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nuit

  • Ma dose

    Comme j'aime ce moment où la maison s'apaise et se prépare au sommeil.


    La journée a t'elle été bien remplie ?  Les rendez-vous et réunion honorés ? Le savoir transmis, les devoirs bien faits ? Dit ce  qui devait l'être ? Murmuré ce qui pouvait l'être aussi ? Ecoutée celle qui en avait gros sur le coeur ? Consolées, dorlotées, nourries, réchauffées, l'une et l'autre ? La journée de demain planifiée, le carnaval de la fin du mois imaginé, le prochain week-end, le prochain déplacement et le chien à placer... stop ..


     


    Stop.


    Ecoute.


     




    Ecoute et respire cette petite dose, cette petite musique qui parcourt tes veines de sa douce chaleur, c'est l'océan qui vient tempérer l'agitation de la journée, c'est l'heure où je suis moi pour moi.

    Je prends ma dose, prêtant attention au rythme intérieur, à l'unisson de ces quelques accords soigneusement choisis. Et mon esprit s'égare déjà, s'enroule en volutes, envolée de pensées magiques, malicieuses. Et si le rêve est de nuit, ce moment de fin du jour m'emporte aussi.

    Légère est la plume, au souffle chaud des harmonies.


    Une caresse pour l'âme solitaire, une douce ouverture à la nuit, puissante et subtile.

    Ecoute. Ecoute et respire, ose la fin du jour, aujourd'hui n'est presque plus, juste une petite dose, encore ...


  • Et si la nuit ...

    Et si la nuit m'appartenait j'en ferais un pays.

    Comme je les aime ces heures sans temps. Le rythme de l'air y est perceptiblement plus souple, il s'étale en de longues ondes au dos rond, ronronne sous la caresse du chant de mon souffle soudain plus présent. Et je m'écoute respirer, écoute ... souffle de vie, reliance de cet intérieur avec mon intérieur, mon for et mon faillible.

    Dans ce pays on ne vit qu'au présent, les lendemains ne sont que rêves si lointains, inaccessibles presque, toute une nuit à traverser, c'est si long !

    Ce soir la solitude, j'ai pris la liberté de changer de nid, je me suis installée dans la véranda pour entendre le bruit de la pluie, c'est comme si je dormais au bureau, ça m'amuse, comme quand plus jeunes nous rêvions de passer une nuit à l'école, vous non ? ah. Et bien moi si ! Donc ce soir je dors dans mon bureau, aussi parce que c'est une pièce que j'aime tout particulièrement, j'ai encore tout changé, si je voyage un peu plus loin dans ma nuit je vous mettrai une photo ... et comme j'ai décidé d'avoir la main verte, ce qui était loin d'être gagné lors des épisodes précédents mes plantes sont florissantes ! c'est le cas de le dire mon arum qui ne ressemblait plus à grand chose a décidé de fleurir ! j'en suis baba !!

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    Et puis sur le bureau un majestueux bonzaï, je dis majestueux car j'ai mis à son pied un minuscule cheval en ... en je ne sais pas quoi mais le bonzaï en est redevenu arbre immense et je m'égare parfois à son pied, goûtant le bruit de la terre humide, imaginant de longues marches dans les feuilles rousses, poussant la relative rêverie en des cavalcades dans les sous-bois.

    Je suis bien loin dans cette nuit, ce soir j'ai mis mes mots sous verre, c'est étonnant, un peu comme si la page à ce jour si virtuelle et fragile s'était muée en papier glacé, demain c'est l'accrochage, couleurs de mots en Provence, vernissage et petits fours samedi : après-demain autant dire deux continents plus loin tant de pays a visiter avant d'y être :)

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    Bon depuis la photo il y a eu encore des changements, deux petites lampes qui me veillent dans la nuit si noire derrière la vitre et quelques bougies pour réchauffer les regards. Sont en préparation des rideaux blancs pour diffuser la lumière et viendra, quand je l'aurai trouvé un vieux rocking-chair que je ferai blanc aussi, un vieux fauteuil qui aura déjà bercé beaucoup d'enfants et inventé beaucoup d'histoires, un vieux fauteuil pour osciller entre rêve et conte.

  • Mon âme en mot

    ***

    Lire mes pages, mine de rien, livrer un peu de mon âme en mot.
    Mon amant mot, maître du lieu, se joue du lien et de l’émoi.
    Et moi, libre naïve, rêve de flammes ou d’une larme.
    L’arme cruelle pour un duel de vies élues et des liés
    Délier la lumière par un mot, par foi, si possible.
    Cible encore une fois, demain, l’âme ou rien,
    L’amour rit un peu à deux mains et pleure d’un rien le jour
    Joue, roule, dit, d’un tout faire des plusieurs unis !
    Une nie être unie, lui de déni lent, nuit.
    L’ennui ne veut plus entendre tant de mots d’elle
    Modèles où figent, avec le temps, nos tendres ailes l’une à lui.
    Lu, ici tout édit : ci-git l’espéré met d’un maudit
    Mais d’un mot dit d’elle, il fuit et lamine la toile
    Toi le mal, libre de se tirer d’elle, si elle, lue, aime et le dit.
    Elle, le dit-elle ? Autant que l’an tend-il en fin de mâle ?
    De ma leçon, mine de rien, livrer toute mon âme en mot
    Mon amant mot, maître du je, se lit de moi si je lui tends la main plus que la joue.



    Si lu à haute voix(e) la fin d'une ph(r)ase est le début de la suivante ...

    ***

  • Rouler si bas

    Si dans la nuit brillante de pluie vous la croisiez, vous retourneriez-vous ? Passante pressée, trop hâtée par la douce tâche de la maison à parer pour les fêtes, les bras chargés de paquets aux rubans frisés. Jolie femme à l’âge partagé entre un rire enfantin et un regard lourd de combats menés, si ses yeux vous frôlaient y plongeriez-vous ? La suivre un instant la pensée vagabonde, l’imaginer peut-être dans un ailleurs feutré, au rythme lent, de sa course folle, vers son chez elle, chez lui sans doute aussi. Si vous l’aviez regardée vous auriez remarqué, le long de sa jambe droite, cette maille filée qui court vers le sommet mais vous ne l’avez vue, à peine aperçue, si vite éloignée, glissant sans cadence au coin de votre rue, portée par son carrosse d’alu et de silence. Elle s’en va. Et vous ne saurez pas, qu’elle vous a regardé, dévisagé peut-être, avant de disparaître, en un tour de main, vers son autre demain, croiser encore un autre qui ne la verra pas, dans une nuit bruyante si pleine de passantes aux talons hauts perchés et de leurs pas claqués.