sain"), et puis "quelle vie allez-vous lui donner" demande t'il au médecin orthopédiste comme si ce dernier était le géniteur !!

    -> Je fais une pause, à ce stade du reportage je commence à bouillir, mais ce n'est pas possible dites-moi que l'absence de membres n'est pas une raison d'IMG ??

    Et pourtant si, je vous copie ci-dessous la "liste" des indications foetales :

    - Tout risque important de pathologie fœtale grave, reconnue comme incurable au moment du diagnostic.

    - Malformation d'un organe fonctionnel létale à plus ou moins brève échéance (agénésie rénale, hypoplasie pulmonaire, extrême prématurité inéluctable)


    - Atteinte cérébrale ou nerveuse risquant d'entraîner un déficit neurologique grave (hydrocéphalie, agénésie de diverses régions cérébrales, atteinte infectieuse cérébrale)


    - Anomalie chromosomique avec déficit intellectuel


    - Autres malformations ou maladies fœtales entraînant une qualité de vie gravement perturbée.

     



    C'est donc dans cette dernière ligne que se cache l'agénésie des membres.


    Je suis atterrée. Je regarde la fin du reportage et la décision finale des parents arrive : le foetus malformé recevra son injection létale et restera à côté du jumeau "sain" jusqu'à l'accouchement.

    Paix à son âme et que Dieu nous garde du développement psychologique du jumeau qui naîtra après avoir vécu à côté de son jumeau assassiné par ses propres parents, la science et l'incapacité des hommes à conjuguer bonheur et handicap à un autre temps qu'à l'imparfait.


    Est-ce à dire que la vie ne vaille d'être vécue avec un ou plusieurs membres en moins ? Le bonheur réside donc dans les mains ? les pieds ? Ou se cacherait-il dans le creux poplité ? Oyé braves gens écoutez la triste histoire de ce petit foetus condamné au nom de ... au nom de quoi ? Et je pense à mon amie Priscille Vincens qui a comme seul membre un bras, mais quel bras ! Celui qu'elle utilise, en autres choses, pour peindre de magnifiques toiles. Et je pense bien sûr à mon cher Niko, force vive d'Handicap.fr ...

    Mais, admettons ... admettons que la qualité de vie, le bonheur, soit dans les membres.

    Imaginons alors la situation suivante : un enfant nouveau-né doit être amputé à la suite d'un accident de voiture, admettons qu'il perde une partie de la jambe et un bras ... pensez-vous que les médecins proposeront alors aux parents d'administrer à cet enfant une injection létale et que les parents l'acceptent ? Et pourtant quelques jours seulement séparent cet enfant là, de notre petit accusé.



    Imaginons encore un adulte amputé à la suite d'un accident de travail, de chantier, de la route, de ski, de train, de bus, de cheval, de moto ... "Monsieur, souhaitez-vous mettre un terme à votre vie parce que là vraiment le bonheur pour vous pfuuuuuuuuit c'est fini !"


    Imaginons maintenant une femme, appelons-la Chantal, cette femme est porteuse d'une tumeur cancéreuse de la face en phase terminale, son visage est déformé, elle a perdu la vue, ses souffrances sont continues et violentes, imaginons que cette femme après avoir amadoué l'idée de sa propre mort demande au corps médical de l'aider à mourir dignement et entourée des siens que pensez-vous que le corps médical lui réponde ? Pensez-vous que ses parents puissent demander une injection létale pour abréger ses souffrances et la libérer de ce malheur ? Ah non je m'égare ! ça, c'est un autre débat ...



    Quelle hypocrisie ! Que d'ignorance.


    Faudrait-il en conclure qu'en France, en 2009, on assassine in-utero des enfants qui ne sont pas physiquement parfaits parce qu'ils ne peuvent pas être heureux ? A moins que ...


    .... à moins que je vous ai trompés, je vous ai fait croire que les réflexions du jury étaient menées sur le thème du bonheur...

    Ne le seraient-elles pas plutôt sur la performance, la rentabilité, le retour sur investissement ?

    Mais alors, est-ce à dire qu'une personne handicapée, aux yeux de notre jury populaire, ne peut être ni performante, ni rentable, ni bénéfique à la société ? Aux yeux de notre jury populaire une personne handicapée ne serait donc qu'une charge entourée de malheur ? Nuisible ? A éliminer ? Bonne pour la solution finale ?



    Si je vous affirme que je suis HEUREUSE, je vous laisserai juger de ma rentabilité, de ma performance, de ce que j'apporte à la société et je vous demanderai alors, mesdames et messieurs les jurés, messieurs-dames les futurs parents, même si c'est trop tard pour notre petit accusé, de revoir votre copie et de rencontrer quelques-uns de mes amis avant de prononcer votre prochaine condamnation à mort.

     

    Quant à moi je retourne à mon bonheur simple et à ma qualité de vie et me rappelle cette vieille promesse : "Ne jamais être aigrie, apaiser la colère, apprendre la tolèrance, pardonner" à laquelle je vais ajouter "dire, expliquer, montrer, prouver que la vie peut être heureuse en cohabitation avec la douleur et le handicap."

     

    "Bonheur et Handicap, yes we can !"







  • Par dessus mon épaule

    Elle vient toujours à l'improviste.

    Mais dans des circonstances bien particulières.

    Quelques semaines qu'à nouveau la douleur me martèle.
    Et c'est comme si pas un seul milimètre de chair ne pouvait échapper à l'épreuve.
    Pas une seconde non plus.
    Entre pointes et lances.
    Dans le fond et la forme.
    Des orteils au crâne.
    Je ne suis que douleur.
    Diurne.
    Nocturne.
    Indéfinie.
    Infinie.


    C'est alors qu'elle s'invite.

    Je sens sa présence soudaine si vite confirmée par ce frisson qui me parcourt l'échine.
    A la pointe de ma détresse charnelle je la sens penchée derrière moi, regardant l'avenir assombri par dessus mon épaule.
    Elle est assise à côté de moi sur le canapé quand, le soir venu, je cherche un peu de répit au corps.
    Je ne tourne pas la tête, je la sens du coin de l'oeil.
    Et quand parfois elle va jusqu'à mettre son bras autour de mes épaules, je retiens mon souffle dans l'étreinte.
    Je retiens mon souffle.

    Conscience claire de ma fragilité.
    Promesse d'une finitude certaine.

    Comme une amie étrange.

    Toujours à l'improviste.



    Découvrez Justin Nozuka!

  • Peau d'âme

    Peau d'âme

    Aux temps passés te faire danser.
    Mille fois d'essais pour un ballet,
    Magique pouvoir qu'aimer être.
    Jouer de moi au millimètre
    Avec toi, ma flûte enchantée,
    Mon instrument de beauté,
    Ma peau d'âme.

    Te retrouver aux matins pâles,
    Espérer les possibles, dire adieu aux étoiles.
    Te maudire de faiblir chaque lune,
    T'aimer encore. Signer tous les accords,
    Malgré toi, mon compagnon d'infortune,
    Mon souffre-douleur,
    Ma peau d'âme.

    Quand poussière tu seras,
    Chaque grain emportera,
    Gloires et victoires insensées,
    Plaisirs volés, mots sublimés.
    Pour toi mon bateau ivre,
    Mon vaisseau fantôme,
    Ma peau d'âme.



    Découvrez Frédéric Chopin!

  • Fil de vie

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    La nuit a été longue à venir, entre l'agitation enfantesque de la fin de journée et la profondeur fraîche de la nuit qui égrenne ses silencieuses minutes chargées des émotions au fil du jour, du temps, au fil de la vie.



    Bousculade de sentiments. Cet après-midi à la consultation de cardiologie j'ai laissé mon tour à un homme arrivé en urgence, l'infirmière le secoue un peu, lui tapotant le mollet Madame, ça va Madame ?


    La dame que j'avais pris pour un monsieur est une grande dame, elle occupe tout le lit, ses cheveux sont si blancs, son souffle se cherche sous le masque à oxygène trop grand qui lui remonte jusqu'au yeux. Je voudrais pouvoir lui parler, respirer à sa place, lui tenir la main.


    Je regarde les trois personnes qui l'accompagnent, il y a une infirmière pressée, un brancardier qui ne sait plus où poser ses yeux entre moi qui le regarde et la dame qui cherche un souffle de vie, de mort, il ne sait plus, il veut juste que ça cesse, son regard est allé se perdre sur les écailles du vieux radiateur et puis une petite stagiaire si rose dans sa blouse neuve, elle est jolie, comme une primevère sauvage au bord de l'allée, elle rit, la dame gémit, la primevère se tait.


    La porte s'ouvre sur le médecin qui m'a sauvé bras et vie il y a deux ans, je suis désolé dit-il, une urgence vous pouvez attendre ?


    J'attends, je ne suis qu'attente, ils s'engouffrent tous les quatre dans la salle d'auscultation emportant avec eux la grande dame aux cheveux si blancs.


    Soudain le pleur d'un bébé né du jour monte vers moi, en bas c'est la maternité.